L’école va finalement reprendre le 11 mai au Burkina Faso, après deux reports successifs dus à la maladie du coronavirus. C’est du reste l’information que le ministre en charge de l’éducation a donné à travers un communiqué le 29 avril 2020.

C’est fait, initialement prévue pour le 29 avril, la reprise du chemin de l’école sera effective dès le 11 mai. Selon le calendrier rendu public, la rentrée sera progressive en vue d’atténuer la propagation du covid-19. Ainsi la rentrée pédagogique concernant les enseignants et le personnel de l’administration est prévue pour le 04 mai.
Egalement, les classes d’examens à savoir les classes de CM2, de 3e, et de Tle et les cours à l’université reprendront quant à eux le 11 mai 2020.

Mais ce qui n’a pas été explicite dans le communiqué du ministère, c’est la rentrée concernant les universités publiques burkinabè. Selon des informations que nous avons recueillies, tous les étudiants n’effectueront pas la rentrée le 11 mai. En outre les autorités universitaires proposeront un plan de rentrée progressive afin d’éviter la propagation de la maladie due au coronavirus.

Avec des effectifs, pléthoriques avoisinant les 2 000 voire 3 000 étudiants dans certaines promotions, les mesures barrières seront très difficiles à être observées. Dès lors, l’université Joseph Ki-Zerbo opte pour une rentrée à plusieurs étapes.
D’abord, l’université préconise une rentrée progressive en commençant par les promotions à petits effectifs, en général les masters, les doctorats et les licences. Cela sous-entend que les les promotions de 1ere et 2e année ,généralement à grand effectif seront programmés ultrieurement.Ensuite, il est recommandé l’usage des TIC pour accélérer les cours. En clair, une plateforme sera mise sur pied sur lequel les supports de cours en PDF et Power Point pourront être consultés gratuitement. Enfin l’administration universitaire s’engage à disponibiliser les points de désinfection en nombre pour barrer la transmission communautaire du covid-19.

Mais le hic, dans le plan de reprise des cours de l’administration universitaire est la notion de rentrée progressive. D’ores et déjà les délégués élus d’UFR ont soulevé des inquiétudes quant aux contours de ce plan qui comporte beaucoup de non-dits. Comment respecter par exemple les mesures de distanciation à l’université dans des promotions de 1000 ,2000 voire 3 000 étudiants. Et le lavage des mains, l’autorité administrative sera-t-elle capable de tenir ce pari pour ne pas exposer les étudiants ?

Rappelons que le covid-19 risque une fois de plus d’accentuer le retard déjà intenable dans les universités publiques.

Alain Yaméogo