Accueil > Burkina Faso > Politique > AN II DE L’INSURRECTION POPULAIRE : « Nous souhaitons qu’en 2017, l’on (...)

AN II DE L’INSURRECTION POPULAIRE : « Nous souhaitons qu’en 2017, l’on dise Dieu merci : justice a été rendue » dixit Simon Compaoré

lundi 31 octobre 2016


Le peuple burkinabè a procédé à la commémoration du deuxième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 à travers une marche qui s’est déroulée à Ouagadougou le lundi 31 octobre 2016. Les questions liées à la justice et à la prise en charge des blessés étaient au cœur des préoccupations.

Ils étaient quelques milliers, les manifestants ont pris d’assaut la Place de la Nation aux environs de 8 heures 30 minutes. On pouvait compter parmi eux : les forces de défense et de sécurité, la brigade verte, les militants de certaines OSC, des hommes politiques tels que le ministre d’Etat Simon Compaoré, le 1er vice-président à l’Assemblée nationale Me Bénéwendé Stanislas Sankara, le maire de la ville de Ouagadougou Armand Bowendé Sankara, etc. qui ont été rejoints durant la marche par

l’ex-président du Conseil national de la Transition Chérif Sy. Conduits par les forces de sécurité, les manifestants ont après une quarantaine de minutes de marche, rejoint l’ex-Assemblée nationale dont le mur a été décoré pour l’occasion avec des photos de l’insurrection et une grande affiche sur laquelle il est écrit : « An II de l’insurrection populaire au Burkina Faso. Gloire au peuple insurgé des 30 et 31 octobre 2014 », Sur place, attendaient des personnalités comme les diplomates, le chef de fil de l’opposition politique Zéphirin, le président du Faso sous la Transition, Michel Kafando, l’ex-président Jean Baptiste Ouédraogo, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, le président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo, le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, etc. Tout au long de la marche, à chaque fois que les noms des martyrs de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué sont donnés, les manifestants crient « justice ». Pour se faire entendre, ils entonnent régulièrement l’hymne national, tout comme cet extrait de chanson : « ça ne va pas, ça ne va pas ; la justice ça ne va pas, nous sommes debout ce matin pour réclamer justice etc. ». C’est donc au nom de cette justice réclamée qu’ils scandent, « Justice pourrie, à bas ; en avant camarade, en avant ; etc. ». C’est dans cette ambiance que les hommes et femmes qui ont pris part à la commémoration ont marché de la Place de la Nation à l’ex-Assemblée nationale. Une fois sur le lieu de la cérémonie, place aux choses sérieuses.

Les attentes des insurgés

Le représentant des victimes de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et ceux du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, Frank Sya prenant la parole, a dans un premier temps rendu hommage aux martyrs de ces deux événements douloureux qu’a connu le Burkina Faso, avant de saluer les efforts fournis par les autorités actuelles pour soigner les blessés. Cependant, il leur a rappelé que sur les 437 blessés recensés dans le cadre des évènements précités, 129 vivent toujours dans la douleur et attendent d’être soignés. Compatissant avec ces derniers, il a invité le président du Faso à œuvrer afin qu’ils soient admis le plus vite que possible dans des centres de santé pour recevoir des soins appropriés. Il a également plaidé pour la mise en place d’un fond d’accompagnement au profit des victimes. Comme la grande partie du peuple burkinabè, il a soulevé la question judiciaire. Frank Sya a invité le régime actuel à mettre tout en œuvre afin que justice soit rendue aux victimes de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué afin que les coupables soient punis et que réparation soit faite. Il faut dire qu’à chaque fois qu’il prononce le mot justice, c’est un tonner d’acclamation que l’on entend. Cela a été de même pour Simon Compaoré quand il a présenté le discours de commémoration du deuxième anniversaire. Bien avant la présentation dudit discours, le ministre d’Etat Simon Compaoré a rendu hommage aux martyrs. Il a procédé à l’identification nominative de tous les martyrs et à chaque fois, la garde républicaine répondait « Mort pour la patrie ». Les manifestants de leur côté répondaient « Justice » en soulevant le point en l’air.

La réponse de Simon

Allant dans le sens que les insurgés, le ministre d’Etat Simon Compaoré a plaidé pour que justice soit rendue aux victimes. Son souhait est que lors de la commémoration de 2017, que l’on dise Dieu merci justice a été rendue et non que justice soit rendue. D’après lui, le peuple souffre des libérations provisoires. Si comme un seul homme, il a réussi à faire barrage à la dictature, « c’est ensemble également que nous allons faire bouger les lignes pour la justice » a-t-il martelé. En attendant que la justice tant réclamée soit une réalité, le patron du MATDSI a rappelé que la présente cérémonie a pour objectif de rendre hommage aux martyrs qui se sont sacrifiés pour la Nation. Tout comme son prédécesseur, il a salué la mémoire des illustres disparues. C’est en respect à leur mémoire qu’il a invité les fils et filles du pays des Hommes intègres à faire en sorte que le sacrifice des martyrs ne soit jamais oublié.

Thierry KABORE
TOUTE INFO, Quotidien burkinabè en ligne