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Sécurité : l’agonie d’un VDP bléssé sous les balles assassines des terroristes

vendredi 19 mars 2021


Le soleil est au zénith. Le muezzin du secteur 5 de la ville d’Arbinda vient de finir l’appel à la prière de « Dhohr ». H. M. s’attelle à accomplir ce 2e pilier de l’Islam. Béquille en main, il peine à s’asseoir sur une chaise en plastique.

Depuis 18 mois, ce Volontaire pour la défense de la patrie (VDP) vit avec une fracture au tibia droit. Vêtu d’une blouse bleue et d’un pantalon tissu jaune « délabré », il enfile des sandales à empeigne très basse ; il a l’air désespéré. H.M. nous reçoit devant sa bicoque familiale, sous un arbre feuillu. Notre interlocuteur a échappé de justesse à la mort, le jeudi 17 octobre 2019, sur l’axe Arbinda-Koutougou. Sans ambages, il nous retrace une séquence de sa mésaventure, qui a failli tourner au pire. « Ce jour-là, nous étions en patrouille, afin de retrouver des charrettes des femmes, qui partaient chercher l’eau, confisquées par des terroristes. Nous avons pu récupérer lesdites charrettes, mais les ânes sont portés disparus », relate-t-il. Dans cette course-poursuite, les « gens de la brousse » leur tendent une embuscade dans une forêt, située à 15 km de la ville d’Arbinda. Dans ce « contact direct », une dizaine de terroristes est neutralisée. Malheureusement, un VDP tombe l’arme à la main et lui-même blessé. « A un certain moment, nous étions en manque de munitions. C’est lorsque je voulais donner quelques balles à mon voisin que j’ai reçu une balle venant des terroristes au tibia droit », déplore H.M., avec un brin de regret. Evacué au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) d’Arbinda, le personnel soignant décide de le transférer au Centre hospitalier régional (CHR) de Dori. Il s’agit d’une fracture grave. Une décision déclinée par sa famille de peur que sa jambe ne soit amputée.
H.M. opte donc pour le
« reboutage ». Il est immobilisé durant 5 mois dans sa bicoque. Soudeur de profession, sa clientèle se fond comme beurre au soleil. Son atelier est « scellé » et ses deux employés prennent la clé des champs. C’est le début de son calvaire. Sa famille, forte de 10 membres, peine à survivre. « C’était la vraie galère ! », ses remémore-t-il, sous une voix tremblotante.
Reportage des Editions Sidwaya paru le 19 mars 2021
www.touteinfo.com

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