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Cour pénale internationale : Fatou Bensouda, jusqu’au bout contre un panafricanisme aveugle ?

mardi 17 septembre 2019


La Procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a décidé de faire appel de l’acquittement de l’ex. président ivoirien Laurent Gbagbo et de son ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé ce 16 septembre 2019. Une décision qui tombe nez-à-nez avec la pression d’une classe de panafricanistes qui attendait la voie, grande ouverte à un verdict rapide et définitif. Toute chose qui aurait été l’autre procès de gagné contre les ingérences françaises dans les crises politiques sur le continent noir comme ce fut le cas en Côte-d’Ivoire. En attendant, Bensouda éclaire sur un point essentiel à la condition d’avoir agit à son âme et conscience : celui de la nécessaire considération de la vie humaine et de la vérité historique des peuples.

« L’appel démontrera que la Chambre de première instance a commis des erreurs de droit et de procédure qui ont abouti à l’acquittement de MM. Gbagbo et Blé Goudé sur tous les chefs d’accusation. » C’est ce que promet la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda dans son avis d’appel rendu public en anglais ce lundi 16 septembre 2019. Ainsi donc, la Procureure de la CPI croit comme fer que ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire n’est pas tombé de nulle part et que le verdict rendu en première instance mérite d’être revu. Elle veut aller jusqu’au bout et démontrer qu’il y a de quoi reprocher à l’ancien président ivoirien. Cela n’est pas une mauvaise chose. Ce n’est pas non plus mauvais que la joie née du verdict d’acquittement du 15 janvier 2019, téléguidée par le panafricanisme brulant et légitime d’une certaine classe politique de la Lagune Ebriée et ses partisans à travers l’Afrique soit momentanément mise en veille.

Au nom de la vie humaine

Au contraire, le nouvel épisode de ce procès est à saluer si l’on considère que la vie humaine est sacrée, qu’elle doit être protégée et surtout qu’elle ne saurait être ôtée impunément. L’enjeu clé qui mérite d’être considéré est qu’au fond, le plus grand africaniste quel qu’il soit, doit pouvoir rendre compte s’il est mis en cause dans une affaire de crime.
En effet, il sied de rappeler que la crise post-électorale de 2010-2011 a causé plus de 3000 morts. La Commission d’enquête nationale mise en place au début du mandat de Alassane Dramane Ouattara (actuel président) avait estimé dans ses conclusions qu’il y a eu 1 452 morts imputables au camp Gbagbo et 727 morts imputables à celui de Ouattara et 1 069 autres non attribuées à l’un ou à l’autre, faute d’avoir pu identifier les victimes. La vérité des chiffres ?
Peu importe le nombre de morts, peu importe le camp par lequel la justice a commencé. Ce qui tient la route, c’est de savoir à jamais que rien ne justifie l’impunité de ces crimes, atrocement subis par le peuple ivoirien.
Les autres considérations telles l’incrimination légitime de la France sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui avait pris faits et causes aux côtés d’une partie de la classe politique avec ses 2 500 militaires envoyés en terre ivoirienne jusqu’à l’arrestation du président Laurent Gbagbo étant également fondées, il ne faudrait pas non plus tomber sur un panafricanisme béant. Celui de tomber dans la couverture d’actes graves tant qu’ils sont commis ou occasionnés par des pairs panafricanistes. Et si Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont de ces vrais panafricanistes, ils ne devraient pas être contre une justice qui dira le droit de bout en bout, en faveur de leurs propres frères.
Pour le cas du camp Alassane Dramane Ouattara et Guillaume Soro qui a conduit la branche rivale de la guerre et qui n’est aucunement inquiété pour l’instant, les Ivoiriens doivent se résoudre à dire que c’est aussi une affaire à suivre. Même combat pour les panafricanistes convaincus que la justice internationale doit également regarder du côté d’autres continents où des hautes personnalités commettent des crimes impunis à travers le monde.

Impact politique en Côte d’Ivoire

Sur le terrain politique, l’appel de la Procureure dans ce procès va impacter sur les jeux d’alliance en cours pour la (re) conquête du pouvoir d’Etat. Plus les compteurs de la justice internationale tourneront lentement avant de livrer quelque verdict que ce soit, plus la coalition concoctée par le Front populaire ivoirien (FPI) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui ont animé un meeting commun le 14 septembre 2019 éprouvera toutes les difficultés pour prendre de l’envol. La raison en est que dans le profond secret de ce mariage politique, il se prépare un retour onéreux de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé qui, s’ils arrivaient à rejoindre leur pays à la suite d’un blanchiment total de CPI, pourraient reprendre les reines du pouvoir.
Pour l’heure, il ne souffre d’aucun doute que l’heureux opportuniste de la situation est bel et bien Guillaume Soro qui a commencé à dérouler sa stratégie de campagne politique pour l’échéance de la présidentielle de 2020.
Quant au président Alassane Ouattara, il devrait être en train de scruter le ciel car un retour de ses anciens adversaires suivi d’une probable reprise du pouvoir pourrait lui coûter tous les déboires. Sauf ! Sauf si la seule arme de la réconciliation arrivait à s’accaparer des cœurs des Ivoiriens.

TOUTE INFO, Editorial N°001 du mardi 17 septembre 2019