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8 MARS AU BURKINA : « L’exclusion sociale des femmes constitue une pratique traditionnelle féodale et néfaste … », d’après Sika Kaboré

vendredi 10 mars 2017


Le Burkina Faso a commémoré la Journée internationale de la femme ce mercredi 8 mars 2017. Si ladite commémoration a été effective sur toute l’étendue du territoire, à Ouagadougou, c’est l’avenue de l’indépendance qui a accueilli la cérémonie placée sous la présidence de l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré.

« Des femmes dans un monde de travail en évolution : pour un monde 50-50 en 2030 », c’est sous ce thème que les Nations unies ont placé la commémoration de la 160e Journée internationale de la femme. Afin de réfléchir sur la lutte contre l’exclusion sociale des femmes, les autorités burkinabè ont choisi comme thème : « la valeur morale de la personne humaine : Responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes ». Pour la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laure Zongo/Hien, il s’agit d’une thématique pertinente qui est d’actualité au regard de la recrudescence de la pratique et des chiffres alarmants qui font état de l’exclusion sociale des femmes. Elle estime que l’exclusion sociale des femmes est sans conteste une grave atteinte aux droits fondamentaux et l’une des pires formes de violences faites aux femmes et aux filles. Son point de vue est partagé par la présidente de la cérémonie, l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré. A son tour, elle estime que l’exclusion sociale des femmes constitue une pratique traditionnelle « féodale et néfaste » tout simplement parce qu’elle ne vise pas à promouvoir la femme burkinabè.

Ces chiffres qui donnent froid dans le dos

D’après la ministre en charge de la femme Laure Zongo/Hien, chaque année, des personnes âgées, majoritairement des femmes, sont chassées de leurs foyers ou de leurs familles, ou bannies de leurs communautés au Burkina Faso. A titre d’exemple, elle a rappelé qu’en septembre 2015, le Centre Delwendé de Sakoula a enregistré 255 victimes d’exclusion sociale dont 250 femmes. La cours de solidarité de

Paspanga en a accueilli 82. D’autres chiffres selon la ministre font état de 926 personnes pour la plupart des femmes, qui sont des exclues sociales ont été enregistrées dans 13 centres d’accueils et dans la cours de solidarité en décembre 2016. Au regard de ces chiffres qui donnent froid au dos, la ministre en charge de la femme a indiqué qu’il est urgent d’agir et la responsabilité de toutes les parties prenantes sont engagées. Elle peut terminer la journée dans la quiétude car la patronne de la cérémonie Sika Kaboré a engagé sa responsabilité dans la lutte contre l’exclusion des femmes au pays des Hommes intègres. Avant de saluer l’engagement de l’épouse du premier des Burkinabè, Laure Zongo/Hien a salué les efforts consentis par le gouvernement burkinabè dans ladite lutte. Il s’agit en autres de l’opérationnalisation du centre de prise en charge de la lutte contre l’exclusion sociale, au plan institutionnel, l’adoption de la loi portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles et prise en charge des victimes. A cela s’ajoute la loi portant protection et promotion des droits des personnes âgées, l’adoption dune feuille de route et de réinsertion sociale des personnes exclues par allégation de sorcellerie, etc.
Il est important de rappeler que la cérémonie a été ponctuée par un défilé et une décoration, d’une vingtaine de femmes élevées au rang de chevalier de l’ordre du mérite burkinabè.

Thierry KABORE

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