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[DOCUMENT] DISCOURS DU PREMIER MINISTRE PAUL KABA THIEBA SUR LA SITUATION DE LA NATION (14 avril 2017)

samedi 15 avril 2017


Monsieur le Président, Honorables Députés, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais, avant tout propos, réitérer ma profonde gratitude au Président
du Faso pour la confiance qu’il a renouvelée à ma modeste personne pour
conduire le Gouvernement du Burkina Faso.
Je vis cela comme un sacerdoce et je ferai tout pour être à la hauteur de
cette confiance et des attentes légitimes de notre peuple.
Aussi, c’est avec un plaisir renouvelé que je me retrouve une fois de plus
devant votre auguste Assemblée pour délivrer au nom de mon
Gouvernement, le Discours sur la situation de la nation conformément aux
dispositions de l’article 109 de notre loi fondamentale.
Honorables Députés,
Le Burkina Faso a engagé depuis l’élection du Président Roch Marc Christian
KABORE le 29 novembre 2015, un vaste chantier celui de la reconstruction de
notre pays, de son repositionnement sur la voie du développement et sur
l’échiquier international comme un exemple de démocratie. Ce chantier
s’ouvre dans un contexte mondial marqué par le fléau du terrorisme qui est
devenu un phénomène planétaire et une préoccupation pour toutes les
nations du monde. Dès le lendemain de la formation du gouvernement en
janvier 2016, les terroristes ont semé, dans les coeurs de tous les Burkinabè, la
stupeur, l’inquiétude et la psychose, par l’attaque encore fraîche dans les
mémoires de l’Hôtel Splendid et du Cappuccino. Puis se sont enchaînées
sans relâche dans la région du Sahel, en particulier dans le Soum, des
attaques terroristes répétées, mêlant assassinats et prises d’otages.
Intangom, Nassoumbou etc., ont été les cibles d’une barbarie des plus
extrêmes. Ces attaques constituent une agression contre notre peuple,
contre nos valeurs de tolérance, de respect du caractère sacré de la vie, de
cohésion sociale, de dialogue des cultures et des religions.
C’est le lieu pour moi d’exprimer la solidarité et la compassion du
Gouvernement à toutes les familles endeuillées par ces lâches attentats.
3
A la mémoire de toutes les victimes, je vous demande une minute de silence.
(Je vous remercie).
Je puis vous assurer qu’au-delà de l’émotion et de la douleur, cette guerre
qui nous est imposée a ravivé en nous, le patriotisme, le sens du sacrifice et
notre détermination à ne rien céder aux terroristes. Nous n’avons pas peur de
nos ennemis et nous sommes déterminés à nous battre pour préserver ce qui
nous est cher, la liberté, la démocratie et notre souveraineté.
Honorables députés,
Le message central de mon propos devant vous ce matin, je l’ai déjà dit
solennellement à l’occasion de la conférence de Paris sur le financement du
Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), c’est que
le Burkina Faso est en marche. Il se porte de mieux en mieux après les graves
crises socio politiques de 2014 et de 2015. Si vous me le permettez « Burkina
Faso is back ».
Notre pays redémarre car nous avons préservé et approfondi nos valeurs
fondamentales, la liberté et la démocratie au cours de l’année
écoulée dans un contexte social et politique post insurrectionnel agité.
Le Burkina Faso va mieux parce que nous avons mis en oeuvre une politique
de rupture en luttant contre les inégalités sociales et la corruption et
approfondi l’Etat de droit et les droits humains.
Notre pays va mieux parce que la croissance de l’économie nationale, en
ressortant à 6,2% en 2016 est au potentiel, ce qui laisse augurer une
croissance encore plus forte en 2017.
Enfin, notre pays redémarre avec la conception et le début de la mise en
oeuvre du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES).
Oui, le PNDES est notre boussole et notre espérance pour mettre fin à la
pauvreté et aux inégalités et construire un modèle économique et social
fondé sur une croissance forte, inclusive et durable.
Cependant, nous ne devons pas perdre de vue les défis actuels et futurs liés
à la sécurité nationale, à la paix sociale ainsi qu’à l’emploi des jeunes et des
femmes indispensables pour une mise en oeuvre réussie du PNDES.
4
Honorables députés,
La rupture annoncée par mon Gouvernement requiert un engagement
personnel de tous les burkinabè et un sacrifice de chacun de nous.
Le chantier de la construction nationale s’ouvre dans un environnement
national marqué par la recrudescence des mouvements sociaux, dont la
forte pression met en danger la paix sociale nécessaire pour mettre en
oeuvre les réformes indispensables au développement de l’économie
nationale.
La recrudescence de ces revendications salariales et les formes d’expression
qu’elles revêtent aujourd’hui notamment les « sit in » sont des sources
d’inquiétude profonde, au regard de leur incidence néfaste sur les
capacités financières limitées du pays.
Face à ces revendications salariales et sociales, la politique du
Gouvernement repose sur le dialogue social et le respect des libertés
syndicales. Mais il ne faudrait pas confondre cette politique qui repose sur
nos valeurs fondamentales à une quelconque forme de faiblesse car nous
sommes déterminés à préserver la viabilité du cadre macro-économique et
à placer l’action gouvernementale dans l’intérêt de tous les burkinabè sans
exclusion.
En dépit de ce contexte social difficile, mon Gouvernement a oeuvré à la
relance de l’activité économique qui était en berne depuis 2014. L’économie
du Burkina Faso se porte de mieux en mieux depuis 2016. En effet, la
croissance économique est repartie à la hausse en 2016 avec un taux de
progression du PIB réel de 6,2% contre 4% en 2014 et 2015. Cette
performance économique retrouvée est le signe que le Burkina Faso a
emprunté désormais le sentier d’une croissance forte, inclusive et durable
objectif prioritaire de mon gouvernement. Je peux donc vous affirmer que
notre pays redémarre.
Nous sommes déterminés à relever les défis de la sécurité et du
développement en apportant grâce à la mise en oeuvre réussie du PNDES,
les changements qualitatifs attendus tant au niveau de la gouvernance, de
la formation du capital humain que de la restructuration de l’économie de
notre pays.
5

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Députés,

Permettez-moi de vous féliciter pour l’immense travail législatif abattu par
notre Parlement au cours de l’année écoulée. Il a puissamment contribué à
l’atteinte des résultats de mon Gouvernement.
En effet, au cours de vos sessions tenues en 2016 dont deux ordinaires et une
extraordinaire, vous avez adopté 39 projets de lois sur 48 inscrits, adressé au
Gouvernement 134 questions dont 78 orales, 4 d’actualité et 52 écrites.
Par ailleurs, vous avez institué deux commissions d’enquêtes parlementaires
qui ont rédigé de précieux rapports sur le foncier urbain et sur les titres
miniers.
Le Gouvernement s’attèle à la mise en oeuvre des recommandations de ces
deux commissions parlementaires. Ainsi, j’ai procédé à l’installation en mars
2017, d’une commission interministérielle sur l’apurement du passif du foncier
urbain que je préside personnellement.
Ces bons résultats et ces initiatives parlementaires sont des témoignages de
la vitalité de notre démocratie.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Comme vous le savez, l’action gouvernementale s’inscrit dans le cadre du
Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), le nouveau
référentiel de développement de notre pays qui a été adopté en juillet 2016
à l’issue d’un processus participatif. Ce document est la traduction
opérationnelle du programme du Président Roch Marc Christian KABORE
dont la vision est de "Bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de
progrès économique et social, de liberté et de justice", par "une
transformation structurelle de notre économie pour la mettre sur une nouvelle
trajectoire de forte croissance, tout en réduisant profondément les inégalités
sociales et la pauvreté rurale et urbaine ».
6
Dans cette optique, les efforts de mon Gouvernement au cours de l’année
2016 sont en cohérence avec les trois axes stratégiques du PNDES à savoir :
 réformer les institutions et moderniser l’administration,
 développer le capital humain,
 dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Dans le domaine de la gouvernance politique, institutionnelle et
juridictionnelle, les actions mises en oeuvre, au cours de l’année 2016, se sont
articulées autour des relations internationales, de la justice et des droits
humains, de la sécurité intérieure et de la défense nationale.
L’instabilité politique de ces dernières années a suffisamment indiqué le
degré de l’inadéquation de nos institutions avec les besoins fondamentaux
de notre peuple. Le contrat social qui cimentait toutes les composantes de la
Nation s’est révélé être un simple document modifiable à souhait. Aussi,
après l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, la réforme des institutions estelle
apparue comme un impératif pour réconcilier la nation entière avec
elle-même. Le Président du Faso, en avait pris l’engagement pendant la
campagne. Pour tenir cette promesse de campagne, il a mis en place une
Commission constitutionnelle, composée de toutes les couches sociopolitiques,
avec pour charge de doter notre pays d’une nouvelle constitution
qui soit conforme à cette aspiration nettement exprimée de notre peuple
pour un plus grand ancrage de la démocratie. Cette nouvelle constitution,
dont le projet est déjà disponible, constituera le socle du nouveau contrat
social, destiné à mieux unir tous les citoyens burkinabè dans le pacte collectif
d’un vivre ensemble harmonieux et pacifique. Il traduira la nouvelle vision de
notre société et constituera l’instrument de défense de nos valeurs.
Il est également impératif que les aspirations du peuple trouvent dans la
réforme de la justice, une traduction rapide. C’est pourquoi, au cours de
l’année écoulée, le Gouvernement a fait de l’indépendance de la justice
une question prioritaire. C’est là, où les dysfonctionnements étaient les plus
significatifs, qu’il convenait d’agir pour renforcer l’Etat de droit dans notre
pays. Dès le premier trimestre de 2016, le Gouvernement, en toute
responsabilité, a engagé la mise en oeuvre de nombreuses actions destinées
7
à garantir son indépendance, son efficacité et à promouvoir le civisme et les
droits humains au Burkina Faso.
A ce titre, les textes d’application du statut de la magistrature et de la loi
organique sur le Conseil Supérieur de la Magistrature ont été adoptés. De
même, un dispositif d’évaluation de la performance du magistrat avec
l’élaboration des critères d’évaluation a également été instauré. Les
capacités matérielles et humaines de la justice ont été renforcées. Ainsi, 74
magistrats, 300 gardes de sécurité pénitentiaire, 25 greffiers, 25 secrétaires
des greffes et parquets, 15 attachés en droits humains et 20 huissiers de
justice ont été recrutés. Un accent particulier a été mis sur les tribunaux de
commerce de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso à travers une dotation
conséquente en matériel informatique et en mobilier de bureau.
Au-delà du renforcement de la Justice en ressources humaines, le
Gouvernement a doté le département en équipements pénitentiaires, avec
notamment la construction du bâtiment annexe de la Maison d’Arrêt et de
Correction de Ouagadougou (MACO), la réhabilitation des Maisons d’arrêt
de Banfora, Tenkodogo, Diapaga et Bogandé.
La mise en oeuvre de l’engagement intitulé « contribuer à améliorer l’accès
local à la justice, la protection des droits humains et la stabilité », objet d’une
convention signée avec les partenaires techniques et financiers, renforcera
l’accès à la justice.
Notre Justice dispose désormais d’instruments opérationnels pour réprimer les
infractions économiques et financières et la criminalité depuis le vote de la loi
portant création, organisation et fonctionnement des pôles judiciaires
spécialisés à l’exemple des Tribunaux de Grande Instance de Ouagadougou
et de Bobo-Dioulasso. Le contexte sécuritaire précaire a fait de la création
du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme une urgence. Il
s’imposait également de renforcer la déconcentration de l’institution
judiciaire par la création de la Cour d’appel de Fada N’Gourma et
l’adoption du projet de loi portant régime pénitentiaire.
8

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Corrélativement avec le renforcement de l’appareil judiciaire, le
Gouvernement s’est préoccupé de la lutte contre la corruption, en mettant
en place les dispositifs appropriés suivants :
 l’adoption de trois (3) décrets d’application de la loi n°004-2015/CNT du
03 mars 2015 portant prévention et répression de la corruption au
Burkina Faso. Ces décrets portent essentiellement sur la procédure et le
délai de transmission de la déclaration d’intérêt de patrimoine à
l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption
et la fixation du seuil des dons, cadeaux et autres avantages non
soumis à déclaration ;
 l’adoption du décret n°2016-470/PRES du 19 mai 2016 promulguant la
loi n°007/AN du 21 avril 2016 portant définition et répression de l’usure ;
 l’adoption du décret portant fixation du seuil relatif au délit
d’apparence et l’adoption d’une loi uniforme relative à la lutte contre
le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Une des aspirations profondes de notre peuple réside dans la promotion des
droits humains et du civisme. A ce titre, les actions majeures ont porté sur :
 l’adoption de la loi n°2016-001/AN du 24 mars 2016 portant création de
la Commission nationale des droits humains ;
 la présentation par le Burkina Faso de trois (3) rapports devant les
instances internationales sur les droits humains à Genève ;
 la poursuite de la formation des enseignants permanents des ENEP sur
l’unité des droits humains en vue de son introduction dans les différents
ordres d’enseignement ;
 la formation civique et patriotique de 5 368 jeunes des régions du
Burkina, par le Service national pour le développement.

Honorables Députés, Mesdames et messieurs,

Dans le cadre du renforcement de la lutte contre le terrorisme, le
Gouvernement a mené les actions suivantes :
 l’organisation de grandes opérations de sécurisation des régions du
sahel, du Centre-Est, du Centre, des Hauts Bassins, des cascades, du
Sud-ouest et du plateau central ;
9
 l’organisation d’Opérations conjointes avec les Forces de Défense et
de Sécurité du Togo dans le Centre Est ;
 le déploiement des Forces de Défense et de Sécurité dans certaines
zones frontalières, notamment le Nord et le Sahel.
Dans un contexte marqué par le grand banditisme et le terrorisme, la
coopération transfrontalière devient une nécessité. C’est pourquoi, mon
Gouvernement a ratifié la « Convention de Niamey » sur la coopération
transfrontalière et procédé à la signature d’un Accord-cadre entre le Burkina
Faso et la République du Mali.
Un financement de 20 milliards de FCFA a été obtenu pour la mise en oeuvre
du programme d’appui à la gestion intégrée des espaces frontaliers (ProGEF)
pour une durée de 4 ans.
Dans le souci de garantir la sécurité des personnes et des biens, nos forces de
défense et de sécurité ont organisé de nombreuses patrouilles et opérations
de ratissage de grande envergure dans les zones criminogènes des 13
Régions du pays.

