Dans la perspective de mise en place du Conseil national de transition (CNT) tchadien, une délégation du comité ad hoc de sélection des candidatures, amenée par son vice-président Jean Bernard Padaré, a été reçue en audience le 3 août 2021 par le président de la transition du Mali, le colonel Assimi Goïta.

Après la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition (CMT) le 19 avril 2021 suite à la mort du Maréchal Idriss Déby Itno, le Tchad a entamé un processus de mise en place d’un Conseil national de transition (CNT) depuis le mois de mai. Si au Mali, un consensus a été vite trouvé pour la mise en place du CNT, du côté tchadien les choses peinent encore à aboutir plus de trois mois après. C’est pourquoi le pouvoir militaire tchadien a trouvé bon d’aller apprendre de l’expérience de son frère d’arme malien. Le vice-président du comité ad hoc de sélection des candidatures au Conseil national de transition, Me Jean Bernard Padaré a confié à tchadinfos.com que sa délégation est allée au Mali pour s’imprégner et apprendre des modalités et critères qui ont prévalu à la mise en place du Conseil national de transition (CNT) malien. Il a indiqué que le chef de la transition malienne leur a prodigué des conseils et recommandé une collaboration des deux parties car des réalités communes semblent mettre les deux Etats sur un même destin. « Le Tchad et le Mali vivent la même réalité, le peuple tchadien et le peuple malien sont deux peuples frères, nous sommes dans le même espace. Il est important qu’on mutualise nos efforts, nos connaissances, nos savoirs faire ».

Alors que le processus de mise en place d’un Conseil national de transition inclusif divise encore les différentes parties tchadiennes, le Chef de la délégation tchadienne a laissé entendre que le CNT du Tchad à l’image de celui du Mali sera composé de toutes les couches de la nation tchadienne. « C’est pourquoi nous sommes venus toucher du doigt la réalité. Nous avons bénéficié des connaissances des personnes qui sont expérimentées, qui savent où ils vont, ils nous ont expliqué comment ils ont eu à se prendre pour mettre le CNT en place ».

Pour le vice-président du comité ad hoc de sélection des candidatures au CNT, c’est une visite très enrichissante. Il a rassuré qu’en rentrant, ils sont assez outillés et ils savent qu’est-ce qu’il faut faire. Savoir qu’est-ce qu’il faut faire et surtout bien faire, c’est qu’attend le peuple tchadien. Il reste maintenant à savoir si cet apprentissage en terre malienne va enfin décanter la situation et proposer une formule qui rencontrera l’assentiment des différentes composantes afin de constituer dans un bref délai ce Conseil qui visiblement accuse un gros retard sur les dix-huit (18) mois de chantier qui lui sont accordés.

Jean Babehinibè KAMBOU