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Lutte contre les Mutilations génitales féminines : le Burkina Faso sur la bonne voie

vendredi 26 mars 2021


Le Burkina Faso a commémoré, le jeudi 25 mars 2021 à Ouagadougou, en différé la journée internationale Tolérance zéro aux Mutilations génitales féminines (MGF). Cette année, la réflexion a eu lieu autour du thème « aucune excuse pour l’inaction mondiale : unissons-nous, finançons et agissons pour mettre fin aux Mutilations génitales féminines ».

Cette journée a été l’occasion pour le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) de présenter les résultats d’une lutte menée durant 30 ans et faire un plaidoyer pour l’accompagnement des partenaires techniques et financiers dans la mobilisation des ressources. Dans l’ensemble, c’est une satisfaction générale qui se dégage au vu des résultats engrangés dans la lutte. Cependant, de l’avis de la présidente du CNLPE, Marie Laurence Ilboudo, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car dit-elle, au-delà de la tendance baissière observée au plan national, l’étude a révélé des disparités dans la pratique en fonction des régions.

Le rapport d’étude révèle des pratiques transfrontalières des Mutilations génitales féminines au Burkina Faso.

En 2016, le Centre Muraz, en collaboration avec le SP/CNLPE, l’UNICEF et l’UNFPA, a mené une « étude sur les pratiques transfrontalières des mutilations génitales féminines ». Et de cette étude, il ressort que la pratique de l’excision devient de plus en plus précoce dans les trois régions frontalières du Burkina Faso avec la Côte d’Ivoire et le Mali à savoir les Cascades, la Boucle du Mouhoun et les Hauts-Bassins. S’il faut noter une régression importante du taux de la pratique au niveau national, 23% en 2003 à 11,3% et 75,8% à 13,3% en 2015 respectivement pour les filles de moins de 15 ans et les femmes âgées de 15 à 49 ans, dans les trois régions supra citées, le constat est bien autre. En effet, « le niveau de la pratique des MGF reste élevé dans les trois régions frontalières. Elle est même plus précoce avec 81,1% de filles de 0-14 ans excisées avant l’âge de 04 ans.

Les défis restent encore énormes

En Afrique, on estime encore que 50 millions de filles sont potentiellement en danger de subir des MGF d’ici à 2030. Pour la représentante de l’UNICEF au Burkina Faso, Sandra Lattouf, ces chiffres interpellent les uns et autres accentuer la lutte. C’est pourquoi la ministre de la femme, Marie Laurence Ilboudo, en appelle à l’engagement des partenaires techniques et financiers ainsi que le gouvernement burkinabè dans la mobilisation des ressources pour la lutte afin de bouter à jamais la pratique des MGF hors du Burkina d’ici à 2030.

Le flambeau transmis à la jeunesse pour une lutte durable

Dans sa politique de promotion de la lutte contre les MGF, le président du Faso, fait champion de la promotion de la lutte contre les MGF par l’Union africaine, accorde une place de priorité à la jeunesse qui doit désormais poursuivre la lutte en s’appuyant sur les résultats déjà engrangés. Selon le parrain de la cérémonie, SEM Roch Marc Christian Kaboré représenté par le Premier ministre Christophe Dabiré, « cette place importante accordée à la jeunesse montre la volonté du gouvernement de faire en sorte que la lutte soit durable ». Une vision qui rencontre l’assentiment des jeunes qui disent être prêts à poursuivre la lutte à l’image de Bologué Issouf E-reporter. « Voyant les chiffres et les efforts du gouvernement il y a de l’amélioration ». Pour lui « la jeune génération doit suivre les traces de leurs ainés qui ont mené la lutte jusqu’ici afin qu’il y ait 0% de filles excisées à l’horizon 2030 », a renchérit le jeune E-reporter.

Cette journée qui a connu la participation des autorités politiques, coutumières, religieuses et de tous les acteurs engagés dans la lutte a été l’occasion pour le gouvernement, à travers son Secrétariat permanent du conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE), de traduire sa reconnaissance aux différents partenaires qui accompagnent le Burkina Faso dans ce combat contre la violation des droits de l’Homme depuis 30 ans.
En rappel, c’est depuis le 20 décembre 2012 que l’Assemblée générale des Nations unies a décidé par la résolution A/RES/67/146 de consacrer la date du 6 février de chaque année journée internationale « Tolérance zéro aux Mutilations génitales féminines ».
Jean Babehinibè KAMBOU

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