Honorables Députés,

En termes de perspectives, dans l’amélioration de la sécurité intérieure, mon
Gouvernement va redoubler d’efforts pour le renforcement de la
coopération bilatérale, multilatérale et internationale.
En réitérant mes encouragements aux Forces de Défenses et de Sécurité, je
tiens ici à traduire toute la reconnaissance du peuple burkinabé, aux pays
frères limitrophes, aux pays frères et amis pour leurs nombreux apports dans le
cadre du renforcement de la sécurité intérieure et de nos frontières.
Monsieur le Président,
Honorables députés,
Conformément à l’engagement du Président du Faso d’oeuvrer à
l’émergence d’une diplomatie d’ouverture au service d’une politique
étrangère cohérente, dynamique à même d’assurer au Burkina Faso la
considération et la confiance de ses partenaires, le Gouvernement a mené
une politique étrangère ouverte au service du développement de notre
pays, fondée sur la solidarité et résolument engagée dans la recherche de la
paix et de la sécurité internationale.
10
Ainsi sur le plan bilatéral, nous avons pris part à trois commissions mixtes de
coopération respectivement avec le Soudan à Khartoum, la République de
Chine Taïwan à Ouagadougou et la Tunisie à Tunis. A l’issue des travaux de
ces commissions, 17 Accords et Protocoles d’Accords ont été signés.
Par ailleurs, nous avons participé à la 5ème conférence au sommet du Traité
d’Amitié et de Coopération entre la Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso, du 25 au
29 juillet 2016 à Yamoussoukro. La réussite de ce sommet a permis de
renforcer nos relations d’amitié et de coopération avec la Côte d’Ivoire,
pays avec lequel nous sommes liés par l’histoire, la géographie et par des
intérêts partagés. Elle a également permis de relancer les grands projets
intégrateurs entre nos deux pays notamment le chemin de fer et l’autoroute
Abidjan-Ouagadougou. L’Axe Ouagadougou – Yamoussoukro doit rester un
axe fort dans le processus de l’intégration sous régionale. Ce choix
diplomatique responsable relève de nos intérêts nationaux de sécurité.
Sur le plan multilatéral, il vous souviendra qu’au cours de l’année sous revue,
notre pays a pris une part active à la 71ème session de l’Assemblée générale
de l’Organisation des Nations Unies et aux rencontres statutaires des
ensembles sous régionaux et régionaux, comme la Conférence des Chefs
d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, de la CEDEAO et de
l’UEMOA. Toutes ces initiatives ont contribué à renforcer nos liens de
coopération avec les pays amis et les instances régionales et internationales.
Ce dynamisme particulier de notre pays, a valu la désignation du Burkina
Faso comme représentant de l’Afrique de l’Ouest au niveau du Comité de
mise en oeuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
Par ailleurs, notre pays a adhéré, en décembre 2016 à Paris au Partenariat
pour le Gouvernement Ouvert, une initiative multilatérale, visant à
promouvoir la transparence de l’action publique et l’ouverture à de
nouvelles formes de concertation et de collaboration avec la société civile.
Honorables députés,
Si nous voulons nous affirmer avec dignité sur la scène internationale, nous
avons le devoir de prendre en compte les préoccupations des Burkinabè de
l’extérieur qui ont toujours montré un attachement à la mère-patrie et qui ont
souvent à l’esprit le souci de son devenir. Ils n’attendent que de voir mettre
en place l’environnement indispensable à leur implication active au
processus du développement du Burkina Faso. La création d’un comité
interministériel pour réfléchir sur les modalités pratiques de la participation
11
des Burkinabè de l’extérieur aux prochaines élections en 2020 et la mise en
place d’un comité mixte pour la gestion du dossier « Mont Péko » en Côte
d’Ivoire sont les prémices d’un engagement fort de mon Gouvernement à
associer les Burkinabè de l’extérieur à la construction nationale. Un site web a
également été conçu pour servir d’interface entre les Burkinabè de
l’extérieur et ceux de la mère patrie.
Au cours de l’année en cours, mon Gouvernement poursuivra la mise en
oeuvre de la politique étrangère définie par le Président du Faso, fondée sur
la défense de nos intérêts nationaux, de la liberté, de la démocratie et la
préservation de la paix dans la sous-région, en Afrique et dans le monde.
Mesdames et Messieurs les Députés,
La communication et l’information occupent une place importante dans le
processus de bonne gouvernance dans lequel est engagé mon
Gouvernement. Des progrès ont été réalisés pour le renforcement des
capacités technologiques et infrastructurelles de ce secteur, en particulier la
transition vers la Télévision Numérique de Terre (TNT). Ce sont :
 la définition du plan de déploiement sur toute l’étendue du
territoire ;
 la construction d’infrastructures techniques dans les stations de
diffusion des villes de Bobo-Dioulasso, Banfora, Gaoua, Kaya, Fada,
Dori, Léo et Manga ;
 la réception et l’installation d’équipements complets de ces stations
de diffusion ainsi que ceux des stations de la ville de Ouagadougou ;
 la disponibilité d’un plan de communication et le lancement d’une
campagne de sensibilisation ;
 l’adoption d’un décret permettant l’importation et la
commercialisation des adaptateurs de qualité et à des prix
accessibles.
A ces actions, s’ajoute la numérisation des équipements de la section
réception et transmission de la RTB.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés,

En vue d’amener les acteurs du domaine de l’information et de la
communication à être en phase avec cette transition, 75 agents ont été
formés aux métiers de la TNT. Mieux, les curricula de formation de l’Institut des
12
sciences et techniques de l’information et de la communication ont été relus
selon les normes du CAMES pour les adapter aux exigences du moment.
Pour étendre la zone de couverture des médias publics, mon Gouvernement
a procédé à l’acquisition, puis à l’installation de 07 émetteurs radios dans les
zones de Gaoua, Orodara, Léo, Boulsa, Kompiemga, Diapaga et
Ouahigouya portant ainsi le taux de couverture radiophonique de 52,5% à
75,5%. A cela s’ajoute le développement de Sidwaya mobile et de Sidwaya
numérique.
La politique de déconcentration des médias publics par la mise à la
disposition des populations d’outils d’information et de communication de
proximité, s’est poursuivie avec la construction d’infrastructures des RTB2 dans
les régions du Centre-Nord et du Centre-Est. Celle de la région du Centre-
Nord est en phase de finition et les équipements sont déjà acquis.
Nonobstant les efforts fournis dans le développement des médias publics, les
possibilités d’information restent immenses. L’information est pour le
Gouvernement une obligation et pour le citoyen un droit, mais aussi un
devoir. Il a droit à l’information pour être à même de participer en toute
conscience au développement du pays. L’information, c’est aussi le
domaine de l’expression des libertés fondamentales. Elle permet de mesurer
la vitalité de notre démocratie. Le nombre croissant des médias privés est
une réalité qui atteste de la volonté du Gouvernement de favoriser la libre
expression des opinions en vue de promouvoir un débat démocratique
fructueux sur tous les sujets de la vie nationale.
Mais le Gouvernement est conscient que le métier de l’information et celui
de la communication rencontrent des difficultés. Aussi, s’est-il engagé à
soutenir les médias et la presse dans la tâche combien indispensable, de
l’information des citoyens en relisant le décret portant création du Fonds
d’appui à la presse privée afin de le rendre plus opérationnel. A ce jour, le
Fonds dispose d’organes et d’outils de gestion, d’un statut juridique et
organisationnel ainsi que du personnel. C’est dans cette même optique que
le décret portant règlementation des professions publicitaires a été pris au
cours de l’année 2016.
13
Notre ambition pour 2017 est de rendre fonctionnels le premier multiplex de
la TNT ainsi que les RTB2 du Centre-Nord et du Centre-Est, d’implanter 17
émetteurs radios dans les zones frontalières en priorité et de lancer la
construction des sièges de la RTB, des Editions Sidwaya et de l’ISTIC.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés,

On ne peut parler d’information du citoyen, de sa participation consciente
au développement du pays, sans évoquer la question essentielle de la
gouvernance administrative et locale. Les actions du Gouvernement se sont
inscrites dans la perspective de disposer d’une administration moderne,
performante, au service de l’intérêt général et surtout porteuse de
développement.
Les principales actions réalisées ont porté sur la gestion des circonscriptions
administratives, la gestion des libertés publiques, des affaires politiques et des
frontières.
Ainsi, le Gouvernement a adopté des décrets portant respectivement sur
l’organisation administrative du territoire et attributions des chefs de
circonscription administrative au Burkina Faso et sur l’organisation du
gouvernorat, du haut-commissariat et de la préfecture. L’adoption de ces
décrets contribuera à renforcer la base règlementaire des circonscriptions
administratives.
La volonté de mon Gouvernement de faire de la décentralisation la voie de
l’ancrage de la démocratie et du développement à la base, s’est traduite
entre autres par :
 l’adoption de 21 protocoles d’opérations entre l’Etat et les collectivités
territoriales ;
 la finalisation de la cartographie de la coopération décentralisée ;
 la signature des textes relatifs à l’entente et au partenariat dans le
cadre de la coopération décentralisée.
Le Gouvernement a également eu le souci de mieux accompagner la
décentralisation et le développement local, en adoptant un ensemble de
textes y relatifs :
 le projet de loi portant régime juridique applicable aux emplois et aux
agents des collectivités territoriales et ses textes d’application ;
14
 le décret portant subvention de l’Etat pour la prise en charge salariale
des agents des Collectivités territoriales formés dans les Instituts
Régionaux d’Administration.
A cela s’ajoute l’opérationnalisation du logiciel d’aide à l’élaboration des
ratios et agrégats financiers des Collectivités Territoriales.
Pour ce qui est du financement de la décentralisation, une convention a été
signée avec les partenaires techniques et financiers pour la mise en oeuvre
du programme « décentralisation et participation citoyenne ».
Dans le domaine de la protection civile, la principale action menée est
relative à l’ouverture du Centre de secours et d’incendie de Kaya.
Au titre de l’état civil, le Gouvernement a procédé à l’adoption de la
stratégie nationale révisée de l’état civil au Burkina Faso, dont
l’opérationnalisation est prévue en 2017 et à la formation des présidents des
tribunaux départementaux, des officiers et agents de l’état civil de certaines
communes.
En termes de perspectives, mon Gouvernement envisage cette année :
 la réalisation de la cartographie des risques des 13 régions du pays ;
 la relecture du Code général des collectivités territoriales et les
principaux référentiels ainsi que les plans d’actions associés ;
 la finalisation de la stratégie nationale d’administration du territoire ;
 le renforcement de la représentation de l’Etat dans les zones
frontalières et la sécurisation des limites frontalières ;
 la mise en place de la nouvelle phase du Programme d’appui aux
collectivités territoriales ;
 la poursuite du maillage du pays par la réalisation d’infrastructures
adéquates dans les différentes régions non couvertes et la construction
du siège de l’Institut d’Etudes de Protection Civile ;
 la poursuite de la modernisation de l’état civil ;
 la tenue des élections municipales partielles dans les communes dont
les conseils municipaux sont déchus.
 la conduite de réflexions sur le statut de la chefferie coutumière.
15
Honorables Députés,
La mise en place d’un guichet unique des associations participe à un
meilleur encadrement et suivi des organisations de la société civile. Elle a
ouvert une grande opportunité à l’enregistrement de 790 dossiers de
déclarations d’existence d’associations. La création d’organisations de la
société civile, leur capacité d’analyser avec pertinence les problèmes
nationaux est, au-delà de l’expression des libertés, une preuve que notre
démocratie se renforce d’année en année. Il convenait que le
Gouvernement accompagne cette dynamique de l’expression
démocratique en mettant en place le cadre réglementaire. Ainsi, la prise du
décret portant création d’un registre national des organismes à but non
lucratif procède de cette nécessité.
L’un des problèmes majeurs de ce début du XXIe siècle est la montée de
l’intolérance religieuse avec pour corollaire l’extrémisme religieux. Le Burkina
Faso, connu pour être un exemple de tolérance religieuse, n’est
malheureusement pas épargné par ce phénomène. Les extrémistes, et qui
plus est, les terroristes, profitent des dispositions d’un imaginaire collectif
marqué par l’enchantement, pour diffuser un discours religieux du salut, dont
le caractère radical marque une rupture avec le discours de paix et de
tolérance traditionnellement enseigné. Ils manipulent cette frange encore
fragile de la jeunesse désoeuvrée, y recrutent par lavage de cerveau des
militants, prêts à en découdre avec l’ordre établi.
Après les incompréhensions sur le projet de loi sur les libertés religieuses, ce
projet de pacte collectif du vivre-ensemble pacifique, le Gouvernement
explore les possibilités d’une concertation en vue d’aplanir les éventuelles
difficultés. Pour conjurer les effets pervers d’un terrorisme qui fait collusion
avec les religions de paix, le Gouvernement a opérationnalisé l’Observatoire
national des faits religieux et cartographié les organisations de la société
civile intervenant dans la lutte contre l’extrémisme religieux, le terrorisme et le
blanchiment des capitaux. Il encourage toute initiative allant dans le sens du
dialogue religieux et interculturel, facteur de rapprochement et
d’intercompréhension sur les visions du monde et de la société.
Quant à la gestion des affaires politiques, l’Etat a mis à la disposition des
partis et formations politiques un financement de 500 millions de FCFA en
période non électorale et de 365 millions de FCFA pour les élections
municipales.
16
La Fonction Publique étant le levier de la gestion de l’appareil d’Etat, il
importe d’assurer une gestion efficiente et juste de ses ressources humaines.
A cet égard, la loi 081 a été adoptée en remplacement de la loi 013.
Au 31 décembre 2016, sur 139 935 agents prévus, 131 793 agents ont été
reversés conformément à ces nouveaux textes, soit un taux de 94,2%.
Le Gouvernement a poursuivi en 2016 la modernisation de sa gestion des
ressources humaines. C’est dans ce sens que la plateforme « e-Concours » a
été renforcée, passant de 1 à 10 concours directs de catégorie A afin de
permettre la réception en ligne des dossiers de candidatures. Au total, 21 562
postes ont été pourvus à la session 2016.
L’organisation de ces concours s’est déroulée dans la transparence et
l’équité.
Il faut également saluer la mise en place du guichet virtuel de
l’administration publique. En effet, cette plateforme permet aux usagers
d’accéder directement en ligne aux informations, procédures, formulaires et
services de l’administration publique.

