Accueil > Actualité > Candidats à la présidentielle : Vite des propositions concrètes contre le (...)

Candidats à la présidentielle : Vite des propositions concrètes contre le terrorisme

jeudi 13 août 2020


La lutte contre le terrorisme sera l’un des thèmes majeurs de la prochaine campagne électorale.
Ceux qui se rêvent un destin national doivent sortir des sentiers battus des incantations, des
critiques stériles pour proposer des solutions concrètes face à cette hydre qui continue
d’endeuiller de nombreuses familles.
Comme cela se constate dans de nombreux pays et sur le terrain au Burkina Faso, la lutte contre le
terrorisme ne saurait se gagner en un tour de bras. Il faut de la vision, du temps, des moyens. Au cours
du mandat qui s’achève, les dirigeants ont fait preuve d’une farouche volonté de mettre les terroristes
hors d’état de nuire. De nombreuses initiatives ont été développées tant humainement, techniquement,
tactiquement que financièrement. Les opérations spéciales anti-terroristes, le renforcement des
capacités techniques et opérationnelles des FDS, le renforcement du dialogue civilo-militaire et de la
coopération sous régionale, l’élaboration d’une politique de sécurité nationale, le recrutement et le
déploiement de volontaires pour la défense de la patrie, le relèvement du budget alloué à la Défense et
à la Sécurité,... figurent au rang des actions menées. Dans le budget de l’État exercice 2020, le budget
du ministère de la Défense et des Anciens Combattants passe de 209 milliards CFA à 220 milliards et
celui de la Sécurité de 100 à 104 milliards.

La lutte contre le terrorisme n’est pas une promenade de santé

La conjugaison des différents efforts a permis de contenir la progression des groupes terroristes. Des
zones jadis totalement sous emprise terroriste (Au nord et au centre nord) ont été libérées et les
populations s’y réinstallent progressivement grâce à l’action concertée des FDS et des VDP.
Aujourd’hui, si le bilan n’est pas totalement reluisant, il est aussi loin d’être catastrophique comme
beaucoup passent le temps à le claironner. La lutte contre le terrorisme n’est pas une promenade de
santé. Si tel était le cas, le Mali n’y serait pas enlisé depuis près de 10 ans, avec l’armada d’armes et
de soldats déployés dans ce pays. En réalité, les enjeux qui se jouent au Burkina Faso et dans tout le
Sahel rendent la lutte encore plus complexe. Sans dédouaner le régime actuel, il faut tout de même

reconnaitre qu’il a consenti de grands efforts pour tenir la baraque. Quand les attaques ont commencé,
de nombreux analystes avaient estimé que le Burkina Faso, qui venait de sortir d’une insurrection, allait
sombrer dans le chaos et l’ingouvernabilité. Aujourd’hui, le pays, en dépit de ses limites objectives,
montre à la face du monde son extraordinaire résilience. Il y a encore certes des poches d’insécurité
résiduelle, mais la dynamique enclenchée incite à l’optimisme. Comme à l’accoutumée, le peuple
héroïque burkinabè sortira vainqueur de cette bataille contre ses ennemis internes et externes. Pour ce
combat, il a besoin de dirigeants convaincus, intrépides et résolument patriotes. La campagne pour la
présidentielle s’ouvrira dans quelques mois. Certains candidats font de la critique systématique de la
lutte contre le terrorisme menée par le régime actuel leur sport favori. Pour eux, le tableau est
totalement noir. Nous sommes en politique. C’est de bonne guerre. Mais dans le cas d’espèce, la
question va au-delà des clivages politiques. Il s’agit du devenir de l’État et de l’idée de Nation au
Burkina Faso. Ceux qui estiment avoir la recette pour guérir le Burkina Faso de ce mal ont là la
formidable opportunité de faire leurs preuves devant le peuple. Si la thérapie proposée semble efficace,
les électeurs pourraient leur donner un blanc-seing pour l’expérimenter au soir du 22 novembre 2020.
En clair, les différents candidats sont attendus avec des solutions concrètes face à ce mal qui ronge le
pays depuis de nombreuses années mais qui n’est pas prêt de s’arrêter. Il ne s’agit pas de jouer au
démiurge ou au charlatan mais de proposer une alternative crédible et réaliste. Alors, à vos marques
candidats !

Jérémie Yisso BATIONO
Enseignant chercheur
Ouagadougou

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document