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Le gouvernement hausse le ton, les élèves maintiennent la pression

jeudi 5 décembre 2019


Cette année scolaire 2019-2020 ne fera pas l’exception. Comme à l’accoutumée, les élèves ont encore déserté les classes dans certains établissement de la ville de Ouagadougou depuis le 02 décembre pour exiger du gouvernement la vérité sur la mort de leur camarade Flavien Nébié mortellement atteint par une balle le 06 décembre 2000 à Boussé alors que lui-même manifestait pour réclamer justice sur la mort de Norbert Zongo. L’autorité réagissant et condamnant à travers le ministre en charge de la sécurité les agissements de ces élèves qu’il qualifie de sinistres individus va-t-il désamorcer l’élan de ces derniers parfois en cagoule, errant d’établissement en établissement pour sommer leurs camarades de déguerpir ?.

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Le mal est profond. L’éducation burkinabè souffre en particulier en décembre considéré comme le mois de tous les dangers dans nos établissements. En réalité s’il est clair que les élèves de la ville de Ouagadougou à travers l’Association des Elèves et Scolaires de Ouagadougou(AESO) ou encore dans les autres villes ou localités du pays consacrent le jour du 06 décembre comme une halte de soutien et de demande de justice à leur camarade Flavien Nébié, force est de constater que certains élèves dérobent cet idéal. Ces derniers, ignorant parfois même le sens de la date anniversaire de l’assassinat de leur camarade s’adonnent à des comportements peu recommandables .Le 04 décembre par exemple, quelques élèves à motos ont sommé leur camarade du lycée Bogodogo à déserter les classes. Dans certains établissement apprend-on, des machettes, des gourdins ont été aperçus avec des élèves qui tentaient par tous les moyens de sortir les élèves des salles de cours dans un lycée.

Par ailleurs la note du ministre en charge de la sécurité Ousséni Compaoré qui indique de dénoncer tout acte des élèves pagailleurs montre à souhait le mal du gouvernement à éradiquer ce fléau de manifestation tout azimut en décembre .N’est-ce pas d’ailleurs à l’autorité elle-même de ne pas donner l’occasion aux élèves de débrayer ? Si justice avait été bel et bien rendue à Flavien Nébié et les responsabilités situées, les élèves auront du mal à se casser dans la rue, violentant leurs camarades.

Dans la matinée du 05 décembre contrairement à la veille, le calme semblait revenir dans certains lycées. Que ce soit au lycée Mixte de Goughin, au lycée Vénégré ou à Song-Taaba où nous nous sommes rendus, les cours se déroulaient normalement .Reste à savoir ce qui en sera du jour J du 06 décembre marquant le 19e anniversaire de la mort de l’élève Flavien Nébié.

Alain Yaméogo