Honorables Députés,

L’année 2016 a été particulièrement agitée par une avalanche de grèves
dans différents secteurs d’activités du pays, en particulier de la Fonction
publique. La même tendance se poursuit depuis le début de cette année de
la façon la plus radicale, avec notamment des sit-in conduisant à la paralysie
totale, durant de longues périodes, au niveau de certains départements
ministériels, susceptible de contrarier la mise en oeuvre réussie du PNDES.
Mon Gouvernement est profondément attaché au respect des libertés
garanties par la loi fondamentale du pays. Il met en avant le dialogue social
comme cadre d’expression et de résolution des revendications sociales,
notamment salariales.
La récente rencontre Gouvernement/syndicats sanctionnée par un
communiqué final a indiqué les avancées dans le traitement des problèmes
globaux des travailleurs. Toutefois, le dialogue se poursuit sur les questions en
suspens.
17
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique du dialogue social, le
Gouvernement a créé le Haut Conseil du Dialogue Social qui a vocation à
être l’instance d’analyse des préoccupations sociales en vue de leur
apporter les réponses appropriées. Convaincu que le développement ne
peut se faire que dans un climat social apaisé, le Gouvernement compte
instaurer très prochainement, un cadre de dialogue Gouvernement/Patronat
et procéder à la relecture de la loi relative au Code du travail.
Enfin, face à la recrudescence des revendications salariales, j’ai demandé
aux Ministres concernés d’entamer les études préalables à l’organisation
avant la fin de l’année 2017 d’une concertation avec les partenaires sociaux
sur les conditions de rémunération des agents de la fonction publique.
En matière de protection sociale, les efforts du Gouvernement ont permis
d’étendre la protection sociale aux acteurs du monde rural et de l’économie
informelle. Cela a favorisé l’immatriculation de 1 317 assurés volontaires à la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
La tenue d’un forum national sur la retraite a permis d’approfondir l’analyse
des facteurs et des contraintes qui menacent la viabilité financière ainsi que
la pérennité des systèmes de retraite. Des stratégies pertinentes ont ainsi été
proposées pour une meilleure prise en charge de nos retraités.
Le renforcement des capacités opérationnelles des institutions de
prévoyance sociale s’est traduit par l’enrôlement biométrique des
pensionnés de la CARFO et la finalisation de l’extension du site annexe de
Paspanga. Des missions conjointes d’information et de partage
d’expériences sur l’Assurance maladie universelle ont été organisées en vue
de l’opérationnalisation réussie du Régime d’assurance maladie universelle
au Burkina Faso. De plus, la promotion de la mutualité sociale permettra
d’étendre l’assurance maladie à tous.
En termes de perspectives, il est prévu entre autres :
 d’élaborer et adopter le répertoire interministériel des métiers de l’Etat
et les textes d’application du Statut Général de la Fonction Publique
d’Etat ;
 d’élaborer les codes d’éthique et de déontologie des ministères ;
 d’adopter et mettre en oeuvre la nouvelle politique nationale de la
bonne gouvernance ;
18
 de poursuivre la relance des conseils de discipline ;
 de continuer l’amélioration du dispositif d’organisation des concours ;
 de mettre en oeuvre le nouveau système d’évaluation de la
performance des structures de l’administration publique ;
 de rendre fonctionnel les organes de coordination de la
déconcentration ;
 de renforcer le personnel de l’Inspection techniques des services ;
 d’instituer des conférences de la Fonction publique ;
 de mener un plaidoyer pour le financement du Régime d’Assurance
Maladie Universelle ;
 de mettre en oeuvre le tiers paiement de la gratuité des soins ;
 de procéder à l’immatriculation des acteurs du secteur formel ;
 de renforcer les capacités des principaux acteurs impliqués dans
l’opérationnalisation de l’assurance maladie ;
 de finaliser le plan stratégique de développement des mutuelles
sociales ;
 de mettre en place l’Organe administratif de la mutualité (OAM) et le
fonds national de garantie(FNG) ;
 d’opérationnaliser le Haut Conseil de Dialogue Social ;

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés,

Au titre de la gouvernance économique, les performances de 2016 montrent
que notre économie a su tirer profit d’une conjoncture extérieure favorable
marquée par une remontée des cours des matières premières exportées,
dont l’or en progression de 7,6%, le zinc en accroissement de 8,2%, le coton
en hausse de 5,6% et un niveau bas du cours du baril de pétrole.
Au plan national, les estimations font état d’une nette reprise de l’activité
économique en 2016. Comme je l’ai indiqué précédemment, le taux de
croissance du PIB se situerait à 6,2%, en amélioration de 2,2 points de
pourcentage, comparé aux performances de 2015. Cette accélération
sensible du rythme de la croissance découle principalement du rebond de
l’activité dans le secteur primaire qui a enregistré une hausse de sa valeur
ajoutée de 4,5%, d’une amélioration de l’activité dans le secondaire de 5,1%
et d’une résilience du secteur tertiaire de 5,9%.
19
Ces performances ont été enregistrées dans un contexte macroéconomique
caractérisé par :
 une inflation en baisse, car le taux est ressorti à moins 0,2% (-0,2%) alors
qu’il était de 0,9% en 2015,
 une légère amélioration de la balance commerciale de 6,5 milliards de
FCFA,
 une hausse des avoirs extérieurs de 45% et du crédit intérieur de 1,7%.
Dans le domaine des finances publiques, la situation est caractérisée par une
bonne orientation de la mobilisation des ressources et une amélioration dans
l’exécution des dépenses publiques après deux années de ralentissement.
En effet, les recettes totales mobilisées ont été de l’ordre de 1 409,9 milliards
de FCFA en 2016, en progression de 10,2% par rapport à l’année précédente
où elles étaient en baisse de 3,3%. Les recettes propres mobilisées s’élèvent à
1 232,5 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 95,8%. Cette
performance est principalement liée à la hausse des recettes fiscales de
15,6%, permettant ainsi d’améliorer le taux de pression fiscale à 15,5% du PIB
en 2016 contre 14,5% en 2015 pour une norme minimale fixée à 20% au
niveau de l’UEMOA.
Ces résultats ont été atteints grâce aux nombreuses réformes et mesures
prioritaires mises en place, parmi lesquelles :
 l’adoption de la loi portant contribution foncière sur les propriétés
bâties et non bâties ;
 l’augmentation des taux des droits exigibles sur certains produits de
luxe ;
 l’institution d’un droit de mutation forfaitaire à payer en matière de
mutation d’immeuble au profit des personnes physiques ;
 la dynamisation de la Direction des enquêtes et de la recherche
fiscales ;
 l’opérationnalisation du Système de Liaison Virtuelle pour les opérations
d’Importation et d’Exportation (SYLVIE) ;
 le renforcement de l’organisation et de l’efficacité des administrations
fiscales et douanières ;
 l’élargissement de l’assiette fiscale ;
 le renforcement du contrôle et de la lutte contre la fraude et la
corruption ;
20
 l’informatisation des différents centres des impôts ainsi que le
renforcement de leur inter-connectivité ;
 le suivi électronique des marchandises en transit sur les principaux
corridors.
Des efforts ont été également déployés dans la mobilisation des ressources
extérieures à travers le renforcement des relations de coopération avec les
partenaires techniques et financiers qui a permis la signature de conventions
de plus de 655 milliards de FCFA dont environ 162 milliards au titre des appuis
budgétaires.
Enfin, dans le but d’améliorer le recouvrement des ressources publiques, le
Gouvernement a mis en place un nouveau dispositif d’encaissement des
chèques, à travers l’ouverture de 521 comptes bancaires dans 13 banques
au profit des receveurs des administrations financières. Cela a permis une
réduction du stock et du flux des chèques impayés de 1,1 milliards de FCFA.
Au titre des dépenses totales et prêts nets, la situation provisoire d’exécution
fait état d’un accroissement de 15,3% en glissement annuel, s’affichant à 1
629,8 milliards FCFA en 2016, imputables aux dépenses courantes (+187,4
milliards de FCFA) et dans une moindre mesure aux dépenses
d’investissement (+25,3 milliards de FCFA).
Le solde budgétaire base engagement ressort déficitaire en 2016 à 219,9
milliards FCFA contre un déficit de 135,3 milliards FCFA en 2015. En
pourcentage du PIB, le déficit budgétaire a augmenté de 1,1 point, passant
de 2,1% en 2015 à 3,2% en 2016.
Cette dégradation des comptes publics a été observée malgré les
nombreuses mesures prises par le Gouvernement pour réduire le train de vie
de l’Etat. On peut relever entre autres :
 la prise d’actes pour limiter à deux (2) le nombre de véhicules par
ministre ainsi que la prise de textes réglementaires limitant l’achat de
véhicules de grosse cylindrée pour les Directeurs Généraux des
entreprises publiques et des fonds et la définition des catégories de
véhicules à acquérir ;
 la prise d’un décret sur la rationalisation des dépenses de
consommation d’eau, d’électricité et de téléphone dans les
administrations publiques ;
21
 le plafonnement des crédits de communication alloués au Président du
Faso, aux membres du Gouvernement et aux Présidents d’Institutions ;
 la rationalisation de la charge locative qui a induit une économie de
372 millions de FCFA à travers la résiliation de 42 contrats.
En termes de perspectives au niveau des finances publiques, mon
Gouvernement entend poursuivre les actions visant :
 l’optimisation de la mobilisation des ressources intérieures et extérieures
pour financer le PNDES ;
 une meilleure absorption des ressources mobilisées ;
 l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique ;
 le renforcement de la lutte contre la corruption et la mise en place de
cellules anti-corruption dans toutes les structures financières ouvertes
aux usagers et partenaires.
En matière de réforme du secteur des marchés publics et du partenariat
public-privé, les actions de mon Gouvernement ont porté sur l’allègement
des conditions d’exécution des projets, programmes et activités de
développement. Ainsi, le délai de passation des marchés est passé de 90
jours à 15 jours sans recours et à 20 jours avec recours pour les procédures de
droit commun en appel d’offres ouvert. Par ailleurs, la loi portant
réglementation générale de la commande publique a été adoptée en vue
d’assurer la conformité du dispositif national de gestion de la commande
publique avec les normes internationales et de garantir l’indépendance du
mécanisme de régulation en la matière.
Dans la même démarche, des audits ont été réalisés sur 232 marchés publics,
représentant plus de 20% des marchés passés sur le budget de l’Etat en 2015,
pour un montant de plus de 125 milliards de FCFA. Ces audits ont révélé
certaines irrégularités portant sur la gestion de la commande publique, des
comptes de dépôts, des régies d’avances, des caisses de menues dépenses,
du carburant et des lubrifiants.
Aussi, un des résultats majeurs en matière d’amélioration de la gouvernance
budgétaire et financière est l’apurement en 2016 de toutes les créances
régulières de la dette intérieure.
Par ailleurs, la tenue régulière des cadres de concertation et
l’opérationnalisation des unités de vérification des dépenses dans les
ministères et institutions ont permis de réduire considérablement les délais de
22
paiement des dépenses. En effet, le délai moyen entre la liquidation et le
paiement en 2016 ressort à 23 jours contre 47 jours auparavant.
Honorables Députés,
Les perspectives de croissance de l’année 2017 restent favorables. L’activité
économique devrait toujours bénéficier d’une conjoncture internationale
relativement favorable et d’un environnement interne propice, sous
réserve d’un climat social apaisé.
Sous cette réserve, le taux de croissance est projeté à 7,8% en 2017 en lien
avec l’accélération de l’activité dans les mines, les manufactures, les BTP, les
services, le secteur agro-sylvo-pastoral et l’énergie. Mieux, le profil de la
croissance attendue en 2017 pourrait se renforcer et atteindre les objectifs
du PNDES (+8,4%) sous l’impulsion de la bonne exécution dudit plan,
notamment en matière d’investissements.
Les principaux facteurs contribuant à cette bonne performance seraient liés
à la consolidation des actions dans le domaine agro-sylvo-pastoral à travers
la poursuite de l’opérationnalisation des pôles de croissance (Bagré,
Samendeni-Sourou, Sahel), la poursuite de l’accompagnement aux
producteurs, l’intensification des actions dans la maîtrise de l’eau, etc.
En outre, la dynamique de l’activité économique serait soutenue par
l’intensification des investissements publics dans les infrastructures routières,
énergétiques, de télécommunications, etc. Cela devrait contribuer à
soutenir la branche des bâtiments et travaux publics dans un contexte de
mise en oeuvre des réformes amorcées pour plus de célérité et d’efficacité
dans l’exécution des dépenses d’investissements.
Aussi, l’activité minière devrait connaître une croissance notable pour
atteindre 45 tonnes d’or avec l’entrée en production de deux (02) nouvelles
mines d’or (HOUNDE GOLD et NETIANA MINING), portant ainsi à dix (10) le
nombre de mines industrielles en exploitation. La production de zinc devrait
rester à sa tendance historique de 130 000 tonnes.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Dans le cadre du pilotage de l’économie et de la gestion du
développement à la suite de l’adoption du Plan national de
développement économique et social (PNDES) que j’ai évoqué, mon
23
Gouvernement a organisé la Conférence des partenaires du Burkina Faso
pour son financement, à Paris les 07 et 08 décembre 2016. Cette
conférence a été un succès non seulement par la qualité du dialogue
entre le Gouvernement et ses partenaires tant publics que privés, mais
également par l’ampleur des annonces des contributions attendues.
En effet, il convient de rappeler que les intentions de financements publics
et privés enregistrées s’élèvent à plus de 18 000 milliards de FCFA pour un
besoin de financement estimé à 5 570,2 milliards de FCFA. Le mérite de ce
succès revient à tous les acteurs impliqués à un niveau ou à un autre, y
compris le peuple burkinabé, le Gouvernement et nos partenaires qui nous
ont accompagnés durant tout le processus.
En plus du PNDES, les actions de mon Gouvernement entrant dans le cadre
d’une bonne formulation et d’un suivi efficace de nos politiques de
développement, ont porté sur :
 l’élaboration des politiques et stratégies dont le PNDES, le schéma
national d’aménagement et de développement durable du territoire
et la stratégie globale de lutte contre la fraude ;
 l’élaboration du profil du dividende démographique du Burkina
Faso qui fournit un éclairage sur la question de la population et la
nécessité de prendre en compte ce facteur dans la planification du
développement ;
 l’élaboration du Programme Triennal d’Investissement Public Glissant ;
 le déclenchement du processus de Recensement général de la
population et de l’habitation avec l’organisation d’une table ronde qui
a permis de mobiliser 18,6 milliards de FCFA sur un coût global de 19,9
milliards de FCFA ;
 le suivi de la mise en oeuvre de la feuille de route des Objectifs de
Développement Durable.
Dans le souci d’améliorer les conditions socio-économiques des populations
à la base, le Président du Faso a procédé au lancement de la phase pilote
du Programme National d’Appui au Développement des Economies Locales
d’un coût global estimé à plus de 338 milliards de FCFA sur la période 2016-
2020.
24
En ce qui concerne l’amélioration de l’environnement des affaires, les
actions majeures qui ont été entreprises en 2016 concernent :
 la réduction de capital minimum pour la création des SARL qui passe
de cent mille (100 000) FCFA à cinq mille (5 000) FCFA ;
 la mise en place du Système Intégré des Guichets Uniques (SIGU) qui a
permis d’interconnecter les Centres de Formalités des Entreprises
(CEFORE) et les administrations partenaires, entraînant la réduction de
la durée de traitement des dossiers de création d’entreprises de 5 jours
à 24 heures maximum à Ouagadougou et à 03 jours en moyenne dans
les CEFORE déconcentrés ;
 l’adoption du Registre des Société Civile et des Métiers ;
 l’adoption de la Loi sur les Bureaux d’Information sur le Crédit (BIC) en
vue de la réduction de l’asymétrie d’informations entre les prêteurs et
les emprunteurs afin d’améliorer l’accès des populations aux services
financiers.
Ces efforts ont permis d’atteindre des résultats importants, notamment :
 la création de 11 661 entreprises par les Centres de Formalités des
Entreprises (CEFORE) ;
 la délivrance de 538 permis de construire avec un délai moyen de
traitement des dossiers estimé à 17 jours.
Dans le cadre de l’accomplissement des formalités d’investissement et de
commerce, les résultats engrangés sont entre autres :
 l’octroi de 209 autorisations d’implantation pour 186 milliards de francs
CFA d’investissements et 5 342 emplois attendus ;
 l’octroi de 38 agréments au code des investissements pour 370 milliards
de francs CFA d’investissements et 2 002 emplois attendus.
En termes de Perspectives, dans la gouvernance économique l’action
publique portera sur :
 le renforcement des capacités du secteur privé, surtout celles des
PME/PMI ;
 la mise en place de mécanismes de financement adaptés aux besoins
de la transformation structurelle de l’économie ;
 la promotion d’un environnement des affaires propice à la rentabilité
de l’investissement notamment l’amélioration de notre classement
dans le rapport « doing business » ;
 l’accompagnement du secteur informel vers sa formalisation.
25

