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Hommage aux martyrs du putsch de septembre 2016 : Le clash entre les familles des défunts et les autorités a été intense

vendredi 16 septembre 2016


Le peuple burkinabè a honoré la mémoire de ses fils et filles qui se sont sacrifiés les 16 et 17 septembre 2015 suite au coup d’Etat perpétré par le général Gilbert Diendéré du Régiment de sécurité présidentiel (RSP) le vendredi 16 septembre 2016 à Ouagadougou. La cérémonie officielle de ce 1er anniversaire qui s’est déroulée au cimetière de Gounghin où se reposent les martyres, a été entachée d’incident provoqué par des familles des victimes.

16 septembre 2015, 16 septembre 2016. Cela fait un an jour pour, que le Régiment de sécurité présidentiel (RSP) sous le commandement du général Gilbert Diendéré s’est ridiculisé en perpétrant le coup d’Etat qualifié de plus bête au monde. Pour le 1er anniversaire, c’est un hommage qui a été rendu aux martyres qui sont tombés sous les balles assassines du RSP. « Ils ont donné leur vie pour faire barrage au retour de la dictature au Burkina Faso ». Ces mots sont du président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo pour témoigner la reconnaissance du peuple burkinabè au sacrifice de ceux qui se reposent désormais au cimetière de Gounghin. Accompagné par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, son avis est partagé par le chef du gouvernement qui a déclaré : « Nous sommes sortis pour rendre hommage à toux ceux qui sont tombés les 16 et 17 septembre pour défendre la liberté, défendre la démocratie ». Il estime que ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur, ne sont pas morts pour rien. « C’est grâce à leur sacrifice que le Burkina Faso a retrouvé la liberté la démocratie » a-t-il souligné. Fort de cela le premier ministre, a déclaré que leur sacrifice est tellement grand que jamais la patrie ne les oubliera. Son avis, est aussi partagé par le président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo qui a confié qu’il est important que la jeunesse burkinabè puisse se reconnaître dans les acquis du sacrifice des martyres. Le chef du gouvernement estime lui que ce vendredi 16 septembre 2016 est un jour de mémoire, de solidarité et de patriotisme. Il promet que réparation sera faite aux familles des défunts au près de qui il a engagé la responsabilité du gouvernement quand il a confié : « Le gouvernement respectera ses engagements ». Pour le président de l’Assemblée nationale, il est important de tirer des leçons, pour que plus jamais, le Burkina Faso ne revive cet évènement tragique. Le patron de l’hémicycle a joué à la carte du rassemblement en appelant le peuple burkinabè à s’élever au-delà des divergences politiques, des opinions religieuses, des appartenances culturelles pour fonder une Nation afin de faire honneur au sacrifice des martyres. Pour lui, le sacrifice de ceux qui nous ont quittés les 16 et 17 septembre 2015, doit être le sang qui vivifie le vouloir vivre collectif des Burkinabè. « Qui dit vouloir vivre collectif, dit justice social, dit équité et surtout progrès social pour tous pour éviter qu’à l’avenir que notre pays se déchire entre différente tendance … » a souligné la deuxième personnalité la plus importante du Burkina. Avant de clore ses propos, il a rappelé que le chef de l’Etat Roch Marc Christian Kaboré suit de prêt l’évolution de la situation, pour que le sang versé des martyres ne soit pas enfuit sur l’hôtel des querelles partisanes. A titre d’exemple, Salifou Diallo a rappelé qu’il y a quelques semaines de l’Etat, certains blessés du putsch ont été évacués dans des pays étrangers pour recevoir des soins.

Le clash inattendu

On ne s’y attendait pas mais la cérémonie qui est censée rendre hommage à nos martyres s’est terminée à queue de poisson. L’on sentait déjà un peu de tension en l’aire dès le début de la cérémonie. C’est ainsi que juste après le dépôt de gerbes sur les tombes des victimes s’est produit l’impensable. Les familles des victimes certaines assises sur les tombes d’autres debout n’ont pas manqué de faire comprendre aux autorités assises sous les tentes leur mécontentement face non seulement à l’organisation de la cérémonie de commémoration du 1er anniversaire du putsch et de la gestion du dossier. Tout a débuté avec le refus des familles de saluer les officiels qui ont fait le déplacement au cimetière à la fin du dépôt de gerbes sur les tombes des défunts. Déjà avant le début de la cérémonie, ils se sont plaints du manque d’entretien des tombes des martyres. Selon eux, ladite cérémonie a été organisée la veille soit le jeudi 15 septembre 2016. Ils ont également confié que c’est également la veille que lesdites tombes ont été désherbées. Ils reprochent aux autorités de les avoir écartés de l’organisation et surtout que depuis leur arrivée au pouvoir, elles n’ont rien fait pour l’avancée du dossier comme l’a souligné Souleymane Ouédraogo. Pour Ouangrawa, l’attitude des autorités pour rendre justice aux martyres est décevante. Son prédécesseur a déclaré que tout le monde connait les auteurs du putsch, mais personne ne lève le petit doigt pour les juger. Tous réclament une chose, que justice soit rendue aux martyres et que les auteurs de ces massacres répondent de leurs actes. Enervé, on entend des voies s’élevées : « On s’en fou du Premier ministre, on s’en fou du président de l’assemblée nationale, il faut qu’on se respecte dans ce pays, etc. ». Et quand on leur rappel que ce sont des autorités à qui ils s’adressent, à l’image de Souleymane Ouédraogo, ils répondent « On n’a pas peur, nous sommes des cadavres ambulants ». Dépité de la situation, certains ont laissé entendre : « si jamais ce pays est confronté à un problème, ils ne sortiront pas manifester ou même défendre les droits de qui que ce soit pour mettre en danger leur vie pour que d’autres roulent dans des V8 ». Il rappelle aux autorités que si réellement elles veulent que la jeunesse prenne ses responsabilités, il faudrait qu’elles rendent justice à ceux qui se sont sacrifiés pour qu’elles soient aux affaires aujourd’hui.

Une cérémonie d’hommage propre aux familles

Comme on pouvait s’y attendre, les familles après avoir dit « les quatre » vérités aux autorités, ont décidé d’organiser leur propre cérémonie d’hommage à leurs disparus. Ainsi après le départ des officiels, les familles regroupées devant les tombent ont entonné avec ferveur l’hymne national avant d’observer une minute de silence en la mémoire des martyrs. Ils ont mis fin à leur cérémonie en criant à plusieurs reprises : « Justice, justice, etc. ». C’est sur ce mot qu’elles se sont séparées. Mais avant, elles ont lancé un signal fort aux autorités burkinabè pour leur signifier leur mécontentement. En effet, dans l’ambiance des reproches et des contestations, les familles des martyres présentent au cimetière ont décidé sur place et l’unanimité, de boycotter la rencontre qu’elles devaient avoir avec le Premier ministre Paul Kaba Thiéba après la cérémonie à 13 heures. Ils ont été clairs : « Celui qui y va est responsable de ses actes ».
Afin d’avoir une suite à ladite rencontre, ont s’est rendu à l’heure prévue au premier ministère où doit se tenir ladite rencontre avec les familles. Mais à notre arrivée, il nous a été demandé de rebrousser chemin car la fameuse rencontre a été reportée. A quand ? On l’ignore. En attendant l’on ne peut pas dire que le 1er anniversaire tend attendu a été une totale réussite.

Thierry KABORE
TOUTE INFO, Quotidien burkinabè en ligne