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Ouaga:Zoom sur ces jeunes régulant la circulation dans les carrefours

samedi 14 novembre 2020


La présence des jeunes aux points d’embouteillages se fait de plus en plus remarquée dans la ville de Ouagadougou. Nous sommes allés auprès d’eux pour comprendre raisons et les motivations de leur présence et également recueillir les avis des citoyens sur leur initiative.

Il est 10 heures passées de 25 minutes lorsque nous arrivons au feu du deuxième point de croisade sur la route du SIAO à quelques 500 mètres après la pédiatrie Charles de Gaulle, le lundi 26 octobre 2020. Là, sous un soleil fort brûlant, sifflet à la bouche, une petite boite à la main gauche, le Jeune Issouf Ouattara arrête et donne l’ordre de départ aux usagers de la route à tour de rôle. Comme les autres, il fait partie de l’équipe des cinq qui se sont donné la ‘’ noble tâche’’ d’aider les gens à mieux circuler en évitant qu’il y ait des embouteillages. Il nous en dit plus sur leur travail. « Comme les feux ne marchent pas, nous sommes ici pour aider les gens à mieux circuler et éviter qu’il y ait accidents quand les VADS (Volontaire Adjoint de Sécurité) ne sont pas là ». Et il ajoute : « si nous nous ne sommes pas là, les gens n’arrivent pas à bien circuler mais quand nous on est là on met de l’ordre et les gens circulent tranquillement ».

Après ces lieux nous mettons le cap sur le boulevard Charles de Gaulle, une autre équipe même activité, réguler la circulation. Mais à la différence de la première, ici tout semble être bien organisé. Hermann Ouédraogo, un jeune de l’équipe que nous avons approché nous dit « il faut voir lui qui est en rouge c’est lui le chef ». Et pendant que nous cherchons toujours à le convaincre pour qu’il se prête à nos questions, il appelle pour nous le chef en question. « Eh feu Naaba vient ici » a-t-il lancé à l’endroit de son partenaire. Et contrairement à la première équipe que nous avons rencontrée, ici c’est plus qu’une simple aide à la sécurité routière à entendre parler Boris Congo le « Feu Naaba ». « Ici nous aidons les gens à bien circuler en sécurité, mais je peux dire que nous aussi on cherche notre gain. On cherche pour nous mais on ne force pas les gens à donner. Celui qui apprécie le travail donne quelque chose pour nous encourager », a-t-il confié.

Un travail à risques qui n’est souvent pas bien vu par les riverains.
Si toutes les personnes que nous avons interrogées disent apprécier et reconnaître le travail abattu par ces jeunes garçons, leurs propres témoignages en disent le contraire sur la façon dont ils sont traités et vus par certains passants. D’autres mêmes ne respectent pas les consignes qui leur sont données et pour preuve Issouf Ouattara traine une plaie depuis quelques semaines après avoir été cogné par un individu qui, selon lui, a refusé de s’arrêter à son coup de sifflet. Chaque jour, ils encaissent plein d’injures sur la route. Emmanuel Compaoré âgé de 16 ans qui abandonné les études pour manque de moyens de ses parents raconte : « les gens nous insultent quand on leur demande de s’arrêter ou de donner quelque chose on va boire. Ils disent que nous sommes des voyous, que d’aller chercher du travail ailleurs ».

Comme lui, Boris Congo est bien conscient des risques et sait qu’ils ne sont pas bien appréciés par tous les riverains. « D’autres mêmes disent que nous sommes des voleurs, des raquetteurs pourtant depuis que nous sommes ici on n’a jamais volé quelqu’un ou forcé quelqu’un à nous donner l’argent », a-t-il renchéri.

Même si quelque part ces jeunes cherchent leurs gagne-pains, ils méritent ne serait-ce qu’une simple reconnaissance de la part des citoyens car ce qu’ils font contribue à limiter un tant soit peu les accidents de circulation au-delà de faciliter la circulation routière.

Jean Babehinibè KAMBOU (stagiaire)

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