Accueil > Actualité > Vérité sur le drame de Yirgou : Le HCRUN et CNDH invitent à diligenter les (...)

Vérité sur le drame de Yirgou : Le HCRUN et CNDH invitent à diligenter les enquêtes judiciaires

mardi 7 mai 2019


La Commission nationale des droits humains (CNDH) et le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) étaient face à la presse ce lundi 6 mai 2019 pour livrer le rapport de l’enquête menée conjointement à la suite du drame de Yirgou. Tout en condamnant les évènements, les deux institutions ont formulé des recommandations pouvant aider à ne plus jamais vivre une pareille situation.

De par le passé, le Burkina Faso a connu des crises intercommunautaires. Grâce à la volonté de vivre ensemble, les populations ont toujours réussi à les surmonter. La dernière en crise en date, est celle de Yirgou où l’on a assisté à un affrontement entre populations qui, jadis vivaient en communion. Bien entendu, les voix se sont levées pour condamner ce que l’on va appeler « le drame de Yirgou ». Il faut reconnaître qu’au lendemain des évènements, de différentes missions se sont rendues sur les lieux pour comprendre ce qui s’est réellement passé. Parmi elles, l’on peut citer, la Commission nationale des droits humains (CNDH) et le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) qui ont diligenté une enquête conjointe. La mission conjointe de ces deux institutions avait un objectif général décliné en deux axes à en croire le président du HCRUN Bazoumboué Léandre Bassolé. Comme premier axe, il s’agit selon lui, de faire l’état des lieux et prendre des initiatives aptes à apporter des réponses aux besoins des populations dans la détresse. Le second toujours selon lui, est qu’après analyse de la situation, formuler des recommandations de nature à prévenir d’autres drames de ce type et dans l’urgence, dégager des pistes permettant de retisser progressivement les liens sociaux altérés par autant de violences indues. Il explique que dans sa quête de la vérité et de la justice mais également de la réconciliation nationale, la mission a séjourné cinq jours durant parmi les protagonistes du drame pour constater les accablantes conséquences de ce conflit à caractère ethnique.
Il faut rappeler que ce sont 150 personnes qui ont été enquêtées. Le président du HCRUN confie que le rapport de cette mission mentionne, au-delà des difficultés rencontrées qui sont : le délai écoulé entre la survenue des évènements et le déploiement de la mission sur le terrain ; la situation sécuritaire précaire de la zone de l’enquête ; le délai imparti pour réaliser la collette des données, de nombreux point d’intérêt. Il s’agit de l’origine des victimes ; la typologie des victimes ; la typologie des atteintes aux droits humains ; les atteintes à la vie ; les atteintes à l’intégrité physique et morale ; les violences faites aux femmes et aux enfants ; les disparitions ; les atteintes au droit à la liberté de circuler ; etc.
A l’unanimité, le drame de Yirgpu a été condamné. Du point de vue des deux institutions des actions urgentes formulées en recommandations sont à entreprendre pour panser les blessures physiques et psychologiques infligées aux victimes et pour éviter la répétition d’un tel drame. A l’endroit du gouvernement : diligenter les enquêtes judiciaires pour la manifestation de la vérité sur les évènements du 1er janvier 2019 et entreprendre toute action afin que justice soit rendue ; prévoir un mécanisme d’assistance judiciaire au profit des victimes ainsi qu’un mécanisme de protection des témoins et des victimes ; recenser et prendre en charge les personnes ayant un besoin de prise en charge psychologique ; améliorer l’aménagement des camps en prévision de la saison des pluies ; doter les camps et le villages d’accueil de systèmes d’adduction d’eau potable supplémentaire ; étendre l’assistance humanitaire aux familles d’accueil ; faciliter le retour des personnes déplacées dans leur village d’origine ; renforcer le maillage sécuritaire dans toute la zone ; etc.
De leur côté, le CNDH et le HCRUN s’engagent selon Bazoumboué Léandre Bassolé à : assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations ; entreprendre des actions de sensibilisation des populations sur les questions de droits humains, de réconciliation et de cohésion sociale.

Thierry LOMPO

Bazoumboué Léandre Bassolé deuxième à partir de la gauche a livré les recommandations