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Affaire Sankara : Satisfaction et prudence après la fourniture d’archives françaises déclassifiées à la justice burkinabè

lundi 24 décembre 2018


C’est avec prudence que nous apprenons la remise à la justice burkinabè des premiers documents déclassifiés côté français, tout en prenant note avec satisfaction que ces déclassifications correspondent aux engagements formulés devant les étudiants burkinabè le 27 novembre 2017.

En effet notre réseau est membre du « *collectif secret défense un enjeu
démocratique* ». En côtoyant des familles de victimes confrontées aux
blocages du secret défense (*)(voir à http://collectifsecretdefense.fr/),
nous avons appris que de telles promesses ont déjà été faites et qu’elles
n’ont été en général que très partiellement tenues. Des associations de
familles de victimes ont eu à faire face à de multiples manœuvres en tout
genre pour les empêcher de connaître la vérité.

Par ailleurs, ces avancées importantes dans la recherche de la vérité sont le
fruit d’une lutte entamée depuis des dizaines d’années, notamment par notre
réseau : deux pétitions de 17000 et 14000 signatures ; la deuxième
demandant l’ouverture du secret défense, des centaines de réunions
publiques et de manifestations de rue dans différents pays, de nombreux
communiqués de presse pour interpeller les autorités françaises et pour
attirer l’attention de l’opinion publique, une collaboration avec certains
députés entrainant par deux fois de demandes d’enquête parlementaire etc…
(voir à
http://www.thomassankara.net/category/francais/actualites/justice-pour-sankara/page/2/)

Mais c’est surtout l’insurrection du peuple burkinabè tout entier, en
octobre 2014, qui fut déterminante, portant l’exigence de justice au
premier plan de ses revendications et, par là-même mettant les autorités
françaises un peu au pied du mur.

Le peuple burkinabè en premier lieu, mais aussi d’autres peuples à travers
le monde, tous ceux qui réclament justice pour Thomas Sankara et ses
collaborateurs restent attentifs à l’évolution de cette affaire. Ils ne
doivent pas être déçus. Pour notre part nous continuons à rester vigilants
et mobilisés.

Fait à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Dori, Dakar, Bamako, Toronto, Ottawa,
Rome, Turin, Paris, Marseille, Nîmes, Ajaccio, Montpellier, Toulouse,
Uppsala (Suède) le 19 décembre 2018.

*Le réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique*

Contact : contactjusticepoursankara@gmail.com

(*) Bachir Ben Barka fils de Mehdi Ben Barka enlevé à Paris avant d’être
assassiné, Mme Elisabeth Borrel, veuve du juge Borrel assassiné à
Djibouti, les amis des journalistes de Claude Verlon et Ghislaine Dupont
assassinés au Mali, ou ceux qui luttent pour la vérité sur le génocide du
Rwanda - *pour ne citer que ces exemples*