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Procès putsch : Le général Bassolé dos au mur ou serin ?

mercredi 9 janvier 2019


Le refus de se prononcer sur les écoutes téléphoniques, les tentatives du parquet militaire et des parties civiles de montrer la culpabilité du général de brigade Djibrill Yipéné Bassolé poursuivi dans le dossier du putsch manqué sont des points qui ont marqué l’interrogatoire le mardi 8 janvier 2019.

Mardi 8 janvier 2019, c’est le 4e jour que le général de brigade Djibrill Yipéné Bassolé passe à la barre. Ce n’est pas nouveau, dès ses premières heures à la barre, il a refusé de répondre des questions ayant un lien avec les écoutes téléphoniques qu’il qualifie de fabriquées. Aujourd’hui également, il est resté dans cette posture. Si ses avocats partagent ses affirmations, le parquet pense le contraire. C’est ainsi que dès sa prise de parole ce mardi 8 janvier 2019, le procureur militaire a confié qu’il n’y a jamais eu de trucage ni de manipulation en ce qui concerne les enregistrements sonores. A l’en croire, l’expert qui a expertisé les éléments a indiqué dans les trois dernières lignes de son rapport qu’il n’y a aucune trace de trucage ni de manipulation.
Ne partageant pas les dires du procureur, l’accusé affirme qu’il a su par ses sources que la gendarmerie nationale n’a jamais procédé à ces enregistrements sonores. Il confie qu’il en est de même des services de l’administration publique burkinabè. Sûr de ses propos, l’accusé dit être convaincu qu’aujourd’hui le parquet est incapable de dire d’où proviennent les enregistrements sonores. Fort de cela, il a demandé au président du Tribunal de lui permettre d’émettre des réserves sur ses éléments de preuves. Allant dans le même sens que son client, Me Bertrand Repolt soutient que les écoutes téléphoniques en question sont autres choses que des écoutes judiciaires. « Il est inacceptable de voir que le parquet à court d’éléments concrets pour prouver l’origine des éléments sonores veut que le général apporte les preuves de son innocence », a-t-il soutenu.
En réponse aux affirmations du prévenu et de son conseil, le ministère public soutient que la question de l’origine et de la retranscription des enregistrements ont été discutées et tranchées. « Le juge a notifié que ces enregistrements ont été réalisés et retranscrits par des officiers des police judiciaire saisis par commission rogatoire », a-t-il indiqué. Faisant donc référence à des communications téléphoniques : « il y a un noyau dur qui résiste quand même »  ; « tenez-bon » ; « vous ne pouvez pas tomber aussi bas », qu’il y a eu entre le général Djibril Bassolé et le président du CND datant du 25 septembre et jours suivants, le procureur militaire soutient que le fait de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat reproché au général est avéré.
L’ex-ministre des Affaires étrangères, n’est pas de cet avis. Pour lui, ces éléments ne peuvent pas être des actes de complicité compte tenu du fait que les communications qu’il a eues avec le général de brigade Gilbert Diendéré ont lieu à partir du 25 Septembre. Il rappelle qu’à partir du 21 septembre déjà, le présumé auteur du putsch était disposé à remettre le pouvoir au président de la Transition, Michel Kafando. « Il aurait fallu que ces conversations aient lieu entre les 16 et le 21 », a-t-il soutenu.

Le général refuse de répondre à Me Guy Hervé Kam

Convaincu aussi de la culpabilité du général, la partie civile va s’atteler à le démontrer. Prenant la parole, Me Guy Hervé Kam lui pose la question suivante : « connaissez-vous le commandant Damiba » ? En réponse à cette interrogation, le prévenu pose la question suivante : « je voudrais savoir pour quelles parties civiles Me Kam est-il constitué »  ? Comme réponse, l’avocat déclare : « ma lettre de constitution se trouve dans le dossier et est accessible par le général et ses conseils ». Ne voulant donc pas répondre à la question de son vis-à-vis, le général déclare à son tour : « dans ce cas je ne vois aucun intérêt à répondre à vos questions ». Tout en refusant de lui répondre, il prend le soin de lui rappeler qu’il est libre de faire ses observations.
Me Guy Hervé Kam ne va pas se priver. Il fait alors observer que le général Bassolé a sollicité à travers les communications qu’il a eues avec le commandant Damiba son appui pour soutenir le RSP. Il confie que ce dernier le confirme d’ailleurs dans sa déposition et rappelle que parmi tous les chefs de corps qui s’étaient organisés pour contraindre le RSP à désarmer, le commandant Damiba était le seul absent.
Concernant les écoutes téléphoniques, l’avocat des parties civiles indique qu’elles ne peuvent pas être à la fois sauvages et illégales et en même temps fabriquées. Pour se faire comprendre, il confie que le général a déposé une plainte pour atteinte à sa vie privée. Pour lui donc, il a été formel. Sa conclusion est qu’au regard de la stratégie adoptée par le tout premier général de la gendarmerie nationale qui consiste à dire qu’il ne reconnait pas, est un aveu de sa culpabilité.
De concert avec ses confrères des parties civiles bien sûr, l’avocat a introduit une pièce au dossier. Elle est en effet le recours fait par le général et ses avocats auprès de la Cour de justice de la CEDEAO. Me Prospère Farama faisant des observations sur ladite pièce souligne que dans ce recours, la défense du général parle d’écoute mais illégale et dénonce une atteinte à sa vie privée.

Me Prospère Farama enfonce le clou

Allant dans le même sens que son confrère, Me Prospère Farama va demander à l’ancien patron de la diplomatie burkinabè à savoir s’il a eu le temps d’écouter les écoutes qui lui sont attribuées ? Refusant également de répondre à cette question, il déclare : « j’ai longuement donné ma position sur ces écoutes et je ne souhaite plus entretenir une quelconque polémique là-dessus ». Il faut rappeler que l’accusé ne va pas se contenter seulement de ne pas répondre aux questions qui lui sont posées. En effet à certaines questions auxquelles il refuse d’apporter des réponses, il indique que ses avocats vont répondre. Il faut croire que ceci n’a pas pour autant découragé Me Prospère Farama, qui comme Me Guy Hervé Kam, ne va pas hésiter à faire ses observation malgré la posture adoptée par son vis-à-vis. Ainsi, il fait observer qu’il y a une corrélation entre les faits qui prouvent que les écoutes téléphoniques ne sont pas des enregistrements fabriqués.
Il faut rappeler que face donc au refus de l’accusé de répondre aux questions qui lui sont posées, les avocats des parties civiles par le biais de Me Prospère Farama vont demander une suspension de 30 minutes pour se concerter.

Thierry LOMPO