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Procès du putsch : Le chef de corps du RSP accuse des sous-officiers d’être les auteurs du coup

mardi 6 novembre 2018


« Complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures » sont les chefs d’accusation qui pèsent contre le chef de corps du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le commandant Aziz Korogo dans le dossier du putsch manqué. Il a plaidé non coupable et a accusé des sous-officiers d’être les auteurs du putsch.

Il fait partie des « gros poissons », et son interrogatoire était très attendu car il était au cœur des évènements pour avoir donné des instructions qui ont été exécutées par ses éléments. Il s’agit du chef de corps du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le commandant Aziz Korogo. Poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, de meurtre, de coups et blessures dans le dossier du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, le chef de corps du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le commandant Aziz Korogo n’a pas reconnu les faits. S’il a plaidé non coupable, c’est parce qu’il se désolidarise du coup qui a été fomenté. « Je voudrais sincèrement dire au président que je n’ai jamais organisé ni planifié cette arrestation » , a-t-il soutenu. Afin de prouver davantage son innocence, le commandant Korogo va soutenir : « au cours de la réunion dans mon bureau, il s’est excusé de nous n’avoir pas tenu au courant auparavant et confirmé l’arrestation des autorités qui était une rumeur ». L’accusé parle ici de la réunion des officiers qui s’est tenue dans son bureau et qui a été dirigée par le général Gilbert Diendéré qui, à l’en croire, l’avait appelé un peu plutôt pour lui demander de sonner l’alerte au camp, d’ordonner le rassemblement et de regrouper tous les officiers du corps. Il faut rappeler qu’au moment des faits, le général Gilbert Diendéré, n’avait plus de fonction au RSP ; un rappel fait par l’accusé qui va reconnaître quand même avoir exécuté des ordres émanant du général. Le parquet tout en saluant la sincérité qui semble se dégager du récit fait pas l’accusé a du mal à comprendre la raison pour laquelle le prévenu étant au courant de la situation du général a exécuté tout de même ses ordres. La réponse de l’accusé sera la suivante : « le général Diendéré est comme un père spirituel au niveau du RSP ».

Des soldats prêts à assumer la vacance du pouvoir

De nombreux accusés ont parlé de la rencontre avec les sages. Le commandant Aziz Korogo est revenu sur ladite réunion qui selon ses explications, s’est tenue aux environs de minuit. Selon ses dires, tour à tour, monseigneur Paul Ouédraogo et l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo ont pris la parole pour apaiser la situation dans le but de dénouer la crise. A l’en croire au cours de cette rencontre, Jean-Baprtiste Ouédraogo a fait savoir que ce qui le dérangeait, c’est la vacance du pouvoir. A l’en croire, des soldats lui ont répondu qu’ils vont assumer. Le prévenu dit être surpris qu’au cours de la réunion, des soldats et des sous-officiers prennent la parole pour parler de revendications politiques.

Damiss le bâtonnier et autres ont eu connaissance du communiqué du CND

L’on se rappelle que lors de son interrogatoire, le journaliste Adama Ouédraogo dit Damiss avait déclaré n’avoir jamais mis pied dans le bureau du commandant Aziz Korogo et rejetant par la même occasion, l’accusation selon laquelle, il a pris part à la rédaction du communiqué mettant fin à la Transition. Dans leur déclaration devant le juge d’instruction, certains accusés avaient déclaré l’avoir aperçu dans le bureau en question ; des déclarations que le parquet va utiliser pour prouver sa culpabilité. Le chef de corps du RSP va le charger à son tour lors de son interrogatoire. Il va en effet confier avoir vu le projet de communiqué dans son bureau en présence du journaliste Adama ouédraogo dit Damiss, du bâtonnier Mamadou Traoré, du colonel Abdoul Karim Traoré et de Abdoul Karim Traoré de Perfectum Afrique. Poursuivant sa défense avec le communiqué en question, le prévenu a souligné qu’après sa lecture par le lieutenant-colonel Bamba, il a appelé personnellement le colonel-major Alassane Moné pour l’informer qu’il ne se sentait pas concerner par ce qui se passe. Sur cette lancée, le prévenu a souligné que dans la soirée du 17 septembre, il a tenu un rassemblement au cours duquel il a demandé à ses officiers de réintégrer les hommes et le matériel au camp.

Un désarmement sous haute tension : « mon commandant, si tu ne quittes pas je tire »

Le désarmement des éléments du RSP, est un sujet qui est revenu à plusieurs reprises au cours de ce procès. Ce que l’on a retenu, c’est qu’il ne s’est pas passé dans le calme. Selon le récit du commandant, il avait eu du mal à contrôler ses hommes qui disaient qu’on venait les attaquer quand ils ont appris que les éléments des garnisons se rendaient à Ouagadougou. A l’en croire, les pourparlers avec ses promotionnaires dont le point focal était le commandant Evrard Somda, ont permis d’éviter un affrontement. Il explique que ce sont ces négociations qui ont également permis de parvenir à un accord qui a voulu le désarmement du RSP. Malheureusement regrette-il, au cours du désarmement, les officiers ont rencontré des problèmes. Lui personnellement, a eu à faire aux sergents chefs Roger Koussoubé, Mohamed Zerbo et au soldat de 1ère classe, Amadou Zongo. Pour la petite histoire, il rappelle que ce n’est pas une fierté pour un chef de dire qu’il a été menacé par ses subordonnés ; avant de raconter qu’un jour, le même soldat de 1ère classe l’a menacé en ses termes : « mon commandant, si tu ne quittes pas je tire ». Sans être intimidé, il dit lui avoir répondu que s’il tire, de tout faire pour l’avoir sinon lui, il ne va pas le rater. Il ira plus loin en accusant des éléments comme Roger Koussoubé, Mohamed Zerbo, Ollo Stanislas Poda, etc., d’être les auteurs du coup d’Etat. Il fera également allusion aux actes d’indiscipline que posent ces derniers au camp sans être inquiétés. Ses révélations vont amener le procureur militaire à lui demander de savoir pourquoi certains sous-officiers et certains soldats se substituent au commandement du corps ? La réponse du prévenu sera la suivante : « je préfère ne pas en parler car cela ne me fait pas honneur, cela ne leur fait pas honneur et cela ne fait pas honneur à toute l’armée ». Bien avant ce récit, il a insisté sur le fait qu’il désapprouvait le coup d’État, mais a dû rester sur instruction du Chef d’Etat-Major général des armées, le général de brigade, Pingrenooma Zagré, qui voulait qu’il s’implique pour une sortie de crise. L’accusé ira même confier qu’il a, à un moment donné voulu démissionner pour la simple raison que son honneur était en jeu ; mais il s’est ravisé à le faire. Pour justifier cela, il confie qu’il a été conseillé par un de ses promotionnel qui lui a demandé de faire attention et d’attendre les conclusions de la rencontre entre le général Gilbert Diendéré et la hiérarchie militaire.

Thierry LOMPO
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