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Situation nationale : "il faut la pression de rue" lance Madi de Eddie

lundi 28 juin 2021


La situation demeure toujours préoccupante par la question sécuritaire au Burkina Faso .Solhan, Barsalgho, autant de noms qui font frémir quand on les évoque. A Solhan par exemple 132 civils ont été massacrés par des groupes terroristes en début juin .Et le 21 juin ce sont 11 policiers qui sont tués dans une embuscade terroristes sur l’axe Foubé-Barsalgho.Des faits culminants dans la lutte contre l’insécurité au pays des hommes intègres ces 6 dernières années. Pour Mohamadi Ouédraogo connu sous le sobriquet de Madi de Eddie « il faut la pression de rue » pour interpeller les autorités de l’aggravation de la situation .Dans un entretien qu’il a accordé à TOUTE INFO (www.touteinfo.com) le 26 juin 2021 il revient longuement sur la marche de l’opposition les 3 et 4 juillet 2021. Madi de Eddie ou Madie de Goughin nous parle aussi du « Mouvement on n’en peut plus » qu’il a récemment crée.

TOUTE INFO : Vous avez récemment créé un mouvement dénommé « mouvement on n’en peut plus ».Quelles sont les missions d’une telle structure ?

Madi de Eddie : L’objectif principal du mouvement c’est la veille citoyenne parce qu’aujourd’hui la situation sécuritaire nous interpelle .Mais si on prend point par point nous sommes presque dans tous les secteurs

TOUTE INFO : Au cours d’un point de presse vous avez réclamé la démission du premier ministre et son ministre de la défense .Pourquoi ?

Madi de Eddie : Vous voyez que la situation sécuritaire nationale, elle est alarmante. C’est une réalité, c’est une évidence .Il y a eu récemment un massacre à Solhan et nous avons demandé la démission du premier ministre, du ministre de la sécurité et de la défense parce que ces personnes qui gèrent ces départements ne font pas leurs tâches comme il le faut. A cause de leur incompétence et incapacité, la situation aujourd’hui s’est empirée dans certaines localités .Donc on ne peut pas être là tout le temps à faire des communiqués .Il faut que des sanctions tombent au niveau des autorités pour qu’on sache ce qui n’a pas marché. Et il faut limoger pour baisser la tension.

TOUTE INFO : Mais est-ce que la dégradation de la situation sécuritaire peut être résumée à l’incapacité de deux individus seulement ?

Madi de Eddie : Quand nous demandons leur démission c’est parce que ce sont les premiers responsables. Certains ont des brouilles avec certains généraux de l’armée.Aujourd’hui quand vous prenez le responsable de la défense c’est-à-dire le ministre Shérif Sy ,il se trouve que le ministre est en brouille avec la hiérarchie .Il y a certains généraux avec qui il ne s’entend pas.Alors que pour gérer une maison il faut qu’il y ait l’harmonie .Tant qu’il n’y a pas d’harmonie ,la maison ne sera pas gérée comme il le faut. C’est comme un père de famille .Si vous n’êtes pas là, il faut qu’il y ait la maman qui gère .Donc quand vous prenez la personne de Shérif Sy aujourd’hui, on l’a pris pas parce que c’est un technicien militaire .On l’a juste mis pour ses aptitudes de manager. Alors qu’un bon manager est celui qui fédère les forces .C’est celui qui met tout le monde ensemble pour que dans une synergie les gens puissent avancer .Mais quand vous regardez aujourd’hui, si lui-même est en brouille avec certains, on peut aller où ? C’est ce qui explique l’inefficacité .C’est pourquoi nous demandons qu’il puisse rendre le tablier .Et c’est très clair. Nous n’avons pas non plus dit que si on changeait le premier ministre et le ministre de la défense la situation serait devenue normale. Mais on pourrait avoir de l’amélioration si on trouve des bonnes personnes à la place qu’il faut.

