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OPPOSITION POLITIQUE : des conférences de presse hebdomadaires pour mieux communiquer

mercredi 9 mai 2018


L’opposition burkinabè tiendra une conférence de presse chaque semaine pour se prononcer sur les questions de l’heure. L’information a été donnée lors d’une première sortie médiatique ce mardi 8 mai 2018 à Ouagadougou. Occasion pour le Chef de file de l’opposition politique Zéphirin Diabré et le président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF) Adama Séré de s’exprimer sur une multitude de sujets comme la sécurité, la politisation des organisations de la société civile, les conseils de ministres tournants dans les régions que le gouvernement veut organiser, etc.

Chaque semaine, des représentants de l’opposition politique échangeront avec les journalistes. C’est la formule trouvée par la classe politique de l’opposition pour communiquer. Cette nouvelle trouvaille a été décortiquée lors d’une première conférence de presse le mardi 8 mai 2018 au siège du Chef de file de l’opposition. Ainsi, selon son chef de file Zéphirin Diabré, il s’agit pour l’opposition de se mettre à la disposition de la presse chaque mardi. « Ce sont les journalistes qui feront la conférence de presse. » Explique Diabré en suggérant la création d’un « club de presse » en liaison avec le service presse du CFOP. » Aux conférences de presse hebdomadaires de l’opposition, le chef de file suggère aussi que « ce soit les mêmes journalistes qui viennent » car, dit-il, « si les organes changent de gens, cela remet le débat en arrière ».
Après les explications sur la philosophie qui sous-tend cette stratégie de communication, Zéphirin Diabré et Adama Séré, président du RDEBF se sont prononcés sur une dizaine de points touchant l’actualité nationale.

Attaques terroristes. Le Burkina Faso fait l’objet d’attaques terroristes depuis janvier 2016. Tout en estimant qu’elle n’a jamais voulu mettre en difficulté le gouvernement sur les questions sécuritaires, l’opposition soutient que « dans un contexte de guerre, il faut des gens très compétents », en faisant allusion aux ministres de la défense et de la sécurité.

Conseils de ministres tournants. « On ne sait pas l’utilité. Nous tombons des nus. » A lancé Zéphirin Diabré en signe de désapprobation de cette décision gouvernementale qui selon lui, vont engager des coûts énormes pour le contribuable. De plus, soutient l’opposition, « dans un contexte où il n’y a pas d’argent, on a compris que c’est une campagne qu’il [ndlr : le gouvernement] veut commencer avant l’heure. » A la question de savoir si le CFOP organisera une contre mobilisation, l’opposition affirme qu’elle avisera pour rester en phase avec les populations.

Déficit céréalier. La saison agricole écoulée a été des plus mauvaises mettant 2 671 867 personnes en situation d’insécurité alimentaire selon le ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques. Aussi, le gouvernement a annoncé un plan de riposte et de soutien aux personnes vulnérables qui coûtera 81 milliards de F CFA. Face à une telle situation, l’opposition « incite le gouvernement à aller dans ce sens », a indiqué Adama Séré qui n’hésite pas à mettre en cause la politique agricole de notre pays.

Autres sujets abordés par le chef de file de l’opposition, c’est la politisation des organisations de la société civile (OSC). Prenant le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré au mot, il a souligné que la sortie d’OSC la semaine dernière pour soutenir le Programme national de développement économique et social (PENDS) et les actions du gouvernement était « un mélange de genres. » Le 16 juin 2017, se rappelle Zéphirin Diabré avec indignation, le président du Faso lui-même avait déclaré que « le rôle des OSC, ce n’est pas de faire la politique. » Dès lors, l’opposition a appelé le Ministère de l’administration territoriale à se saisir de la question en ayant un regard sur le fonctionnement régulier de ces organisations dites de la société civile.

Vente d’actions à Maroc Télécom. A propos de la vente de 10% d’actions de l’Office national des télécommunication (ONATEL) à Maroc Télécom entreprise par le gouvernement, l’opposition burkinabè à travers le CFOP ne cache pas sa déception. Elle aurait voulu plutôt les actionnaires soient des Burkinabè pour leur permettre de faire du bénéfice.

Amidou Kabré

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