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Le renforcement du capital humain est au coeur des priorités du
Gouvernement. C’est une promesse de campagne du Président du Faso et
l’un des trois axes du PNDES. A ce titre, la recherche permanente d’un
meilleur état de santé pour l’ensemble de nos populations, telle que déclinée
dans notre nouveau référentiel de développement, a guidé notre action tout
au long de l’année 2016.
La tenue des états généraux des hôpitaux en décembre 2016, a permis de
faire un diagnostic organisationnel et fonctionnel du système des soins et de
proposer des recommandations visant à améliorer la performance des
hôpitaux au rang desquelles, on retiendra la fonction publique hospitalière.
Ce cadre spécifique favorise d’abord la mise à jour de la carte sanitaire afin
de faire le point sur la situation exhaustive des infrastructures existantes. Il
favorise ensuite le processus de son développement qui passe
nécessairement par une planification des besoins en construction et en
équipements. Cette approche permettra de rapprocher les services de santé
à 5 km environ.
En 2016, les actions menées en vue d’améliorer l’accès aux services de santé
se présentent comme suit :
 la construction de 59 nouveaux CSPS portant leur nombre total à 1 767 ;
ce qui a permis de réduire le rayon moyen d’action théorique en 2016
à 6,1 km contre 6,8 km en 2015 ;
 48 CSPS de chefs-lieux de communes ont été transformés en Centresmédicaux
et 257 réhabilités. Environ 4,5 milliards de FCFA ont été
transférés aux communes pour le fonctionnement des CSPS ;
 l’achèvement des travaux de construction de l’hôpital de district de
Bogodogo. Cet hôpital a ouvert ses portes le 7 mars 2017 ;
 l’achèvement et la réception du bâtiment du centre d’hémodialyse du
CHU Sanou Sourou.
Outre ces réalisations précitées, plusieurs autres infrastructures sanitaires ont
été mises en chantier en 2016. Il s’agit notamment du CHR de Ziniaré, de
l’unité de néonatologie au CHU Charles De Gaulle, du Centre de soins
spécialisés de haut niveau en neurochirurgie, du service d’imagerie
médicale de l’Hôpital de district de Bogodgo et du centre de cancérologie.
26
En matière d’équipements sanitaires, plus de 5 milliards de FCFA ont été
investis pour la réalisation de 2 unités de production d’oxygène aux CHU
Yalgado Ouédraogo et Sourou Sanou, l’acquisition d’équipements de
dialyse au profit de l’Hôpital de Tengandogo, l’acquisition d’équipements et
de matériels médicotechniques pour le service de gynécologie et
d’obstétrique de l’hôpital de district de Bogodogo et l’acquisition
d’équipements pour le centre de cancérologie.
Au cours de l’année 2016, 2 471 nouveaux agents de santé dont 433
médecins généralistes, 47 pharmaciens, 1 767 paramédicaux ont été
recrutés, ce qui contribue à accroître de manière substantielle les ressources
humaines en santé. Ces recrutements viennent renforcer le personnel
constitué de 720 médecins généralistes et 475 spécialistes. Désormais le
nombre de médecins généralistes s’élève à 1 153. Ces efforts sont significatifs
quoiqu’insuffisants par rapport à la demande.
Des efforts non moins substantiels ont été accomplis en matière de gestion
du personnel permettant de porter la proportion des CSPS remplissant les
normes minimales en personnel à 94,3% contre 89,8% en 2015.
L’optimisation de la gestion des ressources humaines a permis de faire en
sorte que chaque centre hospitalier régional dispose à ce jour d’au moins 2
gynécologues obstétriciens et 2 cardiologues.
Néanmoins, le besoin en personnel de santé se fait toujours sentir au niveau
des zones rurales et particulièrement celles d’accès difficile. C’est ainsi que
l’affectation de médecins spécialistes dans les CHR doit être soutenue surtout
avec l’option prise d’en faire des centres hospitaliers universitaires (CHU).

Honorables Députés,

Pour renforcer et pérenniser les soins dans les services de dialyse, des
urgences et de la transfusion sanguine, de nouvelles filières de formation,
celles des « Attachés de santé en urgences médicales et chirurgicales et en
Hémobiologie » ont été ouvertes. La filière « Attachés de santé en
Hémodialyse » devrait bientôt être opérationnelle.
Le Gouvernement ne saurait atteindre les objectifs d’une couverture sanitaire
suffisante sans l’apport des structures de santé privées. Les prestations des
450 structures de santé privées sont un complément indispensable à l’offre
27
de soins, toutes catégories confondues. Leur contribution dans la lutte contre
la flambée de la dengue observée en 2016 a été déterminante.
Mon Gouvernement a tenu à respecter la promesse du Président du Faso en
ce qui concerne la gratuité des soins des femmes enceintes et des enfants
de moins de 5 ans. Cette mesure historique couvre environ 25% des
Burkinabè et constitue de ce fait, un pas décisif vers la mise en oeuvre
effective de l’accès universel aux soins à travers l’opérationnalisation de la loi
portant régime d’assurance maladie universelle.
La gratuité de la prise en charge s’est étendue au dépistage du cancer du
sein et du col de l’utérus et au traitement des lésions précancéreuses du col
de l’utérus par cryothérapie. Au total, 6,8 millions d’épisodes de maladies de
l’enfant de moins de 5 ans, 1,2 million d’épisodes de maladies de femmes
enceintes et de soins prénataux, 431 422 accouchements et 12 979
césariennes ont été réalisés au cours de l’année 2016 dans le cadre de la
gratuité des soins. Le coût global de cette mesure s’élève à plus de 22
milliards de FCFA dont 96,4% assurés par le budget de l’Etat.
Malgré l’effet positif induit, certaines difficultés sont apparues et constituent
des défis à relever pour le succès de la mesure. Il s’agit entre autres, des
ruptures de médicaments et d’intrants, aggravées par la crise survenue au
niveau de la direction de la CAMEG, l’insuffisance d’appropriation par les
acteurs et le déficit de sensibilisation à l’endroit de la population.
Dans le but de renforcer la participation communautaire, le Gouvernement
a recruté 18 212 agents de santé à base communautaire pour couvrir 9 106
villages du Burkina Faso.
Les efforts de mon Gouvernement ont permis de poursuivre l’immunisation
contre les maladies évitables par la vaccination avec l’introduction de
nouveaux vaccins. Pour l’ensemble des antigènes, les couvertures vaccinales
sont à un niveau très appréciable de plus de 98%.

Honorables Députés,

Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, plus de 10 millions de
moustiquaires imprégnées à longue durée d’action ont été acquises au profit
de 4 millions de ménages et 4 campagnes de chimio prophylaxie saisonnière
de lutte contre le paludisme chez l’enfant ont été menées.
28
En ce qui concerne la lutte contre la malnutrition, on retiendra les actions
suivantes :
 deux campagnes de supplémentation en vitamine A ont permis de
toucher plus de 3 millions enfants de 6 à 59 mois ;
 deux campagnes de déparasitage ont permis de toucher 2,8 millions
enfants de12 à 59 mois ;
 la prise en charge gratuite de la malnutrition aigüe a concerné
425 850 enfants.
Ces actions ont contribué à la réduction de la prévalence de la malnutrition
chronique qui est passée de 29,1% en 2015 à 23% en 2016.
Dans le domaine de la lutte contre la tuberculose, 4 296 cas de tuberculose
toutes formes confondues ont été diagnostiqués et pris en charge
gratuitement.
Les maladies tropicales négligées n’ont pas été en reste au cours de l’année
2016. En effet, les campagnes organisées pour les personnes âgées de 5 ans
et plus, ont permis de toucher :
 pour la filariose lymphatique, 5,5 millions personnes, soit une
couverture thérapeutique de 79,1% ;
 pour la schistosomiase, 8,8 millions de personnes, soit une couverture
thérapeutique de 96,8% ;
 pour le trachome, 4,4 millions personnes, soit une couverture
thérapeutique de 93,6% ;
 pour l’onchocercose, 157 521 personnes, soit un taux de couverture
de 79,9% ;
 pour les géo-helminthiases, plus de 5 millions de personnes âgées de
5 à 14 ans, soit une couverture thérapeutique de 98,9%.
L’utilisation des services de santé s’est accrue en 2016 avec un nombre de
contact par habitant et par an de 1,01 contre 0,87 en 2015.
De plus, les indicateurs de santé montrent une amélioration considérable de
l’état de santé de la femme avec une mortalité maternelle intra hospitalière
qui s’est établie à 98,9 pour 100 000 parturientes contre 103,4 pour 100 000 en
2015.
29
En termes de perspectives, les actions du Gouvernement pour cette année
2017 consisteront à :
 poursuivre l’amélioration de la qualité et de la quantité de l’offre des
services de santé ;
 réduire les inégalités régionales d’accès à la santé ;
 renforcer le système d’information sanitaire ;
 mettre à la disposition des centres de santé des ressources humaines et
des infrastructures aux normes internationales ;
 renforcer la gouvernance des établissements de santé.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

La politique de l’éducation nationale a été au coeur de l’action
Gouvernementale au cours de l’année écoulée.
Au niveau du préscolaire, les actions menées par le Gouvernement ont visé à
renforcer l’offre éducative et à améliorer significativement les conditions
d’enseignement/apprentissage dans tous les ordres d’éducation.
A ce titre, 4 blocs de 2 salles de classe ont été construits et livrés au niveau du
préscolaire.
Au niveau de l’éducation de base les résultats réalisés portent
essentiellement sur :
 la construction de 142 écoles en matériaux définitifs sur une prévision
de 160 écoles primaires sous paillotes à résorber ;
 la réalisation de 126 CEG et 26 lycées.
En ce qui concerne l’éducation post primaire générale et technique, les
actions majeures conduites par mon Gouvernement ont abouti à des
résultats majeurs suivants :
 80 encadreurs pédagogiques et 595 enseignants ont été formés à
l’enseignement multilingue ;
 4 068 élèves soit 2% des sortants du primaire et post-primaire ont été
affectés à l’enseignement et à la formation techniques et
professionnels ;
 3 259 élèves, âgés de 14 ans, soit 5% des effectifs, ont été orientés vers
les cycles de métiers des Centres d’éducation de base non formelle et
Centres de formation professionnelle non formelle ;
30
 la scolarité de 242 398 filles nouvellement inscrites en première année
du primaire public a été entièrement subventionnée à raison de 1000
francs CFA par fille ;
 428 filles du post primaire en situation de vulnérabilité ont été identifiées
et un appui spécifique de 35 000 FCFA par fille a été prévu en leur
faveur.
Au niveau de l’éducation non formelle, 3 249 centres pour adultes et 290
centres pour adolescents ont été ouverts dans le but d’alphabétiser tous les
adolescents de 9 à 15 ans et les adultes de 16 à 34 ans.
Mon Gouvernement a fait du développement de l’Enseignement et de la
Formation Techniques et Professionnels (EFTP), une des priorités du
Programme présidentiel en vue de résoudre le problème du chômage et
d’employabilité des sortants du système éducatif. Dans cette optique, il s’est
employé à accroître l’offre d’EFTP par la construction de 05 centres de
formation technique et professionnelle, de 03 lycées techniques et
professionnels, de 2 lycées scientifiques ainsi que le recrutement spécial et le
déploiement de jeunes diplômés au post-primaire et à l’EFTP.
Aussi, dans le souci de promouvoir la série scientifique et l’enseignement
technique et professionnel, des mesures incitatives ont-elles été prises en
faveur des élèves de ces différentes filières. Il s’agit notamment de :
 l’octroi d’une bourse mensuelle de 10 000 FCFA par élève ;
 la dotation en matériel de travail d’une valeur de 25 000 FCFA par
élève de l’EFTP.
Au total, ce sont 735 élèves qui ont été bénéficiaires au compte de 2016, soit
481 élèves de l’EFTP et 254 élèves des classes de 1ère C.
En termes de perspectives pour le secteur de l’éducation, il est prévu de
résorber les écoles sous paillotes, de construire de nouveaux établissements
au profit du post primaire, du secondaire et d’accroître annuellement
l’effectif du personnel enseignant d’au moins 13% à l’horizon 2020 de sorte à
porter progressivement le ratio élèves/maître global à un maximum de 50
élèves pour un enseignant.
L’atteinte de cet objectif commande de travailler à l’élimination des
disparités de tout genre à travers la poursuite de la mise en oeuvre du
principe de gratuité de l’enseignement jusqu’à l’âge de 16 ans. Aussi, mon
31
Gouvernement mène-t-il une réflexion sur les possibilités de réduire la durée
du primaire de 6 à 5 ans, ainsi que le volume horaire, tout en préservant la
qualité de l’enseignement.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

La formation professionnelle est l’un des canaux privilégiés pour assurer
l’insertion socio-professionnelle de nos jeunes et réduire ainsi le chômage. A
ce titre, au cours de l’année 2016, 2 206 jeunes ont été formés par
apprentissage, 175 apprenants ont bénéficié d’une formation modulaire
qualifiante.
Le Centre de Formation Professionnelle de Référence de Ziniaré et le Centre
d’Evaluation et de Formation Professionnelle de Ouagadougou ont formé
321 apprenants dans divers domaines.
Aussi, 188 jeunes ont été mis en position d’apprentissage au niveau de la
région du Centre dans les métiers de mécanique-auto, mécanique-cyclo,
électricité bâtiment, menuiserie métallique et coupe-couture.
Dans le cadre du financement de la formation professionnelle, de
nombreuses actions ont été exécutées à hauteur de 3,1 milliards de FCFA et
ont permis de former 16 262 bénéficiaires.
La mise en place du Centre d’Incubation a favorisé le développement d’une
approche formation-insertion à travers l’installation d’unités d’incubation
pour des métiers divers.
Dans la même logique de renforcement des établissements de métiers, le
Centre de Formation Professionnelle Industrielle de Bobo-Dioulasso a connu
l’installation d’équipements complémentaires. A terme, l’établissement aura
une capacité d’accueil de 240 à 300 apprenants avec la possibilité
d’augmenter le nombre des apprenants.
Pour 2017, mon Gouvernement poursuivra ses efforts en matière de formation
professionnelle pour faciliter l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Il
s’agira particulièrement :
 d’améliorer le pilotage du système de la formation professionnelle
qualifiante par une gestion collégiale de tous les acteurs identifiés de
l’EFTP ;
 de tenir les états généraux de la formation professionnelle ;
32
 d’accroître la qualité et l’ingénierie de la formation professionnelle
qualifiante en rendant les formations adéquates avec les réalités
économiques et la situation de l’emploi ;
 d’accroître l’accès à la formation professionnelle qualifiante à travers
la création des établissements de formation, aussi bien dans le
domaine public que dans le secteur privé ;
 de conduire le processus de certification des formations
professionnelles.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Faire de l’enseignement supérieur un système générateur de cadres
compétents, porteurs d’innovations pour stimuler le développement a été au
coeur des préoccupations de mon Gouvernement tout au long de l’année
2016.
A cet effet, l’enseignement supérieur a été inscrit au titre des priorités
nationales dans le PNDES avec la création d’un Conseil Présidentiel pour
l’Enseignement Supérieur.
La préoccupation à l’heure actuelle est de sortir l’enseignement supérieur de
la crise qui mine son efficacité à la fois interne et externe. L’impératif pour le
Gouvernement est de sortir l’université burkinabè de la crise et de lui
redonner ses lettres de noblesses. La priorité est donc de normaliser de façon
progressive les années académiques à partir du 02 octobre 2017.
Pour atteindre cet objectif, nous avons réalisé d’ores et déjà des bâtiments
pédagogiques et acquis des équipements.
Au niveau de l’Université Ouaga I Professeur Joseph KI-ZERBO, on enregistre :
 l’achèvement et l’équipement d’un bâtiment R+2 pour servir de salle
de cours ;
 l’achèvement d’un bâtiment pédagogique ;
 l’équipement d’un laboratoire pédagogique ;
 l’achèvement de la construction du technopôle pédagogique en R+2.
33
A ces infrastructures, s’ajoutent :
 l’achèvement et l’équipement d’un amphithéâtre de 700 places à
l’Institut des Sciences ;
 l’achèvement et l’équipement d’un bâtiment pédagogique en R+2 à
l’Université de Koudougou.
Eu égard à l’accroissement de plus en plus important du nombre d’étudiants,
le Gouvernement a affiché sa volonté de doter chaque région d’une
université. Il entend répondre à la fois à l’explosion tendancielle des effectifs
et au souci de faire de l’université le levier du développement des régions. En
fonction de cette politique, il a décidé d’ériger les Centres Universitaires
Polytechniques de Fada N’Gourma, Ouahigouya et Dédougou en universités
à part entière d’ici à la fin de l’année 2017 et d’ouvrir des centres
universitaires à Gaoua et à Kaya pour la rentrée 2017-2018.
A ce titre, les réalisations suivantes ont pu être effectuées au profit des
universités et centres universitaires existants :
 l’achèvement de la construction et l’équipement du bâtiment
pédagogique pour UFR avec laboratoires en R+2 au Centre
Universitaire Polytechnique de Dédougou ;
 la construction du bâtiment pédagogique pour UFR avec laboratoires
en R+2 aux Centres Universitaires Polytechniques de Ouahigouya et
Fada N’Gourma ;
 la construction de restaurants universitaires de 600 places chacun sur
les sites de ces 03 Centres Universitaires Polytechniques ;
 l’achèvement de la construction du restaurant de 300 places à l’Institut
Supérieur des Sciences de la Santé de l’Université polytechnique de
Bobo.
Une des actions fortes de mon Gouvernement au cours de l’année 2016 a
été l’attention particulière qu’il a accordée à la résolution du problème
foncier de l’Université Ouaga II. La forte implication du Gouvernement a
permis un dénouement du différend foncier entre l’Université de Ouaga 2 et
les populations affectées. Le site ayant été déclaré zone d’utilité publique, la
reprise des travaux a permis la poursuite de la construction d’un complexe
d’amphithéâtres de 2 500 places.
En matière de renforcement de la fourniture des services sociaux aux
étudiants, le Gouvernement a pris plusieurs mesures ayant permis de faire
face à l’accroissement de la demande des étudiants. Cette demande
34
concerne l’octroi de nouvelles allocations sous forme d’aide, de prêt et de
bourses aux nouveaux étudiants ; la mise à la disposition de nouveaux
étudiants de logements dans les cités universitaires et la prise en charge
sanitaire de 10 700 étudiants.
Au titre de l’année 2017, mon Gouvernement va poursuivre ses efforts visant
entre autres à :
 améliorer l’accès à un enseignement supérieur de qualité ;
 accroître les capacités des universités et des structures
d’accompagnement social en ressources et en infrastructures ;
 améliorer la gouvernance de l’enseignement supérieur.

