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Situation post-putsch au Burkina : La CCVC maintient la lutte avec vigilance

mardi 13 octobre 2015


Environ trois semaines après la tentative de coup d’Etat militaire au Burkina, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), élève la voix. Les premiers responsables du mouvement ont tiré la sonnette d’alarme sur le dénouement de la récente crise socio-politique. C’était au cours d’une conférence de presse ce mardi 13 octobre 2015 à Ouagadougou consacrée aux derniers développements de la situation nationale.

« En octobre 2014, le peuple Burkinabè a enlevé les feuilles du régime Compaoré et en septembre 2015, ce sont ces racines que la population a combattu ». C’est ainsi que le vice-président de la CCVC, Chrysogone ZOUGMORE, décrit la situation politique après le départ de Blaise Compaoré. Pour la CCVC, le gouvernement de la transition régnait « sous le couvert des militaires » , car pour la coalition, « les putschistes étaient déjà présents depuis le début de la transition » et dictaient leur loi. Le vice-président de la CCVC précise en effet que « les militaires ont régné pendant 50 ans au Burkina, depuis 1966 jusqu’à nos jours ». Pour ce faire, la CCVC appelle ses militants à « rester toujours vigilants, déterminés et mobilisés toutes les fois qu’il s’agira de défendre les intérêts du peuple et de la patrie ».

L’organisation des élections n’est pas une priorité

Les responsables de la CCVC ont pointé du doigt la communauté internationale qui, selon eux, insiste sur la tenue rapide des élections au Burkina. « Pour avoir misé de fortes sommes d’argent, voire des milliards, dans l’organisation des élections, ces puissances étrangères mettent la pression sur les autorités de la transition  », a martelé le vice-président Chrysogone ZOUGMORE. La CCVC estime pour sa part qu’il y a des problèmes prioritaires à régler avant d’aller aux élections. L’une des priorités que soulève le mouvement est la question de la justice sur les crimes commis lors des derniers événements. A cela s’ajoutent les questions sécuritaires et l’amélioration des conditions de vie des populations. Aussi, la coalition prône « la vérité et la justice » sur les cas de crimes de sang. « La CCVC n’acceptera pas qu’au détour d’enquêtes ou d’investigations bâclées, des tortionnaires et commanditaires de crimes passent par les mailles du filet de la justice (…) » , s’est indigné le vice-président dans sa déclaration.

Ainsi, le mouvement dit être en train de travailler en tandem avec le procureur du Faso, la gendarmerie et un collectif d’avocats pour que justice soit rendue aux martyrs. La CCVC exige par ailleurs « un traitement sérieux de sa plateforme d’action actualisée ».

Ces revendications sont entre autres : la vérité et justice pour les martyrs, l’instruction sérieuse des dossiers Norbert ZONGO, Thomas SANKARA, DABO Boukary, Salifou NEBIE, Flavien NEBIE, (…) le jugement et la sanction de tous les commanditaires de crimes, etc. Du reste, la CCVC lance un appel à la population de travailler à préserver et à défendre les acquis de l’insurrection populaire.

Noufou Ouédraogo
touteinfo.com