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Hausse des prix des hydrocarbures : la colère des consommateurs est palpable

mardi 23 mars 2021


A compter du mardi 23 mars 2021, le prix du Super 91, du gasoil ainsi que celui du pétrole connaissent une hausse effective de 10 FCFA. Quant au prix du gaz butane, la bouteille de 12,5 kg va connaitre une augmentation sans appel de 500 FCFA. Une augmentation de prix au premier trimestre d’une année 2021 qui ne rencontre pas l’assentiment des consommateurs. S’ils disent comprendre pour l’augmentation des prix de l’essence, du gasoil et du pétrole, ce n’est pas le cas pour le prix du gaz butane.
Pour les consommateurs interrogés, non seulement le prix du gaz est excessif mais surtout le moment semble être mal choisi. Mariam Ouédraogo, jeune restauratrice et communicatrice dans la ville de Ouagadougou, dit avoir eu un sentiment de révolte en apprenant la nouvelle. « On ne peut pas comprendre que, dans un contexte comme celui du Covid-19 qui asphyxie l’économie des gens, au lieu que l’État trouve solutions pour améliorer la vie, il augmente les charges des familles. C’est inadmissible », renchérit-elle. Bienvenu Sawadogo, instituteur à Tiébélé dans le Nahouri, pense que le gouvernement doit travailler à relever plutôt que de baisser le pouvoir d’achat des citoyens.

Les internautes s’insurgent également et pointent du doigt la gestion du pouvoir en place.

Sur les réseaux sociaux la nouvelle est mauvaise, elle n’est pas bien accueillie. Les internautes expriment leur colère et tristesse suite à cette décision du gouvernement. Mahama qui a souhaité garder l’anonymat voit en cette augmentation « la conséquence de l’effritement de l’opposition qui n’est plus forte et de la démobilisation sociale ».
Certains mêmes y vont de l’ironie pour exprimer leur mécontentement : « Je trouve que c’est peu pour un pays très endetté. Le carburant devrait être augmenté de 100F et le gaz de 1000F. Vive Roch !! Vive la vie chère ». A un autre d’ajouter : « voilà qu’ils sont en train de piller les populations avec la surfacturation de l’électricité, l’ONEA, maintenant c’est le carburant et le gaz tout cela pour rembourser leur soi-disant gratuité pendant le coronavirus ». L’autre réalité, c’est que le prix des hydrocarbures varie d’une localité à une autre en fonction de la distance avec Ouagadougou. Et la conséquence, certains consommateurs des zones reculées se verront être taxés à « 5500 FCFA, 6000 FCFA, 6500 FCFA et même 7000 FCFA » selon des informations qui nous ont été livrées par des internautes que nous avons pu contacter via les réseaux sociaux.
A l’image de Mariam Ouédraogo, ils appellent tous le gouvernement à revoir cette décision qui, à leur avis, complique encore la vie au citoyen lambda qui risque de se retrouver encore plus pauvre. « Que le gouvernement revoit sa politique car cette décision nous ne l’acceptons pas d’autant plus que les salaires n’ont pas augmenté d’un iota ».

La Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) surprise par cette hausse des prix.

A l’occasion d’une conférence de presse tenue le mardi 23 mars 2021 à Ouagadougou, la LCB, a déploré la façon de faire du gouvernement. La Ligue, malgré son statut de membre du Comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures (CIDPH) en tant qu’observateur, n’a pas été associée à la décision d’augmenter les prix des hydrocarbures. « Elle (la ligue) n’a ni été associée ni informée officiellement de cette décision », a confié son premier responsable Dasmané Traoré. Toutefois la Ligue « se réserve le droit d’user des marches et setting pour faire respecter les attentes du consommateur sur toute l’étendue du territoire ».

Des prix qui dépendent du marché international

Si du côté des consommateurs, la décision n’est pas comprise, le gouvernement la justifie par la hausse des prix à l’international. « Les prix sont fixés en fonction du marché international. Si nous avons une augmentation qui dépasse 40% sur le marché international, le mécanisme prévoit un réajustement des prix », a expliqué Yvonne Rouamba, présidente du comité interministériel de la détermination des prix des hydrocarbures le lundi au JT de 20h de la RTB télé. Elle a par ailleurs indiqué que le gouvernement continue de subventionner le gaz butane à hauteur de 3290 FCFA pour le 12,5 kg et à 2220 FCFA pour le 6 kg.
Jean Babehinibè KAMBOU

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