Mesdames et Messieurs les Députés,

L’ambition de mon Gouvernement est également de faire de la recherche
scientifique et de l’innovation l’un des piliers essentiels du développement
économique du Burkina Faso.
Cet objectif s’est matérialisé par l’adoption du décret portant organisation et
fonctionnement du Haut Conseil National de la Recherche Scientifique et de
l’Innovation et le renforcement de la coopération scientifique et
technologique à travers la signature de six (06) protocoles au niveau sous
régional, 5 au niveau national et 5 protocoles et conventions avec des PTF.
Au titre des acquis majeurs, on peut noter essentiellement :
 la découverte d’un vaccin contre le paludisme, dénommé « RTS, S »
pour les enfants âgés de 6 semaines à 17 mois par des chercheurs
émérites burkinabè de l’Institut de Recherche en Science de la Santé
dont l’efficacité du produit est estimée à 56% pendant un an ;
 la mise à disposition d’une chambre froide solaire dans le cadre de la
mise au point des systèmes solaires de production de froid ;
 la mise en place des parcelles de démonstration d’irrigation pour la
culture de l’oignon hors-sol ;
 la mise au point avec 8 formulations d’une technologie de production
de beignets de mangue ;
 la mise en essai des briquettes écologiques ;
 la construction de Malaria sphère.
35
Au niveau de la valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation,
nos efforts concernent notamment :
 l’installation, dans les cantines de l’armée, de 124 foyers à gaz mis au
point et fabriqués par l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et
Technologies (IRSAT) ;
 la fabrication au profit des grilleurs de poulets de 6 fours Quali-Gril mis
au point et fabriqués par l’IRSAT ;
 l’organisation réussie de la 11ème édition du Forum National de la
Recherche Scientifique et des Innovations Technologiques sous le très
haut patronage du Président du Faso ;
 l’organisation de la 7ème édition de la foire aux semences.
Au cours de cette année 2017, le Gouvernement travaille à renforcer les
acquis et à résoudre les problèmes qui minent le secteur de la recherche. Il
s’agit d’améliorer la gouvernance institutionnelle du secteur, d’oeuvrer à
renforcer les capacités techniques des ressources humaines, d’accroître la
capacité en infrastructure et équipements de recherche. Il s’agit également
d’orienter la recherche vers les priorités nationales du développement, de
renforcer le PPP dans la recherche, de valoriser les résultats de la recherche
et de l’innovation, et de promouvoir la coopération régionale et
internationale en matière de recherche et d’innovation.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Son Excellence Monsieur le Président du Faso, dans son programme, s’est
engagé à faire du droit à l’eau potable une réalité pour tous les citoyens
burkinabè. Pour la concrétisation de cet engagement, le Gouvernement a
élaboré et entamé la mise en oeuvre du Programme présidentiel d’urgence
composante eau et assainissement, dont les résultats en 2016 nous donnent
déjà des motifs de satisfaction.
En effet, pour le volet accès à l’eau potable, l’exécution de ce programme
a permis la réalisation de 1 481 forages, dont 55 en milieu urbain et 1 426 en
milieu rural et semi-urbain et la réhabilitation de 549 forages, 65 bornes
fontaines dans les centres urbains, 102 adductions d’eau potable simplifiée et
03 puits modernes.
Nous avons également procédé à l’extension du réseau de distribution d’eau
potable de 123,8 km qui a permis le branchement de 18 826 ménages
urbains, la réalisation de stations de production d’eau d’une capacité
36
journalière de 3 984 m3, la réalisation de réservoirs d’eau d’une capacité de
stockage de 225 m3 en milieu urbain.
L’approvisionnement en eau potable de la ville de Ouagadougou a connu
une forte dégradation dès le début du mois d’avril de l’année sous revue où
le déficit journalier est passé de 48 000 m3 à 70 000 m3 en moyenne, soit un
accroissement de 46%.
Face à cette situation, des mesures exceptionnelles ont été prises pour
amoindrir les effets de cette pénurie d’eau sur la vie quotidienne des
populations. Ces mesures ont consisté, en urgence, à la distribution alternée
d’eau. Cinquante forages ont été réalisés et 14 groupes électrogènes acquis
pour l’alimentation énergétique des postes d’injection d’eau et la
sécurisation électrique des autres sites sensibles.
Je me fais ici le devoir de vous annoncer que depuis le 5 avril dernier, la mise
en eau du barrage du projet Ziga II est effective. Elle constitue l’amorce de la
fin de la pénurie d’eau dans la ville de Ouagadougou jusqu’à l’horizon 2030.
S’agissant de l’assainissement, les actions majeures ont porté sur la réalisation
de 62 541 latrines familiales, dont 34 047 en milieu rural et 19 015 en milieu
urbain ; 880 blocs de latrines dans les écoles, les CSPS et les lieux publics ;
9 275 puisards dans les ménages, dont 7 292 en milieu urbain et 1 983 en
milieu rural ; 2 stations de traitement des boues de vidange.
Au titre des ouvrages hydrauliques, 3 barrages ont été réalisés (Bogré, Lallé et
Gourgou) et 4 réhabilités (Tapoa, Bogandé, Koumbri et Zourmakita). Par
rapport au Programme de Développement Intégré de la vallée de
Samendéni, le niveau de réalisation du barrage a atteint 92%. Il convient de
souligner que la réalisation de ce projet a rencontré d’énormes difficultés
que nous travaillons à aplanir. Sa mise en eau est prévue pour Juin 2017.
Toutes ces réalisations ont contribué à porter le taux d’accès à l’eau potable
de 71,9% en 2015 à 72,7% en 2016. Ce taux est de 92% en milieu urbain et de
65,5% en milieu rural.
Le taux d’accès à l’assainissement, est passé de 18% en 2015 à 19,7% en
2016.
37

Honorables députés, mesdames et messieurs,

En matière d’urbanisme et d’habitat, le Gouvernement s’est attelé à
promouvoir la planification et l’aménagement urbains, l’accès au logement
décent ainsi que la bonne gouvernance urbaine.
En vue de la maîtrise de la croissance des villes, l’action du Gouvernement a
permis l’élaboration des Schémas Directeurs d’Aménagement et
d’Urbanisme des villes de Koupéla et de Pouytenga ainsi que les Plans
d’Occupation des Sols de Bobo-Dioulasso, Banfora, Koudougou et
Ouahigouya. De même, une étude sur la base de données urbaines a été
réalisée afin de mieux planifier et gérer l’espace urbain.
En matière de valorisation des espaces urbains, les actions ont permis la
réalisation de 10 km de voies et de chaussées drainantes pour l’évacuation
des eaux pluviales à Bissighin ainsi que la construction de 36,3 km de route en
terre au profit des quartiers périphériques de Ouagadougou et de Bobo-
Dioulasso et le bitumage de 3,5 km de voies sur les sites des logements
sociaux.
Par ailleurs, des travaux de voiries et d’assainissement sont en réalisation à
Tougan et à Dédougou ainsi qu’aux niveaux des cités Bobo 2010 et de
Bassinko. Un plan d’urbanisme a également été adopté dans le cadre de
l’aménagement de la cité des forces vives de Gaoua. Ce qui a permis
l’entame des travaux de viabilisation du site.
Des études pour les travaux d’électrification de Ouaga 2 000 Extension, de
Saaba, de Dédougou et de Tougan ont été réalisées.
Dans le cadre du programme ‘’40 000 logements décents à l’horizon 2020’’,
l’année 2016 a connu le démarrage du processus de construction de 6 750
logements dont 2000 à Ouagadougou, 1000 à Bobo-Dioulasso, 50 dans les 11
capitales régionales et 10 dans les 302 chefs-lieux de communes rurales. A ce
stade, des sites de réalisation ont été identifiés et des promoteurs immobiliers
pré-qualifiés ont été sélectionnés.
Dans le cadre des célébrations tournantes de la fête du 11 décembre, la ville
de Kaya a bénéficié de la réalisation d’une salle polyvalente et d’une
tribune couverte.
38
Au niveau de la promotion de la bonne gouvernance urbaine, on note la
tenue du forum urbain national à Bobo-Dioulasso ainsi que le contrôle de 262
constructions et de 103 aménagements dans les villes de Gaoua, Fada
N’gourma et de Ouagadougou.
Un avant-projet de barème établissant le référentiel du prix des loyers a été
élaboré. Son adoption prochaine permettra d’améliorer le cadre
réglementaire du logement locatif. Dans la même lancée, une grille des
équipements urbains a été actualisée dans l’optique de disposer d’un
référentiel de gestion plus rationnelle de l’espace et une programmation plus
cohérente des infrastructure.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

La forte proportion de la jeunesse burkinabé constitue à la fois un atout pour
le développement de notre pays, mais aussi un défi en termes d’insertion et
de formation professionnelles.
Dans l’optique d’appréhender les problématiques inhérentes à notre
vaillante jeunesse et d’y apporter des réponses structurantes et pérennes,
mon Gouvernement a initié de nombreuses actions visant à assurer sa pleine
participation au processus de développement national.
La promotion de l’engagement citoyen des jeunes s’est poursuivie par le
recrutement de 888 volontaires nationaux pour les besoins des structures
publiques et privées et de 2 100 jeunes dont 352 filles dans le cadre de
l’Opération Permis de Conduire. Cette opération permettra de renforcer le
civisme des jeunes en matière de circulation routière et d’améliorer leur
employabilité dans le secteur du transport.
En outre, il a été procédé au recrutement de 2 629 Appelés Volontaires
envoyés en appui dans l’administration publique ou pour recevoir une
formation professionnelle de base dans les Centres de formation et de
production du SND ou à l’Institut de formation en développement rural.
De plus, 300 millions de FCFA ont été transférés aux communes pour
l’équipement de 11 Centres d’écoute et de dialogue pour jeunes.
39
Dans le but de promouvoir l’emploi décent et l’insertion professionnelle des
jeunes, 3 519 jeunes détenteurs d’un diplôme du supérieur ont été recrutés
pour combler les déficits en personnels enseignants aux niveaux du primaire,
du post-primaire et du secondaire.
Dans la même dynamique, le Programme d’Insertion Socioprofessionnelle
des Jeunes a été adopté. D’un montant global d’environ 4,9 milliards de
FCFA, l’exécution de ce programme permettra la création d’au moins 13 350
emplois directs au profit des jeunes et des femmes du Burkina Faso.
Les efforts du Gouvernement se sont également poursuivis à travers le
recrutement de la deuxième cohorte de 2 000 jeunes dans les communes
urbaines de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Manga pour les
Travaux à Haute Intensité de Main d’oeuvre en milieu urbain. Ces travaux ont
permis de créer 822 emplois temporaires pour des tâches d’excavation et de
plantation en milieu rural.
La promotion de l’auto-emploi par les fonds nationaux a permis le
financement de 2 997 projets et opérateurs, favorisant ainsi la création et la
consolidation de 13 633 emplois.
Par ailleurs, dans le cadre de la mise en oeuvre de la mesure spécifique du
Gouvernement relative à l’installation des jeunes formés aux métiers, 979
jeunes ont bénéficié d’une formation en gestion de micro-entreprises et en
maintenance minimale de kits. De même, 1 179 jeunes ont bénéficié de kits
d’installation et de fonds de roulement de valeurs comprises entre 150 000 et
300 000 FCFA. La remise de ces kits et fonds de roulement vise la création
d’au moins 3 500 emplois directs.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Dans le domaine de la promotion de la femme et du genre, mon
Gouvernement a mené plusieurs actions ayant permis entre autres :
 d’opérationnaliser le centre de prise en charge des femmes victimes
de violence ;
 de relire la loi sur le quota genre ;
 de renforcer les services sociaux scolaires ayant permis le maintien dans
le système scolaire de 5 990 filles en difficultés ou à risque ;
 de former 1 975 jeunes filles déscolarisées et non scolarisées parmi
lesquelles 433 sont effectivement installées ;
40
 de former en genre 926 acteurs clés de la chaine de planification aux
niveaux national et local.
Pour améliorer l’accès des femmes aux ressources de production, mon
Gouvernement a attribué 46% des bas-fonds nouvellement aménagés aux
femmes en 2016, soit plus de 3 000 ha. De même, 34% des animaux de trait et
45% de matériels agricoles subventionnés leur ont été octroyés.
Au-delà des mécanismes existants, une ligne budgétaire de 200 millions de
FCFA a été ouverte au Fonds Burkinabé de Développement Economique et
Social pour le financement de l’entreprenariat féminin.
Aussi, 11 700 femmes ont été formées dont 200 en entreprenariat, 500 dans
les filières principales de production et 11 000 en éducation financière.
Par ailleurs, il a été procédé à la remise de fonds de roulement de 15 millions
de FCFA à 250 associations de femmes.
Dans le domaine de la solidarité nationale et de la famille, nos actions
majeures se sont focalisées sur :
 le recensement de 9 313 enfants et jeunes en situation de rue dans les
49 communes urbaines ;
 le renforcement de la prise en charge intégrée de 17 929 orphelins et
autres enfants vulnérables ;
 le paiement des frais d’inscription de 100 jeunes handicapés dans les
centres de formation professionnelle ;
 l’appui financier d’un montant de 90 millions de FCFA à 600 personnes
handicapées pour la réalisation d’activités génératrices de revenus ;
 l’adoption de la loi sur la protection et la promotion des droits des
personnes âgées ;
 un appui en matériel spécifique et de mobilité au profit de 621
personnes handicapées nécessiteuses ;
 la prise en charge médicale de 145 femmes et filles victimes de
séquelles et complications de l’excision ;
 l’assistance en vivres et en matériels de survie à 99 493 victimes de
catastrophes et crises humanitaires ;
 l’opérationnalisation du Centre d’accueil et de formation spécialisée
de Fada N’Gourma et du Centre d’accueil d’urgence de
Ouagadougou ;
 la prise en charge de 850 garçons et filles victimes de traite ou à risque ;
41
 la formation de 347 acteurs de promotion pour l’élimination des
mutilations génitales féminines ;
 l’appui en vivres à 250 personnes vivant avec le VIH ;
 la construction d’une auberge de solidarité pour les personnes en
difficulté de logement à Bobo-Dioulasso ;
 la prise en charge des frais médicaux et pharmaceutiques de 77
malades indigents à hauteur de 29,8 millions de FCFA ;
 l’appui financier de 75 millions de FCFA à 500 personnes âgées pour la
réalisation d’activités génératrices de revenus.
Enfin, dans le cadre de la promotion des filets sociaux de sécurité, 15 000
ménages dans la région du Nord ont bénéficié de 4 transferts monétaires
pour un total de 1,9 milliards de FCFA.
Pour l’année 2017, mon gouvernement s’efforce de mobiliser les fonds
nécessaires au financement :
 de la stratégie nationale de promotion de l’entreprenariat féminin ;
 du programme intégré d’autonomisation de la femme ;
 de la stratégie nationale de protection et de promotion de la jeune
fille, l’élimination des mariages ;
 de la Politique Nationale Genre.
S’agissant de la solidarité nationale et de la famille, les principaux défis sont
le retrait des enfants et jeunes de la rue, la prise en charge des Orphelins et
autres Enfants Vulnérables (OEV), l’insertion socioéconomique des personnes
handicapées et des mesures sociales pour la protection des personnes âgées
et les exclus sociaux.
Enfin, la mobilisation des ressources pour le renforcement des capacités
d’intervention du Secrétariat Permanent du CONASUR, qui aujourd’hui
n’arrive plus à faire face aux besoins de secours d’urgence et de
réhabilitation est un challenge.

