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Menaces de mort contre des journalistes : « il ne faut pas attendre que l’irréparable se produise »interpelle Chrysogone Zougmoré

jeudi 24 décembre 2020


Face aux menaces proférées contre les journalistes, les défenseurs de la liberté d’expression et de presse ainsi que les défenseurs de droits humains, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) et le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) ont coanimé une conférence de presse ce jeudi 24 décembre 2020 à Ouagadougou afin de faire le point sur la situation. Chrysogone Zougmoré par ailleurs président du CODMPP, Guézouma Sanogo de l’AJB et Basolma Bazié de la CGT-B sont les conférenciers du jour.

D’entrée, Guézouma Sanogo dans la lecture de la déclaration a rappelé le contexte dans lequel vivent actuellement les acteurs de la liberté d’expression et de presse en l’occurrence les journalistes. La situation est délicate et « les faits sont têtus ». Pour le Collectif des organisations de masse et des partis politiques, en cette fin d’année 2020 l’ambiance de la liberté d’expression est tout sauf bonne. « Nous vivons une ambiance particulière en cette fin d’année 2020. De mémoire de Burkinabè, jamais au cours de ces 20 dernières années, nous n’avons assisté à autant de menaces contre la vie de journalistes en si peu de temps », a renchéri Guézouma Sanogo. Les conférenciers en veulent pour preuve les menaces proférées contre les journalistes ces derniers temps. Trois cas de menaces enregistrés entre les mois de novembre et de décembre 2020.
S’inquiéter du retour des vieux démons contre la liberté d’expression !

Tirs de balles nourries et menaces verbales pour les uns, véhicule incendié pour d’autres. C’est un peu ce que vivent les hommes de médias en 2020. Pour besoin, il faudra peut-être que l’on rappelle les faits. Déjà, dans la nuit du 6 au 7 janvier 2020 la maison du journaliste d’investigation du journal Courrier confidentiel a été attaquée. S’il n’y a pas eu de perte en vie humaine, le fait marquant reste la voiture du journaliste emportée en fumées. Et dans la nuit du 27 au 28 novembre c’est autour du journaliste Sidiki Dramé par ailleurs Secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SINATIC) de subir des menaces de mort.

« Je viendrai se soir pour vous tue », c’est le message laissé sur le portail du secrétaire général du SINATIC par un individu jusque-là inconnu. Encore le 02 décembre le domicile du journaliste de la RTB/Radio, Séry Baoula essuie des tirs de balles laissant des impacts visibles. Et ce n’est pas tout, le 10 novembre 2020, le véhicule qui ramenait le journaliste Ladji Bama d’une conférence de presse qu’il a coanimée à Dori sur la corruption électorale a été la cible d’individu inconnu et non encore identifié. Et pour le collectif il y a « de quoi se convaincre que si les vieux démons ne sont pas de retour, ils ne sont pas loin de l’être ».

Des menaces similaires à celles qui ont conduit à l’assassinat de Norbert Zongo

Comparant cette situation à celle vécue par le journaliste Norbert Zongo jusqu’à son assassinat, Basolma Bazié pense que les faits sont similaires à ceux qui ont concouru à la date mémorable du 13 décembre 1998 et il faut donc prendre les choses au sérieux. C’est un devoir pour tous d’agir car cela y va de la défense de la liberté d’expression, des droits humains et de la démocratie. « Je pense que la constitution précise que la sécurité de tous les citoyens doit être assurée. Il y a des gens qui dirigent ce pays et ils ont le devoir de travailler dans ce sens ».

Il appelle par ailleurs à la mobilisation et à la solidarité afin de poser des actes concrets allant dans le sens de lutter contre ces intimidations. « Il est temps d’agir avec sérénité, confiance et espoir car dit-il « il ne faut pas attendre que l’irréparable se produise », afin de ne pas jouer au médecin après la mort. Dans la même lignée, le président du CODMPP, Chrysogone Zougmoré a invité les uns et les autres à rester groupés pour faire échec à tous ceux qui mettent à mal la liberté de presse et d’expression au Burkina Faso.


Le silence de la justice pointé du doigt

A en croire les conférenciers, l’insatisfaction est grande vis-à-vis de la justice qui, selon eux, ne pose pas des actes en vue de mettre fin à ce phénomène que vivent les journalistes. « Il est plus que temps que les autorités politiques et judiciaires envoient un signal fort aux ennemis de la liberté d’expression et de la démocratie », ont-ils lancé.

Par cette conférence de presse, le CNP-NZ et le CODMPP entendent mettre la pression sur les décideurs pour que mesures idoines soient prises pour « la protection de l’ensemble des citoyens, et particulièrement les journalistes, les défenseurs de la liberté d’expression et de presse, ainsi que les défenseurs des droits humains ».

Jean Babehinibè KAMBOU

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