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Rentrée : la combativité des femmes de la carrière de Pissy pour scolariser leurs enfants

samedi 18 septembre 2021


Combativité, c’est le mot que n’importe qui, collerait aux femmes installées dans la carrière de Pissy dans la ville de Ouagadougou. Chaque jour est un défis pour elles. Mais l’approche de la rentrée scolaire 2021-2022 est encore un challenge d’un autre niveau. Le Burkina Faso fait face à de nombreuses difficultés. En plus de la menace terroriste qui a plombé le pays dans divers secteurs, la vie chère ne laisse aucun ménage burkinabè à l’abri, surtout ceux les plus démunis. Le 14 septembre 2021, alors que le soleil était encore au zénith, laissant ses rayons pâlir sous une chaleur de plomb, les brûlures du soleil ne semblent plus rien dire à ces centaines de femmes sur ce site de granite longé de plusieurs dizaines de mètre d’étendue. Malgré l’occupation des eaux sur une bonne partie de la carrière, l’affluence ne faiblit pas. Au fond du creux du site, les hommes concassent la pierre. Ces morceaux réduits sont transportés dehors pour être concassés par les femmes assises aux alentours du site. Ce sont des tentes qui font office d’ombre pour ces femmes. Avec un marteau, elles concassent la pierre de granite en morceau.

La fumée, la boue, les odeurs ne disent plus rien à personne ici.D’ailleurs notre guide nous le dit concernant la fumée que tout le monde aspire « si tu es habitué ça ne dit plus rien ».
Pendant que les démarcheurs sont à l’entrée de la carrière, attendant un client ou une benne pour un chargement, tout le travail se passe à l’intérieur .Au nez de la mine, on est déjà accueilli par les coups de marteaux qui concassent la pierre dure du granite. Avec tous les risques du monde, les femmes sont déterminées pour y tirer leur pitance quotidienne et mieux, pouvoir envoyer leurs enfants à l’école. Pour Aminata Kaboré, le concassage du granite est difficile mais elle n’a aucune alternative. « C’est ici que nous travaillons pour scolariser nos enfants et acheter la nourriture. » A l’en croire son plus grand souci de l’heure est la scolarité de ses enfants car dit-elle « l’école publique n’est plus accessible » alors qu’elle a une dette d’au moins 50 000 FCFA sur ses trois enfants qui devront être inscrits dans les collèges privés.
D’une tente de fortune à l’autre le constat est le même .La rentrée est dans toutes les bouches de ces mères qui veulent donner une chance à leurs enfants.

Pauline Zongo travaille dans la carrière de Pissy il y a maintenant 16 ans. Elle aussi fait des pieds et des mains pour pouvoir honorer les frais de scolarité de quatre enfants dont la somme varie entre à 75 000 80 000 FCFA.

Fati Nikiema quant à elle, appelle à un allègement des frais de scolarité beaucoup élevés alors que les activités sur le site tournent aux ralentis. « Avant notre travail marchait bien .Mais aujourd’hui le site est envahi par l’eau .Actuellement nous travaillons pour la scolarité des enfants. L’école est devenue très chère. Si ton enfant n’a pas pu être orienté dans un collège public, c’est au privé qu’on l’envoie. Et là ça coûte cher. Nous demandons un soutien aux autorités » lance-t-elle.
Sur ce même site de granite de Pissy, plusieurs autorités y ont fait tour. Le président de l’assemblée nationale Alassane Bala Sakandé avait même fait plusieurs personnes de venir en aide aux travailleurs qui s’y trouvent. Selon Oumarou Congo, notre guide le président Sakandé a pu faire construire une école pour accueillir les enfants sur place. En plus une grue a été octroyée par ce dernier permettant de sortir le granite du trou.

Mais l’aide ponctuelle ne saurait résoudre le problème de ces travailleurs qui se dénombrent en milliers.
En outre le travail d’une journée peut rapporter entre 2500 à 4 000 FCFA à chaque femme selon sa capacité de production. Au-delà celles-ci demandent un allégement des frais de scolarité dans les établissements pour atténuer leur souffrance.

Alain YAMEOGO

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