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Députés,

L’objectif principal de mon Gouvernement dans ses approches stratégiques
du développement durable est la transition vers une économie verte,
respectueuse des équilibres écologiques et susceptible d’ouvrir de nouvelles
opportunités de création de richesses et d’emplois durables pour nos
populations.
42
Dans ce sens, au cours de l’année 2016, notre attention a été
particulièrement dirigée vers la préservation de la biodiversité, la promotion
de la gouvernance environnementale et l’amélioration du cadre de vie de
nos populations.
La sauvegarde de la biodiversité s’est traduite par :
 la réhabilitation et la restauration des aires classées, par la récupération
de 8 528 ha de terres dégradées ;
 la préservation des forêts et de la faune à travers la mise sous
aménagement de plus de 400 000 ha de forêt et de 982 881 ha d’aire de
protection faunique ;
 la production de 9,9 millions de plants et le renforcement des capacités
de 19 000 acteurs sur les techniques de plantation et d’entretien des
plants ;
 la sensibilisation de 4 396 personnes sur la création et la gestion des
espaces de conservation.
Concernant la gouvernance environnementale, l’accent a été mis sur
l’élaboration du manuel de police environnementale, en vue de
l’application du principe « pollueur-payeur », ainsi que la restructuration du
Corps Paramilitaire des Eaux et Forêts, à travers l’adoption de 4 textes
règlementaires.
Dans le même cadre, 13 200 acteurs publics et privés ont vu leurs capacités
renforcées sur des thématiques de gestion de l’environnement. Aussi, la
stratégie nationale de mise en oeuvre de la Politique Nationale de
Développement Durable a été vulgarisée à travers les 13 régions du pays.
La volonté du Gouvernement de promouvoir l’économie verte et de
renforcer la résilience de nos populations face aux changements climatiques
s’est traduite par la création et l’opérationnalisation d’une direction générale
de l’Economie Verte et des Changements Climatiques et l’organisation
d’une Académie nationale sur l’économie verte. Une stratégie pour son
développement a été élaborée à cet effet.
Concernant l’amélioration du cadre de vie, 13 communes ont été dotées
d’un système fonctionnel de gestion des déchets solides, faisant passer le
nombre de communes disposant de ce système à 58. De même, 11,8 Km
43
d’espaces verts ont été reboisés et 203,4 Km de plantations d’alignements
réalisées dans les communes.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés,

La reprise économique que notre pays a enregistrée au cours de l’année
2016 résulte de bonnes performances réalisées dans les secteurs de
production et de soutien à la production.
Parmi les secteurs de production, l’agriculture occupe la première place car
employant près de 84 % des actifs du pays. Dans ce secteur, les actions du
Gouvernement au cours de l’année 2016 sont à inscrire dans trois domaines
complémentaires : l’aménagement des bas-fonds et la promotion de
l’irrigation, la mécanisation de l’agriculture et la sécurité alimentaire.
Au niveau de l’aménagement des bas-fonds et de la promotion de
l’irrigation, les principales actions ont porté sur l’aménagement et la
réhabilitation de 8 184 ha de bas-fonds et de 1 013 ha de petits périmètres
irrigués et maraîchers.
En matière de mécanisation et de modernisation de l’agriculture, nous avons
mis à la disposition des producteurs 9 243 charrues, 1 425 charrettes, 33
motopompes, 3 843 tubes de poly-chlorure de vinyle et 3 208 animaux de
trait à prix subventionné. Aussi, 3 915 tonnes de semences de variétés
améliorées et 12 551 tonnes d’engrais ont été distribuées.
Par ailleurs, des études de faisabilité ont été réalisées en vue de la mise en
place de 4 unités industrielle agricoles. Il s’agit d’une unité de montage de
tracteurs et de motoculteurs, d’une centrale d’achat des intrants et de
matériels agricoles, d’une société de production de semences agricoles et
d’une usine de production d’engrais à base de phosphates à Kodjoari.
Des partenaires ont déjà été identifiés en ce qui concerne la centrale
d’achat des intrants et de matériels agricoles. Un protocole cadre a été
signé avec l’Office Chérifien des Phosphates pour ce qui est de l’usine de
production d’engrais à base de phosphates. La mise en place de ces unités
permettra de faire face aux difficultés que rencontrent les producteurs dans
l’approvisionnement non seulement en intrants et matériels agricoles, mais
aussi en semences de variétés améliorées.
44
La sécurisation foncière et l’organisation du monde rural constituent des
facteurs importants pour l’amélioration des performances du secteur
agricole. Dans ce cadre, mon Gouvernement a oeuvré à l’installation de 250
jeunes formés dans les Centres de Promotion Rurale, à la transformation de
70 banques de céréales en coopératives commerciales, à l’établissement de
1 235 actes de possession foncière ainsi qu’à la mise en place de structures
locales de gestion foncière dans 15 communes additionnelles. La
généralisation du processus sera poursuivie en 2017.
L’ensemble de ces actions entreprises par le Gouvernement a permis
d’enregistrer des résultats assez satisfaisants pour la campagne agricole
2016/2017.
En effet, la production céréalière est estimée à 4,6 millions de tonnes, soit une
hausse de 9% par rapport à la campagne précédente, et celle des autres
cultures vivrières à 724 195 tonnes, soit une hausse de 4,4%.
Les cultures de rente ont enregistré une progression de 6,4% avec une
production de 1,5 million de tonnes. Spécifiquement, la production
cotonnière s’est accrue de 19,4% pour s’établir à 917 841 tonnes.
Grâce à ces productions, l’offre de céréales potentiellement
commercialisables est estimée à plus de 1,5 million de tonnes et le pouvoir
d’achat des ménages ruraux pauvres pourrait augmenter de plus de 10,7%
contre 8,4% pour les ruraux non pauvres. Ces différentes performances
devraient induire une réduction de l’incidence de la pauvreté en milieu rural
de près de 4%.
Au niveau de la sécurité alimentaire, l’engagement du Président du Faso de
garantir l’autosuffisance alimentaire à tous nos citoyens a guidé nos actions.
C’est ainsi qu’en 2016, neuf magasins de stockage, d’une capacité totale de
6 750 tonnes, ont été construits, 20 936 tonnes de vivres acquises pour la
reconstitution du stock de sécurité et d’intervention et 37 229 tonnes de
céréales vendues à prix social sur l’ensemble du territoire national.
En termes de perspectives pour 2017, les résultats engrangés au niveau de la
production permettent de dégager un excédent brut estimé à 214 718
tonnes. Cet excédent atteint 859 356 tonnes si l’on prend en compte le solde
import/export.
45
En termes de couverture des besoins, sur les 45 provinces que compte le
pays, 27 sont dans une situation favorable avec 16 provinces excédentaires,
11 en équilibre et 18 déficitaires. Sur le marché agricole, les prix des
principales céréales comme le mil et le sorgho sont en baisse respectivement
de 6% et de 2%, tandis que celui du maïs est resté stable par rapport à la
moyenne quinquennale.
Nonobstant ces résultats globalement excédentaires, la cartographie de
l’insécurité alimentaire indique que de juin à août 2017, 21 provinces
pourraient être sous stress alimentaire.
Au niveau des ménages, ce seraient 2,4 millions de personnes qui seront sous
stress alimentaire et 212 930 personnes en crise alimentaire. Afin de réduire
ces risques éventuels, un plan d’un montant de plus de 21 milliards de F CFA
a été mis en place, au titre de l’année 2017, en vue de soutenir les ménages
vulnérables.
Parallèlement à ces mesures d’urgence, le Gouvernement prendra dès cette
année 2017 des mesures vigoureuses qui permettront d’atténuer
durablement les problèmes liés à l’insécurité alimentaire. A ce titre, Les
principales actions à mener ont trait à l’amélioration de la maîtrise de l’eau à
des fins agricoles, à la facilitation de l’accès aux intrants, équipements et
financements, à la promotion de l’entreprenariat agricole et agroalimentaire,
à l’amélioration de la résilience du secteur aux aléas, au
découplage de la production agricole de la dégradation de
l’environnement et à l’organisation incitative du marché.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

L’élevage constitue le deuxième secteur pourvoyeur de revenus pour nos
populations. Dans ce secteur, les efforts sont allés essentiellement dans cinq
(5) directions : l’amélioration de la disponibilité des ressources alimentaires du
bétail, l’amélioration de la santé animale, l’amélioration génétique des
animaux, l’interconnexion entre l’agriculture et l’élevage et la sécurisation
des producteurs.
Dans le souci d’améliorer la disponibilité des ressources alimentaires du bétail,
le Gouvernement a mis à la disposition des producteurs, à prix
subventionnés :
46
 16 537 tonnes de sous-produits agro-industriels et aliments complets
pour bétail ;
 164 broyeurs polyvalents, 65 motoculteurs, 1 081 charrettes, 793
brouettes et 3 225 faucilles. Ces actions ont permis de produire plus de
830 millions de tonnes de fourrage.
En matière de santé animale, nous nous sommes attelés à la sécurisation du
site de l’insectarium à Bobo-Dioulasso, de même qu’au renforcement de la
prévention et de la riposte contre les maladies animales prioritaires, à travers
la vaccination de :
 3,4 millions de bovins contre la péripneumonie contagieuse bovine ;
 42 266 bovins contre le charbon bactéridien ;
 1,6 million de bovins contre le charbon symptomatique ;
 3 millions de bovins et petits ruminants contre les pasteurelloses ;
 366 393 petits ruminants contre la peste ;
 18,2 millions de volailles contre la maladie de Newcastle ;
 1,1 million de volailles contre la variole ;
 1 million de volailles contre le Gomboro ;
 42 432 animaux contre la rage et le traitement de 1,9 million contre les
trypanosomiases animales.
La grippe aviaire est actuellement sous contrôle et des actions sont en train
d’être menées pour déclarer le Burkina Faso indemne de cette maladie.
En ce qui concerne l’amélioration génétique des animaux, il faut retenir
l’insémination de 2 510 vaches, le renforcement des capacités de 50
inséminateurs, la création et l’opérationnalisation du Secrétariat Permanent
pour la gestion des ressources génétiques animales.
Pour le développement des infrastructures de production et de mise en
marché, 13 aires d’abattage, 11 marchés à bétail et 3 laiteries semiindustrielles
ont été construits. 5 mini-laiteries ont été équipées et 8 centres de
collecte de lait construits.
Le secteur de l’élevage ne pourra se développer sans une réelle intégration
agriculture-élevage. Une telle articulation passe nécessairement par la
sédentarisation des animaux avec une intensification des cultures
fourragères, la valorisation de la fumure organique et la sécurisation des
espaces pastoraux. A ce titre, les actions suivantes ont été réalisées :
47
 la construction de 1 400 bio-digesteurs, portant le nombre total à plus de
8 500, ce qui a permis la production de 48 312 tonnes de fumures
organiques ;
 la construction de 65 parcs de vaccination et de 3 magasins d’aliments à
bétail ;
 la construction de 515 Km de balises de pistes à bétail ainsi que la
délimitation et la sécurisation de 3 zones pastorales ;
 la mise à disposition de 474 tonnes de semences fourragères aux
producteurs.
Par ailleurs, des actions de sécurisation de la production ont été menées par
la réalisation de 38 forages, l’aménagement de 14 pistes à bétail d’une
longueur de 864 Km, la récupération de 3 400 ha de terres dégradées ainsi
que la création et l’opérationnalisation d’un Secrétariat Permanent pour la
gestion des crises et vulnérabilités en élevage.
L’ensemble des actions entreprises dans ce secteur ont permis d’accroître
considérablement les productions et de rendre accessibles les produits
animaux sur les marchés.
A cet effet, 4,6 millions de litres de lait ont été collectés et transformés contre
3,1 millions en 2015. La production de viande contrôlée est estimée à 44 681
tonnes et la quantité d’oeufs produits et commercialisés est de 89,5 millions
d’unités.
En termes d’exportation, 1,3 million de têtes d’animaux ont été acheminées
essentiellement vers la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin et le Nigeria, composés
de 241 192 bovins, 838 385 petits ruminants et 243 842 volailles.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Le secteur halieutique possède un potentiel de développement relativement
important aussi bien pour la pêche de capture que pour l’aquaculture. Il
repose sur un potentiel de plus de 200 mille hectares d’eau de surface et
1 450 lacs de barrages et retenues d’eau exploitables pour la pêche et la
production halieutique de façon générale. Malgré ce potentiel, la
production nationale en poissons ne couvre que 20% des besoins.
Afin d’accroître substantiellement la production domestique du poisson, le
Gouvernement a fait le choix stratégique d’intégrer l’aquaculture aux
aménagements hydro-agricoles.
48
Ainsi, l’expérience du Sourou, qui a consisté à associer la production du riz à
celle des poissons, a été reproduite dans la vallée de Kou et à Bagré à
travers l’aménagement de 18 parcelles de rizipisciculture.
La mise en place d’une infrastructure économique de base est indispensable
au développement du secteur halieutique. La construction de 3 stations de
pisciculture et 20 centres de pesée qui sont aujourd’hui fonctionnelles
constitue un élément de mise en oeuvre de notre stratégie à ce niveau.
Notre action a également consisté à renforcer les capacités opérationnelles
de plus de 2 200 acteurs privés du sous-secteur et à mettre à leur disposition
177 Kits de matériels et 5,2 millions d’alevins.
A cela s’ajoute l’empoissonnement de 40 plans d’eau. Toutes ces actions ont
contribué à une production de plus de 22 000 tonnes de poissons en 2016.
Pour l’année 2017, les grandes orientations du Gouvernement en matière de
ressources animales et halieutiques sont :
 la réalisation sous financement PPP de grandes infrastructures dans le
domaine de l’élevage (CAMVET, Abattoirs frigorifiques, …) ;
 la poursuite des ateliers régionaux sur la prévention et la gestion des
conflits liés à l’accès des ressources naturelles ;
 la promotion du bio-digesteur à travers l’accompagnement des acteurs
dans la stabulation et l’intensification des systèmes de production ;
 le renforcement de la formation professionnelle agricole ;
 la promotion de l’hydraulique pastorale ;
 le développement des infrastructures de mise en marché ;
 la poursuite du projet d’amélioration de l’aviculture traditionnelle dans le
cadre du programme spécial de création d’emploi pour les jeunes et les
femmes ;
 le démarrage des études pour la mise en place de l’abattoir frigorifique
de Bobo- Dioulasso ;
 la structuration des acteurs à travers la poursuite de la mise en place des
interprofessions lait et porc ;
 la poursuite de la relecture de la législation vétérinaire en conformité avec
les exigences internationales ;
 l’extension des programmes d’aménagements piscicoles ;
 la réalisation des infrastructures modernes de commercialisation et de
conditionnement du poisson.
49

