Elle mène une activité aussi atypique mais passionnante. La cordonnerie. Née à Komsilga, une commune périurbaine rattachée à la ville de Ouagadougou, Brigitte Ilboudo, est une jeune mère qui pratique un métier que d’aucuns qualifieront de métier d’homme. La cordonnerie et le cirage de chaussures.
Installée dans le quartier Gounghin à Ouagadougou en face du Lycée professionnel Yennega, cette mère de famille de deux enfants sans complexe aucun, exerce avec passion ce métier pour subvenir aux besoins de sa famille.

Mariée en 2014, cette mère de famille de 2 enfants, se bat dans son petit atelier pour soutenir son mari. Dame Ibouldo a fréquenté, mais a abandonné l’école en classe de CE1. Non découragée de cette situation, elle se lance très vite dans des formations notamment la couture, la cordonnerie, etc.

Mais c’est le dernier cité des métiers qui va prendre le dessus. Au cours de la formation, indique-t-elle, elles étaient au nombre de 100, mais toutes ont jeté l’éponge. « J’ai opté pour continuer afin de pouvoir aider mon mari. Une fois marié vous êtes deux ; donc j’ai opté la cordonnerie pour pouvoir aider mon époux » souligne-t-elle.

Brigitte mène son activité de cordonnière sans complexe

C’est sans complexe que la jeune dame Brigitte mène son activité. Convaincue de ce qu’elle fait, elle insinue qu’aucun travail n’est exclusif à un sexe donné. « Tout travail qui peut te permettre de nourrir ta famille, il n’y a pas de honte, ni la paresse. Il n’y a pas de travail pour les hommes ou pour les femmes. Même la maçonnerie les femmes peuvent la faire » soutient-elle d’un air rassurant.

Au départ, les formateurs avaient indiqué que pour exercer ce métier, il va valoir faire le tour de la ville. Brigitte , expliquant la situation à son mari, va vite lui aménager un atelier .

Concilier vie de famille et vie professionnelle

Gérer en même temps son foyer et exercer ce métier n’est pas chose facile, puisque c’est un travail qui demande à ce que tu sois là du matin au soir, à entendre Brigitte Ilboudo, pourtant chaque midi elle doit aller chercher ses enfants revenir cuisiner et s’occuper de son foyer. « Ce sont les dimanches seulement je ne travaille pas, car les dimanches matin je pars à l’Eglise, après je fais la cuisine et je reste causer avec ma famille » a-t-elle dit.

Tout comme tout autre métier, Brigitte fait face à quelques soucis. « Tout le monde à des défauts, si tu es assis tu rencontres toutes sortes de personnes, certains parlent beaucoup, d’autres s’énervent. Souvent ils disent des mots déplacés mais comme tu cherches des clients, tu ne fais qu’accepter et faire avec ».
Pour ce qui concerne sa recette, Brigitte indique qu’il n’y a pas une somme exacte comme. Son gain journalier est de l’ordre de 1000 à 3000FCFA. « Pour ce qui est du cirage tout le monde connait le prix, mais pour coudre et changer les semelles les prix diffèrent » a-t-elle dit.

Rêver grand, la jeune dame compte agrandir son atelier.

« Ce que je veux c’est la machine pour fabriquer, celle qu’on a, est au service, si tu as une commande il faut aller fabriquer au service donc si toutefois j’arrivais à avoir une machine je pourrai faire les sacs vendre même les ceintures, et avoir également le matériel de cirage pour vendre en gros. » Ce reportage a été réalisé par www.touteinfo.com à l’occasion de la commémoration de la journée internationale des droits de la femme le 08 mars 2021.

Cherifatou DRAME