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Chemin de fer Abidjan-Kaya : Consortium Burkina 2050 dénonce la convention révisée avec le groupe Bolloré

dimanche 28 avril 2019


La gestion du chemin de fer Abidjan-Kaya et les tractations visant la modification de la convention concession révisée qui proroge la gestion du chemin de fer par SITARAIL pour 30 ans, ont été au menu d’une conférence de presse du Consortium 2050 le samedi 27 avril. Des thématiques sont très sensibles à cause de leur complexité et de leurs dimensions multiples. Dr. Nestorine Sangaré, initiatrice de cette association entend libérer le pays du joug des sociétés françaises qui ont pris en otage le pays, notamment BOLLORE.

« Consortium Burkina 2050 », est une initiative d’un groupe de citoyens qui se donnent pour objectif la défense des intérêts économiques et sociaux du Burkina à court, moyen et long terme. Entourée autour des cheminots et du syndicat des retraités du chemin de fer du Burkina, docteur Nestorine Sangaré est animée d’une seule conviction. Pour elle, sans infrastructures de divers types, il n’y pas de développement. C’est dans ce contexte que la situation du chemin de fer au Burkina l’inquiète. Elle a donc décidé de prendre à bras le corps cette problématique depuis la privatisation de ce secteur, désormais aux mains du groupe français BOLLORE.

Bolloré pointé du doigt d’une prise en otage du Burkina

Contraint en 1992 par la banque mondiale à la privatisation de leurs activités ferroviaires Abidjan –Kaya par concession, c’est le consortium (SAGA, SDV, COFAMA…) dénommé SITARAIL du groupe BOLLORE qui détient la concession. Le groupe français détient 32,65% des actions et chacun des deux États (le Burkina et la Cote d’Ivoire) détenait 15%. Cette prise en otage passe par la remise en cause fréquente des clauses des conventions signées. Ainsi le droit d’usage désormais fixé à 3% du chiffre d’affaire hors taxe au lieu de 2% comme prévu initialement, la durée de convention court jusqu’en 2030 contrairement aux clauses qui le limitaient en 2010 et l’effacement gracieuse de certaines dettes de SITARAIL d’un montant de 199,9 millions FCFA à l’égard de l’État au titre du droit d’usage.

SITARAIL pourrait rendre difficile la compétition du manganèse du Burkina

Pour docteur Sangaré, les tarifs de transport du manganèse par SITARAIL ne sont pas encadrés dans la convention de concession révisée et SITARAIL risque de fixer un prix trop élevé. Ce qui entrainerait selon elle la non-compétitivité du manganèse du Burkina sur le marché mondial.

Critique sur la convention . L’échangeur du Nord et la concession de la gestion du chemin de fer Abidjan-Kaya à SITARAIL apparaissent comme la première expérience du partenariat public privé(PPP). De l’analyse de Consortium Burkina 2050, cette expérience ne profite qu’aux entreprises françaises et cela est un échec commercial, financier, technologique ; social et politique foi des membres du consortium. L’instabilité politique, les changements récurrents dans les ministères clés et surtout l’absence de négociateurs sont les causes du succès de BOLLORE selon l’ancienne ministre de la promotion de la femme.
Y remédier pour sauver le Faso. Face à ces dérives, le consortium fait des recommandations. En effet il demande la mise en place d’une équipe permanente compétente et pluridisciplinaire de négociateurs burkinabè, la formation de juristes en droit international des affaires avec une spécialisation dans le domaine des PPP. Enfin, elle souhaite de mettre fin à la convention avec SITARAIL et engager les poursuites pour mauvaise exécution de la convention initiale.

Camille BAKI