Accueil > Burkina Faso > Politique > Deuil dans la classe politique : Décès de Norbert Michel Tiendrebéogo, (...)

Deuil dans la classe politique : Décès de Norbert Michel Tiendrebéogo, l’opposant qui créa « l’Etat-major » pré-insurrection

samedi 23 mai 2015


Fervent sankariste et farouche opposant au régime déchu, Norbert Michel Tiendrebéogo est décédé ce vendredi à l’hôpital Yalagdo Ouédraogo des suites de maladie. Homme politique engagé, il était l’un des rares politiciens à n’avoir pas été nommé ministre ou directeur général de société par Blaise Compaoré durant ces vingt-sept dernières années.

Norbert Michel Tiendrebéogo est décédé dans l’après-midi du vendredi 22 mai 2015 à l’âge de 60 ans. Alors opposant, il est accusé de coup d’Etat contre le régime Compaoré en 2003. Ce qui lui vaut son arrestation et son emprisonnement avec des militaires co-accusés. Jugé avant d’être jugé et relâché faute de preuve, il est resté à l’opposition jusqu’à la chute du pouvoir Compaoré à la faveur de l’insurrection populaire les 30 et 31 octobre 2014.
Sous le feu de la composition du premier gouvernement issu de la réélection de Blaise Compaoré en 2010, Norbert Michel Tiendrebéogo avait clamé publiquement qu’il ne serait jamais un ministre de ce président. Député à l’Assemblée nationale et membre du groupe parlementaire Alternance-démocratie-justice aux côtés des opposants de poigne comme Hama Arba Diallo et Maître Bénéwendé Sankara, il était « un dur » qui n’avait pas froid aux yeux quand il fallait dire ce que l’on pense.
Au sein du Chef de file de l’opposition politique qui regroupait l’opposition officielle et où se discutaient les grandes décisions des opposants, c’est lui qui aurait convaincu ses camarades à mettre en place un Etat-major de crise qui allait être permanent pour suivre de près les manœuvres du pouvoir à modifier coûte que coûte la constitution pour un nouveau mandat de Blaise Compaoré. Certes, l’idée de créer une structure pareille trottait dans les esprits et plusieurs responsables de partis l’exprimaient plus ou moins. Mais c’est lui qui a donné le nom « Etat-major permanent de crise. »
Depuis la chute de Blaise Compaoré, il s’est très peu exprimé publiquement. En revanche, il a accepté s’engager dans une coalition de quatre partis dénommé « Front progressiste sankariste (FPS) et récemment (les 16 et 17 mai 2015), son parti est membre à part entière de la convention des sankaristes unis pour le renouveau dirigé par Bénéwendé Sankara.
Cadre de banque, Norbert Michel Tiendrebéogo a été candidat malheureux à la présidence du Burkina en 2005 avec moins de 2% des suffrages. Il a été élu député à l’Assemblée nationale de 2007 à 2012. Avec sa disparition, ses camarades du Front des forces sociales (FFS) auront la lourde tâche de gérer son héritage politique. Il en va de même pour le nouveau regroupement des sankaristes qu’il a contribué à créer.

Amidou Kabré