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BURKINA : un groupe de pression pour l’extradition et le jugement de Blaise Compaoré

lundi 20 novembre 2017


Une dizaine d’ex. députés se lancent dans une dynamique de pression pour l’extradition du président déchu, Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis l’insurrection populaire d’octobre 2014. Dans un manifeste rendu public le jeudi 16 novembre 2017 devant la presse, ils ont exposé les raisons profondes de leur initiative qu’ils comptent élargir à d’autres personnalités pour atteindre leurs objectifs.

Les anciens députés veulent voir l’ex. président Blaise Compaoré extradé de la Côte d’ivoire vers le Burkina afin qu’il réponde devant les tribunaux du pays qu’il a dirigé pendant plus de 27 ans. Les initiateurs de ce projet, composés d’une dizaine d’anciens députés se sont expliqués devant la presse le jeudi 16 novembre 2017 à Ouagadougou. Dans une déclaration de presse qui a servi de manifeste, le président provisoire du groupe, Janvier Mado Samboué député sous le Conseil national de la transition (CNT), a exposé les principales raisons et motivations profondes de leurs revendications.
Pour justifier sa raison d’être, le groupe de pression se fonde sur « la nécessité de la vérité et de la justice sur les crimes de sang » qui ont marqué l’insurrection populaire d’octobre 2014. En effet, les anciens députés (majoritairement de l’ex. Conseil national de la transition) dénoncent « la lenteur de l’institution judiciaire dans le traitement des dossiers », y compris ceux du putsch manqué du 16 septembre 2015. Pour ces derniers, il y a « nécessité d’accélérer le processus de réconciliation nationale par le règlement diligent des étapes préalables que sont la vérité et la justice. » Et tout commence par la mise aux arrêts et l’extradition de l’ancien président Blaise Compaoré qu’ils considèrent comme la tête pensante des 27 dernières années au sommet de l’Etat.

Pression citoyenne et actions immédiates

« On a l’impression qu’il y a des juges qui ont peur. Il faut qu’on les rassure qu’il n’y a pas de problème. » Confie l’ancien député Emile Paré, qui promet que le groupe de pression dont il est membre, usera de la pression citoyenne dans le cadre légal.
Pour faire aboutir à leurs revendications, les députés du groupe de pression entendent entreprendre des « actions immédiates en direction des institutions nationales et internationales ». Ils entendent par exemple interpeler les chefs d’État de la France et de la Côte d’ivoire, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara. D’une part la France qui a exfiltré Blaise Compaoré sous le feu de l’insurrection et d’autre part la Côte d’Ivoire où Blaise Compaoré bénéficie d’un exil.

Le groupe de pression n’exclut pas une lutte commune avec d’autres organisations et mouvements engagés dans la lutte contre les crimes impunis pour la vérité, la justice et la réconciliation.
Dans les jours à venir, le groupe qui se veut pacifique dévoilera son organisation complète pour préciser les postes des principaux dirigeants, a indiqué l’ancien député Emile Paré.

Abdoul Fahim Sebgo


Liste des députés signataires de la déclaration du Groupe de Pression pour l’Extradition et le Jugement de Blaise Compaoré et Autres (GPEJ-BCA)

1) Emile Paré : ancien parlementaire de la CEDEAO, du parlement ACP-UE
2) Janvier Mado Samboué : parlementaire CNT
3) Adama Zouli Zagré : parlementaire CNT
4) Abdoulaye Sourgou : parlementaire CNT, de la CEDEAO
5) Evrard Sorgho : parlementaire CNT
6) Viregma Célestin Zoungrana : parlementaire CNT, de la CEDEAO
7) Charles Sanfo : parlementaire CNT