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Pour créer des emplois décents et réduire considérablement la pauvreté, le
Gouvernement a opté pour la transformation structurelle de notre économie.
A ce titre, la promotion des industries manufacturières et extractives est au
centre des préoccupations de mon Gouvernement.
Au titre de l’industrie extractive, les nombreuses réformes entreprises pour le
renforcement de sa compétitivité ont permis à ce secteur de connaître un
développement important. En effet, 2016 a enregistré la mise en exploitation
des mines d’or de Karma dans la province du Yatenga, de Yaramoko dans la
province des Balé et de Houndé dans la province du Tuy.
En outre, trois (3) autres sont en construction. Il s’agit des mines d’or de Niaka-
Nogbelé dans la Léraba, de Konkéra dans le Noumbiel et de la 2ème mine
d’or de Houndé dans le Tuy.
Tout cela a permis la création de 4 292 emplois pour la phase de
construction et 2 404 emplois pour la phase d’exploitation.
La production aurifère a ainsi connu un accroissement de 6% pour atteindre
38,5 tonnes contre 36 tonnes en 2015. Quant au zinc, la production
valorisable enregistrée est de 155 680 tonnes, en accroissement de 13,4% par
rapport à 2015.
Ces résultats ont été atteints grâce à la bonne gouvernance du secteur qui a
permis d’améliorer le climat des investissements et d’attirer les grands
groupes privés.
En vue d’inciter et de diversifier les investisseurs nationaux et étrangers dans le
secteur minier, le Gouvernement a organisé la 1ère édition de la Semaine
nationale des activités minières de l’Afrique de l’ouest (SAMAO). Le pays a
également participé à plusieurs rencontres de promotion de notre potentiel
minier aux niveaux continental et international, notamment en Australie où le
Burkina Faso a été élu 1er pays en matière d’attractivité du code minier.
Par ailleurs, dans le but d’améliorer l’information géologique du pays,
l’année 2016 a connu :
 la réalisation des cartes géologiques de Diapaga, Fada, Gaoua-Batié
et de l’Oudalan ;
50
 la réalisation des cartes aéro-magnétique et aéro-spectrométrique ainsi
que la carte de levée géochimique régionale en sédiments de
ruisseaux du Sud-Ouest.
Enfin, permettez-moi d’ajouter l’opérationnalisation de l’Agence nationale
chargée de l’encadrement des exploitations minières artisanales et semimécanisées
ainsi que la modernisation du cadastre minier à travers le
démarrage du processus de son informatisation.
Concernant la promotion de l’industrie manufacturière, le Gouvernement a
poursuivi l’accompagnement et le suivi des entreprises en difficulté dans le
cadre de la mise en oeuvre du Programme de Restructuration des Entreprises
en Difficulté (PRED). Ainsi, le bureau de restructuration a reçu et traité trois (3)
requêtes d’accompagnement du Fonds de restructuration des entreprises.
Ces interventions ont nécessité le déblocage de 600 millions de francs CFA
sous forme de fonds de roulement et de prise de participation au capital des
entreprises. Par ailleurs, huit (08) pré-diagnostics ont été réalisés pour des
entreprises en difficulté.
Pour ce qui est de la promotion et l’installation des PME/PMI transformatrices
des produits des filières porteuses, l’étude de faisabilité a été lancée. Il en est
de même de l’étude d’élaboration de la stratégie d’incitation à la
transformation des matières premières locales.
La promotion des PME/PMI en 2016 s’est également traduite par l’assistance
pour leur accès aux marchés. A ce titre, un projet de loi d’orientation de
promotion des PME et un projet de Charte nationale des PME ont été
élaboré et soumis à l’adoption du Gouvernement. L’adoption de ces textes
par le parlement permettra de prendre des mesures pour faciliter l’accès des
PME à la commande publique, à la sous-traitance, la cotraitance, etc.
Au titre des perspectives, permettez-moi d’indiquer que les actions suivantes
sont envisagées à court terme :
 la formulation d’un programme national d’aménagement des zones
industrielles ;
 le lancement des travaux d’aménagement de nouvelles zones
industrielles aux sorties de Ouaga et Bobo, extension de celle de
Kossodo ;
51
 l’exécution des travaux de la deuxième phase de la nouvelle zone
industrielle de Bobo-Dioulasso.
 La mise en oeuvre de la stratégie sur la transformation des produits des
filières porteuses.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Le secteur des services est le principal pourvoyeur d’emplois dans les centres
urbains de notre pays. En effet, les activités commerciales, culturelles,
touristiques et sportives représentent un maillon fort de notre économie.
En matière de promotion du commerce intérieur et des produits locaux, les
actions ont consisté en l’organisation des journées promotionnelles des
produits que sont le sésame, la mangue et la tenue de la semaine
commerciale de fin d’année.
S’agissant de la définition de règles saines de concurrence et la suppression
des monopoles de fait, plus de 11 087 commerçants importateurs, grossistes,
demi-grossistes, détaillants et de producteurs ont été contrôlés. Ces contrôles
ont permis de déceler plusieurs infractions pour lesquelles les auteurs ont été
sanctionnés conformément à la loi en vigueur.
En matière de contrôle et de surveillance de la qualité et des prix et mesures,
la régulation a été renforcée. Le contrôle de 4 746 instruments de mesure a
permis de constater 22% de non-conformité desdits instruments. Le taux de
non-conformité des produits de grandes consommations est de 1% sur un
échantillon de 3 347 produits contrôlés.
Concernant le commerce extérieur, les acquis portent sur l’amélioration de la
protection des produits et marques nationaux avec la prise de décrets
instituant la certification des produits, procédés et services au Burkina Faso,
par la création et la protection de la marque nationale de conformité.
Sur le plan opérationnel, le Gouvernement a aidé des exportateurs nationaux
à participer à des foires internationales, à des missions de prospection
commerciale et à lancer la campagne de commercialisation de l’anacarde.
Relativement à l’appui au secteur informel, les actions menées ont porté sur
la formation et l’accompagnement des acteurs de même que l’organisation
du secteur. Ainsi, 1 753 micro-entreprises et groupements professionnels
52
opérant dans le secteur informel ont été appuyés, près de 4 000 promoteurs
d’entreprise, porteurs de micro-projets, consultants individuels ont été formés
sur des thèmes tels que l’entreprenariat, la comptabilité et sur des domaines
techniques en rapport avec leurs activités.
Dans le cadre de la promotion de l’artisanat, 1 130 acteurs ont été formés sur
la réglementation nationale du secteur et le code communautaire et sur la
tenue du registre des métiers. En plus, neuf (9) corporations ont été
également sensibilisées sur la nécessité de se regrouper en Groupement
d’Intérêt Economique.
Pour une meilleure mise en marché des produits de l’artisanat, on enregistre
la construction de la 1ère phase du Village Artisanal de Bobo-Dioulasso et la
tenue de la 14ème édition du SIAO, ayant connu la participation de 3 800
artisans venant de 27 pays. On note également l’organisation réussie des
élections consulaires de la Chambre des métiers de l’Artisanat.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Au regard de l’importance de la culture et du tourisme dans le
développement et le rayonnement d’un pays, notre logique d’intervention
est de mieux structurer et soutenir les industries culturelles et touristiques.
A cet effet, mon Gouvernement entend consolider le leadership culturel et
artistique de notre pays et renforcer son attractivité touristique en vue
d’améliorer leurs contributions au développement socio-économique.
La tenue avec succès de plusieurs manifestations culturelles et touristiques a
eu un écho favorable à travers le monde.
En effet, l’organisation réussie de la 11ème édition du SITHO et de la 18ème
édition du SIAO ont connu une participation sans précédent.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Force est de reconnaitre que 2016 a été éprouvante pour les activités
culturelles et touristiques au plan national, en rapport avec la situation
sécuritaire qui prévaut au Burkina Faso et dans la sous-région.
53
C’est pourquoi, je voudrais du haut de cette tribune encourager et féliciter
l’audace et l’abnégation des acteurs du secteur qui ont su, malgré cette
conjoncture défavorable, développer des initiatives pour compenser la
faible fréquentation des établissements d’hébergement ainsi que les
structures de diffusion de productions culturelle et artistique.
En la matière, les efforts déployés par mon Gouvernement se sont traduits
par :
 la formation de 740 professionnels du secteur en gestion de projets et
de recherche de financement ;
 l’accompagnement technique de plus de 286 artistes afin de favoriser
l’émergence de leurs talents aux niveaux national et international ;
 l’appui technique et financier d’un montant de 100 millions de FCFA à
341 initiatives culturelles privées ;
 la mobilisation de 2,9 milliards de FCFA pour la réalisation sous forme de
PPP de deux (2) projets de promotion et de valorisation d’oeuvres
artistiques sur le site du Musée national ;
 l’organisation des grands prix nationaux de la coiffure et de la
peinture ;
 la création du fonds de développement culturel et touristique avec
une dotation de 378 millions de FCFA ;
 la reconnaissance du mérite des acteurs culturels et touristiques à
travers l’organisation des « trésor du Faso » ;
 l’organisation de la 11ème édition du symposium de Loango qui a réuni
17 sculpteurs de 3 continents (Afrique, Europe, Amérique).

