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CORRUPTION AU MENA : certains journalistes et OSC sont aussi corrompus par le parti au pouvoir selon l’UPC (opposition)

mercredi 24 août 2016


Une affaire dite des « 500 000 FCFA de carburant » offert par le Ministère de l’éducation nationale (MENA) à certains responsables syndicaux défraie la chronique au Burkina depuis deux jours. Le scandale a été révélé par notre confrère Le quotidien en date du 22 août 2016. En réaction, le MENA avait fait savoir qu’il s’agissait plutôt d’une « activité régulière » relevant d’un appui octroyé aux partenaires sociaux. Cette version est aujourd’hui battue en brèche par l’Union pour le progrès et le changement (UPC), principal parti d’opposition qui y voit « une politique de corruption initiée au sommet de l’Etat ». Plus loin, dans une déclaration du parti, certains journalistes et organisations de la société civile (OSC) dont les noms n’ont pas été cités sont indexés comme corrompus par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) au pouvoir.

Dans un contexte où il existerait des différends entre le MENA et les syndicats, l’UPC estime que la remise de bons de carburant à leurs secrétaires généraux, objet d’un scandale ces derniers jours, est « assurément de la corruption ». « Quand on se réfère au contexte dans lequel cette gratification est faite (…), l’on ne peut s’empêcher de penser que par ce geste, il [le MENA] entendait, réduire les ardeurs des dirigeants syndicaux et ainsi les "domestiquer" . » Fait savoir l’UPC dans une déclaration ce mercredi 24 août 2016, qui estime que « cet acte est d’une gravité extrême » car en effet, « le MPP a décidé de s’acheter des sympathies dans les milieux de la presse, des syndicats et des OSC ».

Journalistes et OSC aussi corrompus ?

C’est en tout cas la conviction de l’UPC même si le parti de Zéphirin Diabré n’apporte aucune preuve à ses allégations. « Des informations dignes de foi font état de ce que des journalistes au sein de certains organes de presse, sont devenus des agents rétribués du parti au pouvoir, à l’insu même de leur hiérarchie, et ce afin de produire des articles complaisants vis-à-vis de la politique du gouvernement, ou très critiques vis-à-vis de l’Opposition. La même politique est en cours dans le milieu syndical afin d’y étouffer toute tentative de lutte, tout comme elle est déjà en vigueur dans le milieu des OSC dont certaines sont subitement devenues silencieuses voire griottes à l’égard du régime. » Pour le parti du lion, ces pratiques sont en porte-à-faux avec la loi portant prévention et répression de la corruption au Burkina adoptée par l’ex. Conseil national de la transition (CNT).

En définitive, l’UPC « exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les auteurs et complices soient sanctionnés à la hauteur de leur forfait. » Peut-on lire dans la déclaration rendue publique par le bureau politique national de l’UPC à travers son Secrétariat national chargé de la justice et des droits humains.
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