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Procès putsch manqué : « Me Mamadou Traoré un conseiller juridique du général » selon le procureur militaire

samedi 24 novembre 2018


Débuté le mercredi 21 novembre 2018, l’interrogatoire de l’ex-bâtonnier Me Mamadou Traoré dans le dossier du putsch manqué aura duré 48 heures car il a pris fin ce jeudi 22 novembre 2018. Ses conseils ont tenté de prouver son innocence au moment où le parquet et les parties s’employaient à prouver le contraire.

Deux jours c’est le temps que l’ex-bâtonnier Mamadou Traoré aura appelé à la barre pour assurer sa défense dans le dossier du putsch manqué. Avec ses conseils les bâtonniers Me Moussa Coulibaly de la Guinée et Me Patrice Montey du Cameroun ils ont tenté de prouver son innocence. Prenant en premier la parole, le bâtonnier guinéen Me Moussa Coulibaly débute ses observations par une sagesse africaine qui dit ceci : « celui qui sait qu’il ne sait pas saura et celui qui ne sait et prétend savoir ne saura jamais ». Estimant que cela fait 24 heures que le prévenu a répondu de ce qu’il sait et de ce qu’il a fait durant les évènements, l’avocat dit qu’il n’a fait qu’exercer son travail d’avocat en opposition au parquet qui tente de convaincre le Tribunal du contraire. Prenant au mot les parties adverses qui trouvent suspect le fait que l’ex-bâtonnier soit rendu au camp Naaba Koom II alors qu’il y avait des tirs, son conseil confie que c’est son sacerdoce. D’après lui, son client a exécuté une mission qui lui été confiée. Il regrette que l’exécution de ladite mission l’ai conduite devant le Tribunal qu’il estime est porteur de charges infamantes et infondées. Rappelant que le camp d’en face a déclaré que l’avocat est un auxiliaire de justice, il accepte et indique qu’aujourd’hui l’avocat est un acteur du service public. Il renchérit, « aujourd’hui la fonction d’avocat à un large spectre ». Se basant sur ce fait, il a invité le Tribunal à replacer son client dans cet aspect.
Son confrère Me Patrice Montey du Cameroun abordera dans le même sens que lui. Ses premiers mots quand il prend la parole furent : « un procès est un moment de gravité ». C’est donc conscient de cela qu’il rappelle au président du Tribunal que ce qui l’échoit aujourd’hui, c’est la recherche de la vérité. Au nom de cette vérité, il a souhaité faire des observations car à l’en croire, des choses ont été dites et elles sont inadmissibles. Pointant du doigt l’observation du parquet selon laquelle, les déclarations de l’accusé contredisent celles faites par certains de ses coaccusés à savoir le médecin-colonel Seydou Yonaba, le chef de corps Aziz Korogo, le capitaine Zoumbri, le général Gilbert Diendéré qui porte les péchés d’Israël selon ses mots ; l’avocat de d’ex-bâtonnier déclare que le ministère public fait une lecture à trou desdits accusés. Convaincu que le parquet ne dispose pas d’éléments palpables pour incriminer son client, il rappelle que l’on est dans un procès pénal et que la charge de l’accusé incombe à l’accusateur.

Il plaide non coupable des charges de coups et blessures et de meurtres

L’ex-bâtonnier Me Mamadou Traoré avait plaidé non coupable à la suite de la citation des chefs d’accusation qui pèsent contre lui. Il est resté camper sur cette position quand le président du Tribunal lui a demandé à savoir s’il reconnaissait les faits de coups et blessures et de meurtres qui pèsent contre lui. D’après lui, le fait qu’il est poursuivi pour ses chefs d’accusation alors qu’il ne porte même pas d’arme demande la réflexion. Pour la petite histoire, le prévenu confie que depuis qu’il exerce la profession d’avocat, c’est juste une seule fois qu’il a plaidé la peine de mort dans un procès où il était l’avocat d’un de ses professeurs dont sa femme a été sauvagement assassinée. De toute sa carrière il a lutté pour son abrogation et qu’avec le CNT il a énormément œuvré dans ce sens a-t-il soutenu. S’il a tenu a raconté l’histoire en question, c’est pour montrer que tué ou blessé ne sont de ses habitudes.
Son mea-culpa n’a visiblement pas convaincu le procureur militaire. Il lui a rappelé qu’il était à l’hôtel Laïco où il a été présenté par le général Gilbert Diendéré comme faisant partie de sa délégation. Estimant que le parquet n’a pas fait dire cela au général, il souligne que s’il a déclaré qu’il faisait partie de sa délégation, c’est parce que cela est vrai. Sans langue de bois, il déclare : « nous sommes convaincus que l’accusé a apporté un soutien, une aide à l’attentat à la sûreté de l’Etat ». « Loin d’être un émissaire pour Macky Sall, il était le conseiller juridique du général » a-t-il soutenu. Au regard donc de ces éléments, le procureur militaire conclut qu’il n’y a pas de doute, l’accusé est coupable et par conséquent l’article 67 lui est imputable.

Me Séraphin Somé ne partage pas la position de la défense

Tout comme le parquet, les avocats des parties civiles n’ont pas partagé les observations faites par défense. Ces propos : « des choses ont été dites ce matin qui sont inexactes et qui méritent d’être clarifiées » de l’avocat des parties civiles, Me Séraphin Somé est une preuve. Rappelant qu’il a été soutenu que les charges qui pèsent contre l’accusé sont infamantes, il confirme que c’est vrai. Pour lui, être accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, de meurtres et de coups et blessures est infamant et gravissime. S’agissant d’un homme de droits, il ajoute observe que ces faits sont encore plus infamants. Prenant à son tour au mot la défense qui dans ses observations avait parlé de rupture d’égalité des droits, l’avocat des parties civiles a cherché à savoir à quel moment les droits des accusés ont été bafoués au procès ? Face à une telle accusation, l’homme de droit dit comprendre la stratégie de la défense qui est de décrédibiliser la justice. C’est de bonne guerre a-t-il soutenu. Son inquiétude est que l’on sort du procès en pensant qu’on s’acharne contre sur la personne de Mamadou Traoré.
Il faut dire que c’est sur ces échanges entre les conseils des différentes parties et le parquet que l’interrogatoire de l’ex-bâtonnier Me Mamadou Traoré a pris fin.

Thierry LOMPO