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Dialogue politique au Burkina : L’opposition pose les conditions de sa participation

vendredi 26 avril 2019


« L’opposition n’est pas prête à aller causer de tout et de rien » avec le président du Faso Rock Marc Christian Kaboré, suite au dialogue politique lancé par celui-ci en début avril dernier .C’est du moins la ferme conviction du chef de file de l’opposition par la voix de son président Zéphirin Diabré. Il l’a dit ce 25 avril au cours d’une conférence de presse avec ses membres à Ouagadougou .En clair, Zéphirin Diabré et ses camarades mettent deux conditions principales avant de discuter avec le président du Faso et son gouvernement.

La visite du premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré au chef de file de l’opposition avait été qualifiée d’historique et saluée par tous les acteurs .Non seulement la démarche revêtait d’un caractère républicain mais surtout une approche conciliatrice au moment où plus d’un clame au resserrement de rangs de part et d’autre pour faire face à la menace terroriste et la fracture du tissu social marqué par les conflits intercommunautaires .Cette entrevue du premier ministre et l’opposition entrevoyait une concertation entre tous les acteurs politiques voulue par le président Kaboré himself .Si l’initiative est approuvée aussi vite par l’opposition ,les choses semblent au ralenti pour ce dialogue national .

Pour Zéphirin Diabré les choses ne sont pas de nature à rassurer l’opposition. Prévu pour se tenir en fin avril, l’opposition ne voit aucun gage de volonté de la part du gouvernement. « Alors que nous sommes à trois jours de la date annoncée initialement pour la tenue du dialogue, nous ne savons pas encore où il va se tenir, quels sont les points qui y seront débattus ni comment vont se dérouler les travaux » s’interroge-t-il. Mais tout cela ne semble pas suffire à l’opposition pour sa participation au dialogue national .Pour elle, ce cadre ne devrait pas être une poudre aux yeux mais une occasion pour le gouvernement de se pencher sur les questions brûlantes de l’heure.

Ainsi l’opposition pose deux conditions majeures avant de participer au dialogue national initié par le président du Faso .La première condition a trait au cadre règlementaire. Une rencontre d’une telle envergure doit être encadrée par un texte soutient-elle. La seconde condition, est relative aux modalités de mise en œuvre des conclusions du dialogue. C’est notamment le suivi et la mise en œuvre des différentes recommandations. Pour l’opposition ces préalables non acquises transformeraient ce dialogue national de « marketing politique » pour le pouvoir.

L’occasion faisant le larron, l’opposition a commenté quelques faits de l’actualité notamment la révélation du magazine Africa Intelligence qui démontre que le président Kaboré négocierait en souterrain avec des terroristes .Là encore Zéphirin Diabré appelle le président à s’expliquer .Le démenti du porte-parole ne s’aurait mettre une fin à cette affaire mais une mise au point claire pour situer les responsabilités.
L’opposition a également félicité la réussite de la première opération de cœur menée par des chirurgiens burkinabè sur une fille de sept ans au Centre Universitaire de Tengandogo.

Alain Yaméogo