Monsieur le Président, Honorables Députés,

La promotion des sports et des loisirs figure au rang des préoccupations de
mon Gouvernement. Notre pays a connu des moments forts et de véritables
motifs de satisfaction au cours des dernières semaines.
En effet, nos Etalons seniors ont une fois de plus hissé haut le drapeau de
notre pays à la phase finale de la 31ème Coupe d’Afrique des Nations de
football, Gabon 2017, en remportant la médaille de bronze.
De brillantes performances ont été enregistrées dans d’autres disciplines
sportives telles que le cyclisme, le hand-ball, les sports de combats, et j’en
passe. Ces résultats, qui contribuent au rayonnement international de notre
54
pays, sont à mettre à l’actif de l’ensemble des acteurs du domaine. Le
Gouvernement leur adresse ses félicitations méritées.
Dans le volet renforcement des capacités des acteurs des sports et des loisirs,
336 millions de FCFA de bourses ont été attribués aux clubs de football de 1ère
et 2ème divisions et une subvention de plus de 764 millions de FCFA a été
accordée à l’ensemble des fédérations de sports et de loisirs.
S’agissant de la disponibilité et de l’accessibilité des infrastructures sportives,
on note la construction du stade de Kaya avec la pose de gazon
synthétique.
Par ailleurs, des mesures urgentes ont été prises pour la finalisation et la
réhabilitation des stades de Manga, de Gaoua et de Banfora au cours de
l’année 2017, de même que l’acquisition de gazons synthétiques pour
l’équipement des stades régionaux de Banfora, Koudougou et Dédougou.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Les résultats encourageants enregistrés dans les secteurs de production ont
été possibles grâce aux efforts notables que nous avons déployés dans les
secteurs comme l’énergie, les infrastructures de transports, les
télécommunications et le financement.
Dans le secteur de l’énergie, la politique du Gouvernement vise deux
objectifs principaux :
 la réduction de l’écart entre l’offre et la demande par l’augmentation
conséquente des capacités d’offre ;
 la baisse du prix moyen du kwh en vue d’accroître la compétitivité de
l’économie nationale par le biais de la transition énergétique vers les
énergies vertes et renouvelables.
Pour ce faire, l’année 2016 a vu la création de l’Agence Nationale des
Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique dans le but de
renforcer la coordination des programmes solaires et bioénergie.
Par ailleurs, une étude de faisabilité pour l’installation de plaques solaires au
profit de 200 bâtiments publics a été réalisée et 59 bâtiments publics ont pu
être équipés notamment les CSPS et les écoles. Des installations sont en cours
sur 104 autres bâtiments.
55
Toujours dans le domaine des énergies renouvelables, 5 études de faisabilité
ont été réalisées et des promoteurs ont été recrutés pour la construction de
centrales solaires de 68,25 MW dans 5 régions ainsi que le démarrage des
travaux de construction des centrales solaires de 33 MW à Zagtouli et de 1,1
MW à Ziga.
Du reste, la construction de la 1ère centrale solaire de 1 MW de Ziga est
achevée et sera très prochainement mise en service. Quant à la Centrale de
Zagtouli, elle devrait être opérationnelle en septembre 2017.
Dans le cadre de l’intensification de l’accès des populations à l’électricité, 60
localités en milieu rural ont été raccordées et des groupes de 55 MW ont été
loués pour faire face à la demande d’énergie électrique pendant la période
de forte chaleur. Les travaux d’interconnexion avec le Ghana se sont
poursuivis et leur réalisation à terme permettra d’importer 100 MW.
Le Gouvernement a entrepris également le renforcement de la centrale
thermique de Kossodo par une capacité additionnelle de 50 MW. Des
travaux sont en cours pour la sélection d’un fournisseur de groupe
électrogène de plus de 80 MW à Ouagadougou.
Dans la même dynamique, nous avons poursuivi, en 2016, les travaux
d’interconnexion électrique entre Ouagadougou et Ouahigouya, Kongoussi
et Djibo, Kaya et Dori avec le raccordement des localités de Bourzanga,
Namsiguia, Bani, Yalgo, Tougouri et Pissila.
Par ailleurs, mon Gouvernement a engagé des actions pour une
augmentation de la puissance d’énergie produite en vue d’un
accroissement considérable du taux de couverture en électricité. C’est ainsi
qu’un projet de loi sur la libéralisation de la production et de la distribution de
l’énergie, a été élaboré.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Dans le secteur des infrastructures de transports, l’action du Gouvernement,
en 2016, a consisté à la poursuite du processus de désenclavement et de
sauvegarde du patrimoine routier.
56
Dans ce cadre, la situation des travaux en cours se présente comme suit :
 travaux de construction et de bitumage de la route Dédougou-
Tougan, RN10 (91km) financés par la Banque Islamique de
Développement (BID pour un montant de 19,7 milliards de F CFA HT-HD
et un délai d’exécution de 24 mois. Le taux d’exécution physique est
de 10% ;
 travaux de construction et de bitumage de la route Kongoussi-Djibo,
RN22 (96 km) : financés par la Banque Africaine de Développement
(BAD) et la Banque Arabe de Développement Economique en Afrique
(BADEA) pour un montant de 21, 1 milliards de F CFA HT-HD et un délai
d’exécution de 24 mois. Ces travaux sont exécutés à 12% ;
 travaux de construction et de bitumage de la route RN 21
Didyr - Toma - Tougan (84 km). Le montant prévisionnel des travaux est
de 24,3 milliards de francs CFA HT. Les dossiers de sélection des
entreprises ont été validés et publiés. Apres quelques petits blocages
administratifs, Les travaux pourront commencer dans le second
trimestre de l’année 2017 (ordre de service pour le 24 avril 2017) ;
 travaux d’aménagement de la section urbaine de la RN04 allant du
croisement de la RN04/RN03 à l’échangeur de l’Est à Ouagadougou y
compris un passage supérieur et le prolongement jusqu’au croisement
de l’Avenue de la liberté pour un montant de 24, 3 milliards de FCFA
TTC. Le taux d’exécution physique des travaux est de 29%.
Au titre des travaux de bitumage, l’année 2017 va enregistrer le démarrage
des travaux suivants :
 la construction de la route N19 Kantchari-Diapaga-Tansarga-frontière
du Bénin ;
 la construction et de bitumage de la route N17 entre Manga et Zabré
(74 km).
La sauvegarde du patrimoine routier s’est opérée par l’exécution des travaux
d’entretien courant et d’entretien périodique des routes du réseau classé,
des ouvrages d’art et des pistes rurales.
57
Au titre des travaux d’entretien périodiques lancés en 2016, les projets ciaprès
sont en cours d’exécution :
 travaux d’entretien périodique de la route régionale n°15 entre Yako
(Embranchement RN 02) et Yaba (BK 12/70) : le coût total des travaux
est de 1,3 milliard de FCFA TTC sur financement du FSR-B. Le lancement
des travaux est intervenu le 24 novembre 2016. A ce jour, le taux
d’exécution physique est de 25%
 travaux d’entretien périodique de la route régionale n°11 entre Fara
(BK1/61) et Pourra carrefour (Embranchement RN 01) : le coût total des
travaux est de 599,4 millions de FCFA TTC sur financement du FSR-B. Les
travaux sont en cours ;
 travaux d’entretien périodique de la route Nationale n°07 entre
Banfora et la frontière de la Cote d’Ivoire : le coût total des travaux est
de 6,8 milliards de FCFA TTC sur financement du FSR-B. Le lancement
des travaux a eu lieu le 10 novembre 2016. A ce jour le taux
d’exécution physique est de 17% ;
 travaux d’entretien périodique (Terrassements) de la route nationale
n°24 entre Dori (Embranchement RN 03) et Sebba (Embranchement RD
02) : le coût total des travaux est de 1,3 milliards de FCFA TTC sur
financement du FSR-B. Le lancement des travaux a lieu le 02 décembre
2016. Les travaux sont en cours ;
 travaux d’entretien périodique (Ouvrages d’art) de la route nationale
n°24 entre Dori (Embranchement RN 03) et Sebba (Embranchement RD
02) : le coût total des travaux est de 659,7 de FCFA sur financement du
FSR-B. Le lancement des travaux a lieu le 02 décembre 2016.
Au titre des travaux d’entretien courant démarrés en 2017, la situation se
présente comme suit :
 travaux d’urgence d’entretien courant du réseau routier classé de
l’année 2016 dans les treize (13) régions du Burkina Faso (5 lots) : le
financement est assuré par le Fonds Spécial Routier du Burkina (FSR-B).
Cinq entreprises sont mobilisées pour ces travaux ;
58
 Travaux d’aménagement des pistes rurales dans les treize (13) régions
du Burkina Faso (suite) (10 lots) : le financement est assuré par le FSR-B.
Dix entreprises sont mobilisées pour les travaux ;
 travaux d’urgence d’entretien courant du réseau routier classé et des
pistes rurales de l’année 2016 dans les treize (13) régions du Burkina
Faso (52 lots) : le financement est assuré par le Fonds Spécial Routier du
Burkina. 52 entreprises sont mobilisées pour ces travaux.
Au total, ce sont quelques soixante-sept PME burkinabè qui sont mobilisées
pour l’exécution des travaux d’entretien pour un coût total de plus de
onze milliards.
Les travaux d’ouvrages prévus en 2017 concernent :
 la reconstruction d’ouvrages sur la route nationale n°1 (RN 1) dont la
réalisation d’un pont de 106 ml sur le fleuve Mouhoun en
remplacement de l’existant et la reconstruction de sept (07) ouvrages
de franchissement sur le même tronçon ;
 la construction d’un ouvrage de franchissement sur la route nationale
n° 18 (RN 18) au droit du déversoir du barrage de la SIRBA ;
 la reconstruction du pont sur le fleuve Nazinon en remplacement de
l’existant, sur la route nationale n° 5 (RN 5).
S’agissant des pistes rurales, l’engagement du Président du Faso concerne
l’aménagement d’environ 5 000 km de pistes rurales dans les treize (13)
régions du Burkina Faso. La tranche 2016 de ces travaux, en cours
actuellement, a été lancée le 25 octobre 2016 et porte sur 1 375 km attribués
à 43 entreprises nationales pour un coût total de 33,5 milliards de FCFA TTC.

Honorables Députés,

Concernant le développement des infrastructures ferroviaires, les actions
entreprises ont permis le démarrage de l’étude de développement desdites
infrastructures et la signature d’une Convention de concession révisée entre
le Burkina Faso, la République de Côte d’Ivoire et la Société SITARAIL, pour la
réhabilitation de la ligne ferroviaire Abidjan-Kaya.
S’agissant de la desserte aérienne du pays, des accords ont été signés avec
le Qatar, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Soudan. Le pays a amélioré ses
indicateurs de performance en matière de sécurité et de sûreté, qui passent
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respectivement de 60% à 62% et de 67% à 72%. De même, 150 stations
météorologiques automatiques modernes ont été acquises et installées.
Pour ce qui est du projet de construction de l’aéroport de Donsin, les travaux
d’aménagement des voies d’accès de 42 km sont à un niveau d’exécution
de 58,3%. Les entreprises chargées de la construction du chemin de ronde et
la route périphérique, de voirie et d’assainissement de la base militaire,
l’aménagement de 40 km de routes en terre et pistes rurales, ont été
également sélectionnées.
Pour l’amélioration des conditions de transport et de transit, un protocole
d’accord révisé a été signé entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Toutefois,
les besoins sécuritaires ont nécessité la multiplication des postes de contrôle
sur les différents corridors, entravant ainsi la fluidité du trafic routier et les
échanges sur l’ensemble du pays. Néanmoins, des dispositions ont été prises
en vue de minimiser les désagréments.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Dans le cadre de l’amélioration de la mobilité urbaine et rurale, il a été
organisé en 2016, une opération spéciale de renouvellement du parc
automobile des véhicules poids lourds en hors taxes, hors douane. A cet
effet, 768 attestations ont pu être délivrées dont 400 pour les véhicules de
transport d’hydrocarbures, 268 pour les véhicules de transport de
marchandises et 100 attestations pour les porte-conteneurs.
Afin de permettre une meilleure traçabilité des véhicules et des cycles à
moteur, le Gouvernement a engagé le processus de sécurisation des titres de
transport et ré-immatriculation, à travers la signature de contrats avec des
prestataires et l’adoption d’un décret fixant les modalités d’immatriculation
dans un délai de 36 mois.
S’agissant de la lutte contre l’insécurité routière, des actions d’information et
de sensibilisation ont été réalisées au profit des usagers de la route et des
élèves de 92 établissements.
En outre, 7 postes de pesage basse vitesse et 8 nouveaux postes de contrôle
de la charge à l’essieu ont été rendus opérationnels.
60
En vue de réduire le nombre et la gravité des accidents sur nos routes, nous
avons pris une mesure règlementaire rendant obligatoire l’installation de
dispositif de limitation de vitesse dans les véhicules de transport public. Ce
dispositif a été complété par les contrôles avec des radars mobiles sur les
corridors.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Dans le but d’améliorer la connectivité internet du pays, le Gouvernement
envisage de lancer la première phase du projet backbone en 2017.
Rappelons que cette infrastructure est indispensable pour améliorer la
connectivité nationale notamment la bande passante. D’autre part, elle
permettra d’améliorer la connectivité internationale par l’interconnexion du
Burkina aux pays voisins. Dans cette attente, le lancement du projet régional
des infrastructures de communication de l’Afrique de l’Ouest (PRICAO BF)
financé par la Banque Mondiale permettra d’améliorer substantiellement la
capacité internet de 5 Gigabits/seconde à travers la mise en place d’un
point d’atterrissement virtuel à Ouagadougou. Cette infrastructure en fibre
optique de 307 km, reliera Ouagadougou à la frontière du Ghana en passant
par Pô avec une bretelle vers Manga et Bagré Pôle.
Parallèlement, les travaux du projet du G Cloud (réseau de serveurs
d’applications pour l’Administration) ont démarré à Ouagadougou depuis
novembre 2016 et le noeud Cloud de Ouaga sera opérationnel d’ici mai
2017. Par ailleurs, dans le cadre du même projet il est prévu la pose d’environ
1000 km de fibres optiques en vue de l’amélioration de la connectivité
nationale. Le lancement des travaux pour les autres chefs-lieux de régions
hormis Ouagadougou est prévu pour le 22 avril 2017 à Bobo-Dioulasso.
En ce qui concerne les services postaux, la politique du Gouvernement a
consisté à développer le service universel en vue de favoriser l’accès des
populations aux services postaux modernes. A cet égard, le processus
d’extension du réseau postal et l’interconnexion des agences postales ont
été poursuivis. Ainsi, 83 agences ont été interconnectées au réseau
informatique de la SONAPOST sur un total de 110, réparties sur tout le territoire
national.
Au titre de l’année en cours, les priorités en matière postale porteront sur
l’extension du service universel et la création de la Banque Postale.
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Monsieur le Président, Honorables Députés,

Les contraintes de financement demeurent l’une des entraves majeures à
l’essor économique de notre pays. En effet, le volume du crédit à
l’économie atteint à peine 25% du PIB. Pour atténuer cette contrainte, mon
Gouvernement a entrepris au cours de l’année 2016 une réflexion globale
qui doit permettre d’alléger les conditions de banque, de trouver des voies et
moyens pour modifier la structure de l’épargne et du crédit pour un
financement optimal du secteur privé burkinabé et de créer de nouvelles
institutions financières pour compléter l’architecture actuelle du système
financier.
A cet égard, il me plait de vous annoncer que la création de la Caisse des
Dépôts et Consignations du Burkina Faso (CDC-BF) a connu une avancée
avec l’adoption des projets de textes législatifs par le Conseil des Ministres et
leur transmission, pour examen et adoption à votre auguste Assemblée.
De même, la création de la Banque agricole du Burkina Faso est également
en très bonne voie. En effet, la table ronde organisée le 05 avril dernier par
les futurs actionnaires a permis de boucler le capital social à hauteur de 15
milliards de FCFA contre un minimum de 10 milliards exigé par la Commission
Bancaire de l’UMOA. L’élaboration du dossier d’agrément est en cours de
finalisation. Le dépôt de la demande d’agrément est prévu pour début juin
2017.
En attendant de trouver des solutions globales aux contraintes de
financement, le Gouvernement a instauré en 2016 de nouveaux systèmes qui
facilitent l’accès au crédit par les PME/PMI. Il s’agit par exemple de la ligne
de crédit de 55 millions de FCFA qui a été mise en place dans le cadre de
l’opération 100 000 charrues afin d’octroyer aux artisans des avances de
trésorerie pour l’exécution de leur marché.
Permettez-moi de mentionner également notre volonté affichée visant à
faire du secteur financier décentralisé, un levier important pour la croissance
économique. A ce titre nos interventions les plus significatives sont :
 l’exonération fiscale en droit de douane et de TVA sur l’importation des
matériels informatiques et de logiciels de gestion au profit des
Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ;
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 le renforcement des capacités des ressources humaines des Systèmes
Financiers décentralisés en matière de financement du secteur
agricole ;
 la mise en place de mécanismes permettant aux systèmes financiers
décentralisés de mobiliser des ressources financières stables pour le
financement du secteur agricole ;
 la Capitalisation et la diffusion de bonnes pratiques dans le
développement de produits innovants adaptés aux besoins du secteur
agricole ;
 le plaidoyer pour un allègement fiscal sur les crédits orientés vers le
secteur agricole et les équipements agricoles ;
 l’adoption de la Stratégie Régionale de l’Inclusion Financière par le
Conseil des Ministres des pays membres de l’UEMOA ;
 la poursuite de l’élaboration de la Stratégie Nationale de la Finance
Inclusive (SNFI) au Burkina Faso.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Au total, le Burkina est en marche. Des progrès substantiels ont été réalisés
par mon Gouvernement en 2016. Cependant, au regard des défis actuels et
des attentes pressantes de la population, le Gouvernement entend renforcer
au cours de l’année en cours, les politiques mises en oeuvre pour la
réalisation du PNDES.
J’ai conscience des défis à relever notamment en matière de sécurité
nationale, de cohésion sociale et de l’emploi des femmes et des jeunes.
En ce qui concerne la sécurité nationale, le Gouvernement poursuivra la
politique de renforcement des capacités des forces de défense et de
sécurité.
J’invite tous les Burkinabè et toutes les personnes vivant au Burkina Faso, à se
mobiliser comme un seul homme pour barrer la route au terrorisme.
S’agissant de la cohésion sociale, je poursuivrai la politique du dialogue
social sans exclusive, dans le respect des libertés syndicales. Toutefois, ce
dialogue sera fondé sur le sens de la responsabilité et le patriotisme en vue
de parvenir à la conclusion d’un pacte social.
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Enfin, en ce qui concerne la question de l’emploi, la politique du
Gouvernement consiste à apporter des réponses durables par une
croissance forte, la transformation structurelle de l’économie et la réforme de
la politique de l’éducation nationale et de la formation professionnelle.
Toutefois, à court terme, à titre de réponse d’urgence, je m’engage dans les
semaines à venir à mettre en place un programme spécial en faveur des
jeunes et des femmes. Doté de cinq milliards de FCFA, ce programme
permettra de financer très rapidement les initiatives économiques des jeunes
et des femmes.
J’invite donc tous les Burkinabè au rassemblement pour relever tous les défis
auxquels nous sommes confrontés afin de bâtir un Burkina de démocratie,
de progrès économique et social, de liberté et de justice.

Monsieur le Président, Honorables Députés,

Je voudrais enfin vous remercier pour cet instant d’attention qui m’a permis
de m’acquitter de ce devoir républicain.
A présent, je me tiens à votre disposition pour apporter des éléments de
réponses à vos différentes préoccupations.

Vive le Burkina Faso !

Je vous remercie
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