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Bassolma Bazié, jusqu’au bout de la résistance !

mercredi 3 février 2021


Jusqu’au drame ! Quand un leader s’assume, il frôle constamment le drame. Il est acculé et doit faire des choix. Soit il résiste, soit il capitule et se rend. Dans ce dernier cas, il ne lui reste qu’à se suicider. La situation dans laquelle se trouve nombre de militants depuis l’arrivée du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) au pouvoir les place sur une corde raide. De manière quasi insoupçonnée, du fait de la maîtrise des tenants du pouvoir du camouflage de la réalité.

Aujourd’hui, il faut savoir que plusieurs syndiqués de la fonction publique se retrouvent comme cernés de précipices. L’un des outils de harcèlement contre les syndiqués, ce sont les affectations. Elles ont été utilisées en masse. Les visages emblématiques de cette forme de répression sont connus. Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, lui seul, n’a-t-il pas battu le record en expulsant plus de 300 journalistes des médias publics ? Les ministres successifs de la sécurité ont affecté puis licencié, au mépris des décisions de justice. Le Pr Séni Ouédraogo de la Fonction publique ainsi que le Pr Stanislas Ouaro ont utilisé la même arme.
En plus des affectations, il y a des licenciements, des suspensions de salaires. En gros, l’arsenal du fasciste. En la matière, il n’y a pas eu de rupture entre les régimes autocratiques des années 1980 et les démocraties des années 2000. L’élan répressif est demeuré le même.
Le Pr Stanislas Ouaro, Ministre en charge de l’éducation nationale s’est permis de toucher le symbole de l’activisme syndical ces dernières années. Il n’a pas hésité à traduire le Secrétaire général de la Confédération général du travail, Bassolma Bazié, en conseil de discipline, pour ensuite l’affecter à la direction régionale de l’éducation nationale du Centre.

Le pouvoir MPP et son ministre Ouaro sont allés loin dans leur élan répressif. Le fait d’avoir reconduit dans leurs fonctions les Ministres Ouaro, Séni Ouédraogo et Ousséni Compaoré de la sécurité indique certainement que le régime de Roch Marc Christian Kaboré n’est pas prêt de rectifier le tir.

Le cas Basolma Bazié, un symbole

Le pouvoir MPP entendait- il ainsi pousser Bazié à bout et l’amener à rentrer dans les rangs ? L’objectif est manifestement raté. Bassolma Bazié a choisi de démissionner de la fonction publique. Il aurait pu résister pour contraindre le régime à abattre sa dernière, soit un licenciement ? L’autre possibilité, c’était de mobiliser la rue comme il sait le faire pour sauver tous les petits soldats du syndicalisme en proie à la répression du pouvoir MPP. En démissionnant, il a certainement fait le choix de se libérer de la pression d’un régime fascisant. Il a choisi sa liberté, son indépendance.

Depuis la fuite de la lettre de démission de Bassolma Bazié le 24 janvier dernier, trop d’eau a coulé sous les ponts. Les porte-flingues du MPP sur les réseaux sociaux et dans les émissions interactives ont beau joué à minimiser la portée de cette démission, il est clair qu’elle a provoqué une onde de choc dans l’opinion nationale. Bazié n’en finit plus de faire la une des journaux, des radios, des télévisions et des médias en ligne. Ces contempteurs ont eu sans doute le temps d’apprécier.
Comme un symbole, il a manifestement vaincu ses bourreaux. Il leur a asséché leur fonds de commerce. A la limite, Roch Marc Christian Kaboré peut déjà remanier son gouvernement, pour expulser les Ministres qui y ont été reconduits pour contrer Bassolma Bazié. La bande des opportunistes et des arrivistes vont devoir revoir leur copie. Dans le cas échéant, ils n’auront plus de grain à moudre.
Le Pr Stanislas Ouaro doit être dans ses petites bottes. Il a tellement été désarçonné par ce croc en jambe de sa principale cible depuis son arrivée au MENA- PLN. En tout cas, il ne pourra plus se délecter des déboires administratifs du général du syndicalisme burkinabè. Les regards, les questions des démocrates d’ici et d’ailleurs, à coup sûr, le Pr Stanislas Ouaro, l’un des champions de la violation des libertés syndicales au pays des hommes intègres doit être à l’étroit en ce moment. C’est aussi pareil pour ses francs- tireurs du lycée Philippe Zinda Kaboré qui ont été utilisés pour orchestrer la chasse contre Bassolma Bazié.
Roch M C K aurait voulu sacraliser le visage et les convictions de Bassolma Bazié, il ne s’y serait pas pris autrement. Bazié est plus que crédible face à un régime qui s’est autorisé à affecter des morts en guise de sanctions comme ce fut le cas au Ministère de la Communication de Remis Fulgance Dandjinou.
De toute façon l’histoire du Burkina Faso est pleine d’exemples de licenciements et d’affectations de leaders et militants syndicaux. Mais ce qui ne s’est jamais vu, c’est le triomphe de la répression sur l’activisme des syndicats. Et Roch M C Kaboré et ses ministres ont intérêt à s’instruire de l’histoire.

La Rédaction
Editorial N°006 du mardi 2 février 2021
www.touteinfo.com, journal d’investigation en ligne
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