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Crise du logement : Les femmes marcheuses menacent de boycotter les élections de 2020 si elles ne sont pas entendues

vendredi 17 mai 2019


Alors que le premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré signait son retour pour la deuxième fois à l’assemblée nationale, une foule immense assaillait ses locaux à la primature sur l’avenue de l’indépendance à Ouagadougou. Les manifestants partis de la bourse du travail en cette matinée du 16 mai 2019 n’avaient qu’un seul mot dans la bouche. Apurer le passif du foncier afin qu’ils puissent accéder à leursparcelles. Cette marche initiée par des organisations de la société civile se veut une interpellation à l’autorité pour se pencher véritablement sur l’épineuse question des lotissements.

La marche qui a duré plus d’une heure a tenu toutes ses promesses selon les organisateurs. En effet, partie de la bourse du travail, lacolonne des marcheurs a traversé la ville pour parvenir au premier ministère. Là, une plateforme revendicative devrait être remise au premier ministre Christophe Dabiré. Mais le hic, c’est que le numéro 2 du pays n’est pas là. Du moins, il est à l’assemblée nationale pour un point sur la situation nationale. Absent donc, son secrétaire devrait le suppléer. Mais c’est finalement le secrétaire du ministre de l’habitat qui va faire la décharge : « Nous nous attellerons à transmettre le message à qui droit », a déclaré Stanislas Goungounga qui a réceptionné la plateforme.

Selon Pama Nébié, membre de la coalition des associations pour le droit au logement, la plateforme revendicative transmis au premier ministre contient entre autres points : l’apurement du passif du foncier et ce depuis la gestion du maire de Ouagadougou Simon Compaoré, un audit sur les lotissements, cela en associant les organisations de la société civile, l’arrêt des actions des sociétés immobilières qui bradent les terres des populations compromettant leur chance à avoir un logement dans l’avenir, la règlementation des prix des loyers, la baisse du prix des matériaux de construction. La construction de logements sociaux pour les couches vulnérables.

L’image marquante de la marche

Dans cette marche, les femmes ont menacé de ne pas participer aux élections de 2020 si leur préoccupation d’accéder à leurs parcelles n’est pas actée. Habibou Sanfo, la soixantaine bien pleine, a notamment pris la parole pour exprimer son ras- le-bol face au silence du gouvernement sur les lotissements. Pour, elle c’est grâce aux voix des femmes de quartiers non-lotis portés sur le président Rock Marc Christian Kaboré qui l’ont porté à Kosyam aujourd’hui. A cet effet, elle appelle, le président à se tourner sur les plus démunis en entendant leur cri de cœur. Sur le qi-vive, la vieille dame du quartier BONNAM, annonce que si elles n’ont pas leurs parcelles, elles pourront bander les muscles pour saboter les élections présidentielles et législatives de 2020.

Soulignons également que plusieurs organisations à travers leurs sections telles que la Coalition Contre la Vie Chère (CCVC) Ouaga, le Mouvement Burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), les comités de défense des acquis de l’insurrection et du putsch (CDAIP) ont pris part à la marche.

Alain Yaméogo

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