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Procès putsch manqué : Le refus de révéler les identités des hauts gradés ivoiriens ne passe pas

mercredi 14 novembre 2018


L’interrogatoire du colonel-major, Boureima Kéré s’est poursuivi ce mardi 13 novembre 2018. Pour son deuxième passage à la barre, l’on a assisté à un désaccord entre les différentes partie ; ce qui a obligé le président du Tribunal à suspendre l’audience pour délibérer quelques minutes plus tard. Un désaccord né du refus du parquet de donner les identités des hauts gradés de l’armée ivoirienne qui ont échangé des messages avec le prévenu.

Le colonel-major Boureima Kéré a-t-il soutenu de son plein gré le coup d’Etat du 16 septembre 2015 ? Si l’accusé reconnait son soutien tout en indiquant l’avoir fait sous contrainte, le parquet n’est pas de cet avis. C’est convaincu de sa position qu’il va tenter de prouver la culpabilité. Pour cela, le procureur va opposer le prévenu à des messages qu’il a reçus et dont les destinateurs sont visiblement des hauts gradés de l’armée ivoirienne. Il faut rappeler qu’il y a eu des messages que l’officier militaire de l’ex-RSP a reçus et qui proviennent aussi de Burkinabè. Quelques exemples : « j’ai besoin de vous pour pouvoir régler le problème de technicien à la télé ». Il est signé épouse de Golf. Un autre exemple : « mon frère mon soutien tenez bon », de Dr. Zouré. Un troisième : « obtenu soutien Balais citoyen de Bobo pour vous ». Invité à s’expliquer, le prévenu en ce qui concerne le premier message a déclaré ne pas l’avoir lu. Pour ce qui est du second, qu’il reconnait l’avoir lu, et confie que c’est par courtoisie qu’il a répondu à l’expéditeur. Afin d’en savoir un peu plus, le parquet va lui demander à savoir de quel soutien parle-t-il dans son message ? Comme réponse, l’accusé va indiquer qu’il traversait une situation et c’est pour le soutenir que le message lui a été envoyé. Le parquet ne partageant pas cet avis a fait savoir que le soutien dont il est question ici est lié à la prise du pouvoir par le RSP. Revenant sur le premier, il indique que l’épouse de Golf ici est Fatou Diendéré, l’épouse du général Gilbert Diendéré. D’après lui, il y avait des besoins de technicien à la télévision et ces problèmes sont liés à la lecture de la déclaration du CND.

Les messages envoyés par les hauts gradés ivoiriens

Ce ne sont pas que des Burkinabè qui ont envoyé des messages au colonel-major Boureima Kéré. Il en a reçu également des officiers ivoiriens. Quelques exemples : « demande au grand frère s’il peut rentrer d’urgence en contact avec moi », « mon patron cherche à joindre le général en vain. Le joindre urgemment sur ce numéro », « mon respect mon colonel, le CEMG voudrait savoir si la situation s’est calmée ». Invité à s’expliquer de nouveau, le prévenu a confié qu’il a été pendant 20 ans, l’aide de camp de l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré ce qui fait qu’il a gardé les relations avec beaucoup d’hommes politiques ivoiriens. Pour ce qui est du premier message, il confirme que le grand frère ici doit être le général Gilbert Diendéré. Il y a aussi un message envoyé par le capitaine Zoumbri au colonel-major dans lequel, le capitaine lui a donné trois numéros appartenant au président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro en lui signifiant que l’homme politique ivoirien demande à ce qu’il l’appelle si on en croit le procureur militaire.

Le désaccord entre les différentes parties au procès

Si l’audience du colonel-major a débuté ce mardi 13 novembre 2018 avec des questions sur les messages qu’il a reçus, la série de questions posées par le procureur militaire sera interrompue avec l’intervention de l’avocat de la partie civile, Me Prospère Farama. Il a en effet souligné le fait que le procureur militaire en lisant les messages, ne donne pas les identités des expéditeurs. En réponse à l’observation faite par l’avocat de la partie civile, le parquet va déclarer qu’il ne veut pas compliquer les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Afin de calmer Me Farama, il fait savoir qu’il se peut qu’une procédure de dénonciation soit entamée contre les personnalités ivoiriennes impliquées dans le dossier. L’argument par le parquet avancé n’a pas convaincu l’avocat qui va lui demander de donner les identités. D’après lui, la justice n’a rien avoir avec la politique. Estimant que l’on est à la recherche de la vérité dans le présent procès, il soutient que le parquet doit donner les identités surtout s’il n’y a pas de base légale juridique qui l’autorise à ne pas le faire. Pour lui, il n’est pas question d’affirmer que c’est un pays ami dont il est question et qu’il ne faut pas remuer le couteau dans la plaie comme tente de le faire croire le parquet. « Même si c’est un général, il faut donner son nom car un ami ne soutient pas un coup d’Etat, il ne vient pas tuer dans un pays frère » a-t-il conclu. Il sera soutenu par son confrère Me Séraphin Somé qui va rappeler que l’on ne veut pas d’un procès « mouta mouta ». Comme son prédécesseur, il souligne que les identités des hauts gradés soit données. C’est important a-t-il soutenu car « si on refuse de donner les identités en question, quand le général Djibril Bassolé passera à la barre, comment va-t-on procéder ? » s’est-t-il demandé. Prenant la parole, Me Boukoungou avocat de la défense fera savoir que la partie civile s’est réveillée d’une léthargie qui a trop duré ; ce qui l’amène à poser la question suivante : « c’est maintenant que vous savez que le procès est mouta-mouta » ? Pour lui l’attitude qu’adopte le parquet montre que le procès est manipulé. Son avis sera partagé par Me Barry aussi de la défense qui va parler de manipulation du procès. Rappelant que le parquet dès le début de l’interrogatoire a donné les noms des organes de presse burkinabè tels que Le courrier Confidentiel et le reporter, elle dit avoir l’impression que l’on veut envoyer certains en pâture et protéger d’autres.

Se désengageant de la position de la défense, Me Olivier Welkuni avocat aussi de la défense, va rappeler qu’il y a des messages d’ordre sécuritaire qu’il faut manipuler avec prudence. S’opposant à lui, Me Barry pense que cette façon de voir les choses, rejoint la manipulation. Elle confie qu’il a été demandé de retranscrire seulement les messages ayant trait au procès. Sa position est que si des messages dits sensibles se retrouvent dans le dossier c’est dans le but d’étayer une thèse. Convaincu des propos qu’elle avance, l’avocate de l’accusé à la barre déclare qu’elle aussi va utiliser les éléments en question en ce qui la concerne pour défendre ses clients.
Chacun campé sur sa position, le président du Tribunal a procédé à une suspension dans le but de s’entretenir avec ses collaborateurs. Après réflexion, il va délibérer comme suit : « le parquet a le loisir de présenter les éléments à charge comme il l’entend. C’est quand l’on a l’impression que le secret-défense est en jeu, que le Tribunal va intervenir ». A la suite de cette délibération l’interrogatoire de l’accusé s’est poursuivi.

Thierry LOMPO

TOUTE INFO, quotidien d’information en ligne