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Procès putsch : Le général Bassolé refuse de répondre aux questions

mardi 8 janvier 2019


Rappelé de nouveau à la barre ce lundi 7 janvier 2019, le général de brigade Djibril Yipéné Bassolé a refusé de se prononcer sur les écoutes téléphoniques face auxquelles il est confronté. Qualifiant ces écoutes de fabriquées, l’ex-chef de la diplomatie burkinabè est resté silencieux par moment face aux questions que le parquet militaire lui a posées.

Serin, c’est l’impression que le général de brigade Djibril Yipéné Bassolé a donné à la barre ce lundi 7 janvier 2019. Après la brève suspension de deux semaines, l’accusé qui a débuté son troisième jour d’interrogatoire est revenu à la barre tout blanc vêtu et semble être imperturbable face aux questions du parquet militaire. Il donne le ton dès les premières minutes de son interrogatoire ce jour en refusant de se prononcer sur les questions liées aux écoutes téléphoniques qui constituent la base des charges qui pèsent contre lui. La raison avancée pour justifier ce refus est qu’elles ont été manipulées, fabriquées et faites à dessein pour le charger, l’accabler. Pour lui, il n’y a aucun crédit à accorder aux écoutes en question. Pour sa défense, le tout premier général de la gendarmerie du Burkina soutient que l’expert allemand qui a expertisé les écoutes a fait des observations tendant à dire que les enregistrements ne proviennent pas des écoutes téléphoniques classiques. Selon lui, l’expert a confié que les enregistrements sont compris entre 100 et 350 hertz tandis que la normale est de 250 à 3200 hertz. L’accusé qui a procédé à une contre-expertise poursuit sa défense en indiquant que son expert français a confirmé les observations de l’Allemand. Rappelant que le 8 décembre 2015 lorsque le juge d’instruction l’avait informé de l’existence dans le dossier des écoutes en question, il souligne qu’avec ses conseils, ils ont émis des réserves. Fort de cela, il dit bien vouloir parler des écoutes, mais exige à ce que le parquet lui dise qui les a faites, les conditions dans lesquelles elles ont été faites, et comment elles ont été versées dans le dossier. Soutenant qu’elles n’ont pas été faites dans les règles de l’art, il a refusé de se prononcer là-dessus.

Le parquet pas surpris de la posture adoptée par le général

L’attitude adoptée par l’ex patron de la diplomatie burkinabè n’a pas empêché le procureur militaire de continuer avec les écoutes téléphoniques. Il a en effet passé plus d’une heure de temps à lire des messages que le prévenu a échangé avec d’autres personnes telles que le président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire Guillaume Soro, une certaine Rebecca, un certain Bila, un inconnu, etc. Mais bien avant, il a rappelé au président du Tribunal que l’accusé avait adopté la même posture devant la Chambre de contrôle. C’est ainsi qu’après la lecture des messages, le procureur militaire a invité l’ex-ministre des Affaires étrangères à faire un commentaire. Ses premiers mots furent : « c’est à un exercice nul auquel le parquet s’est donné. Il n’apprend rien car ces messages ont circulé sur les réseaux sociaux, les gens l’ont lu à tort et à travers ». Soutenant que c’est parce que le dossier est vide et que le parquet militaire n’a rien contre lui, qu’il a passé tout le temps à lire des messages dont lui seul connait l’origine ; il a demandé à ce que l’on revienne à la réalité en lui posant des questions sur les chefs d’accusations qui lui sont reprochés. « Je voudrais qu’on débatte sur ces chefs au lieu de lire des messages pour jeter la confusion dans la tête des gens », a-t-il soutenu. Il renchérit : « plutôt que de se perdre dans des lectures fastidieuses, j’aimerais que le parquet me dise que conformément à la complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, voilà ce qu’on me reproche ».

En réponse aux propos du général, le procureur militaire va lui rappeler que les pièces lues sont dans le dossier et qu’il est libre de répondre ou pas aux questions qui lui sont posées. Tout en lui reconnaissant ce droit, il lui rappelle par la même occasion qu’il ne peut pas amener le ministère public à aller dans un schéma qu’il veut. A la suite de cette mise au point, il lui pose la question suivante : « avez-vous reçu de l’argent de Guillaume Soro pour soutenir le RSP ? » Le général Djibril Bassolé répond par la négation. A la suite du parquet qui lui demande s’il a eu des échanges d’écoute avec Guillaume Soro pour que ce dernier lui envoie de l’argent, il déclare : « je ne vais pas répondre ».
Il fait de même pour ce qui est de la déclaration du commandant Damiba.
Cet autre refus du général ne va pas empêcher le procureur militaire qui lui a demandé de revenir sur la déposition faite par le commandant Damiba. « Le président m’avait déjà posé la question et j’y ai répondu. Vous étiez là, vous avez entendu ma réponse je suppose. J’ai dit que je ne souhaite plus revenir là-dessus ». Faisant fi des exigences du prévenu, le ministère public a continué à lui poser des questions sur les déclarations faites par le commandant Damiba. L’accusé observe le silence, et à une autre question, il demande au procureur de passer à autre chose. « On gagnerait du temps », a-t-il indiqué. Comme réponse, son vis-à-vis affirme que pour la manifestation de la vérité, l’on a le temps. Pour ce qui est de l’argent remis à la belle fille du général Gilbert Diendéré, le général de la gendarmerie reconnait lui avoir remis de l’argent, mais refuse de s’expliquer sous prétexte d’avoir déjà répondu à la question.

Thierry LOMPO