TOUTE INFO : Mais Madi de Eddie, on vous sait proche de Eddie Komboigo, président du CDP, n’êtes-vous pas entrain finalement de créer un mouvement insurrectionnel contre le pouvoir de Roch Kaboré ?

Madi de Eddie : Non il faut être rassuré .Aujourd’hui ce que les Burkinabè veulent c’est la paix, c’est la sécurité. Si vous remarquez au temps de Blaise Compaoré, les gens marchaient pour réclamer la justice, contre la vie chère .Mais aujourd’hui quand le régime MPP est venu qu’est-ce qu’il a pu changer, pratiquement rien. On est toujours dans cette même léthargie .Et qu’est ce qui est venu s’ajouter ? C’est l’insécurité. Donc les populations souffrent doublement .Ceux qui ont fait l’insurrection et les ont voté, ce sont eux qui demandent qu’ils partent. Mais nous n’avons pas créé « on n’en peut plus » pour une insurrection. Ce que nous voulons c’est pousser le régime actuel à prendre ses responsabilités. C’est-à-dire à la défense et la sécurité du pays. Le mouvement n’a rien à voir à une insurrection. C’est le peuple qui décide. C’est vrai je suis proche d’Eddie Komboigo mais rien ne m’empêche de militer dans un parti politique et de militer dans une OSC. Sur le plan juridique je suis dans la légalité. Même Eddie, c’est parce que nous avons dit qu’il ne joue pas son rôle qu’il initie une marche les 3 et 4 juillet.

TOUTE INFO : Justement le chef de file de l’opposition appelle à une manifestation générale les 3 et 4 juillet prochain. Est-ce une bonne idée pour vous ?

Madi de Eddie : Moi je trouve cela salutaire. Elle arrive même en retard .C’est une marche pacifique de l’opposition pour montrer qu’elle est soucieuse des préoccupations que vivent les Burkinabè dans les zones meurtries aujourd’hui .C’est une marche de solidarité et de pression pour pousser les dirigeant à mieux faire.
Avant on disait que nous sommes dans le gouffre mais actuellement nous sommes dans le fond. Moi je soutiens l’acte de l’opposition.

TOUTE INFO : Zéphirin Diabré, le ministre en charge de la réconciliation fait des pieds et des mains pour un retour des exilés. Alors que Roch Kaboré avait prédit un retour de Blaise Compaoré six mois après son investiture, il n’est toujours pas là .Comment voyez-vous le dossier de la réconciliation au Burkina Faso ?

Madi de Eddie : Moi je ne dis pas réconciliation nationale entre population, c’est une réconciliation nationale entre politiciens .C’est eux qui ont des problèmes entre eux. Quand vous regardez aujourd’hui, un militant du CDP, du MPP, de l’ADF/RDA de la NAFA, se côtoient dans les marchés, les maquis, dans la vie courante. On rit ensemble, on pleure ensemble .De quelle réconciliation parle-t-on alors ? Ce n’est pas le peuple, qui a besoin de cette réconciliation, ce sont les leaders qui veulent se réconcilier .Donc ils veulent généraliser le terme .Il n’y a pas une haine entre le peuple.C’est entre eux. Qu’il fasse leur réconciliation et cesse de nous embourber.

TOUTE INFO : Aujourd’hui la situation sécuritaire est telle qu’il y a des manifestations un peu partout dans les régions, n’est-ce pas un effet de contagion qui devrait inquiéter ?

Madi de Eddie : La rue c’est une pression et c’est une pression immédiate .C’est une forme d’expression .Quand vous prenez par exemple Eddie Komboigo il ne faisait que des conférences de presse, et voilà aujourd’hui il tape du poing sur la table .Il va voir les résultats. Quand vous faites les conférences de presse le pouvoir vous nargue .Le président du MPP Simon Compaoré a pris tout son temps à narguer l’opposition. Mais il faut la pression de rue. Eux-mêmes c’est ce qu’ils ont fait pour arriver au pouvoir .La pression de rue change beaucoup de chose.

Propos recueillis par Alain YAMEOGO

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