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Hommage aux martyrs : la justice est un devoir impératif

mercredi 28 octobre 2015


Ceci est une déclaration de la Coalition des Organisations de la Société Civile pour un Développement Durable et Equitable(CODDE).


Le peuple Burkinabé, à l’image de l’acte héroïque qu’il avait posé les 30 et 31 octobre 2014 et qui s’est soldé par le départ de Blaise COMPAORE du pouvoir après 27 de règne, vient une nouvelle fois, en mi septembre 2015 de s’illustrer de manière positive. En effet, face à la tentative du coup d’état opérée par l’ex Régiment de Sécurité Présidentielle avec à sa tête le général Gilbert Diendéré, les Burkinabé, comme un seul homme, et avec en avant sa jeunesse intrépide, se sont dressés pour faire échec et de la façon la plus exemplaire à cette forfaiture. Ils ont, par là, donné une leçon à tous les aventuriers et tous ceux qui ont pensé que l’insurrection populaire de fin octobre 2014 était le fruit d’un hasard et non l’expression des populations d’exécrer le système de Blaise marqué par l’impunité, la corruption, la vie chère, le verrouillage démocratique, etc.

La CODDE, à l’image de bien d’autres organisations de la société civile, s’est investie dans les multiples actions qui ont conduit à l’insurrection populaire et à l’avortement du pronunciamiento du Général Diendéré et de ses acolytes aussi bien au plan militaire que civiles. La prise de conscience du peuple burkinabé aujourd’hui face à une certaine gestion de la cité n’est point le reflet du hasard. Elle relève d’un travail d’information, de formation auquel de nombreuses organisations de terrain comme la CODDE ont contribué. En tant que membre de la CCVC, la Coalition s’est investie dans des actions à travers les différents mots d’ordre de ce regroupement large et dont la détermination et la fermeté a lourdement pesé dans les issues des événements d’octobre 2014 et de septembre 2015.

De toute évidence, notre peuple a payé un lourd tribut au plan humain et matériel pendant ces moments particuliers. Il importe de rendre un vibrant hommage aux héros qui sont tombés sur le champ de ces batailles. Dans ce sens, la question de la justice pour les martyrs de l’insurrection populaire et du putsch manqué est un devoir impératif qui réhabilitera la mémoire de ceux qui sont tombés. En effet, sans la justice, des espaces de liberté, toute possibilité d’avancer dans l’amélioration des conditions de vie n’est que chimère.

Comme il convient de le comprendre, toute cette situation traduit au fond, la volonté des Burkinabé à ne plus accepter la mal gouvernance qui obstrue leurs aspirations pour un bien être et un développement réel de leur nation. A cet effet, les élections présidentielles et législatives couplées dont les nouvelles dates ont été fixées au 29 novembre 2015 représentent des moments de grands enjeux pour notre peuple. En effet, si les populations ont montré à travers l’insurrection et la résistance face au coup d’Etat que les élections ne constituent point la seule voie de changement en politique, il reste que les élections, dans le cadre de la démocratie bourgeoise, est une occasion pour le peuple de choisir ceux qui doivent présider à sa destinée pour un temps donné. Dans ce sens, elles doivent servir à ce que les différents candidats en compétition à présenter des projets de société à même de garantir un avenir prospère pour leurs concitoyens. Ces derniers devraient saisir également cette opportunité pour exprimer clairement leur attentes en vue de pouvoir demander des comptes aux futurs gouvernants sur la base des engagements qu’ils auraient pris et qui auraient conduit à leur élection.

Créée officiellement en 2004, la CODDE est une Coalition d’organisation de la société qui se veut un Mouvement Citoyen pour l’éradication de la pauvreté, la promotion d’une justice sociale et l’équité. Pour ce faire, elle s’est fixée comme but de :
• Renforcer la participation de la société civile au processus de développement ;
• Contribuer à la promotion de la bonne gouvernance ;
• Influencer les programmes nationaux de développement ;
• Influencer les politiques des institutions internationales.
Suivant cette vision, ses activités ont porté ces deux dernières années sur les secteurs comme ceux de l’agriculture avec en ligne de mire l’atteinte de la souveraineté alimentaire, de l’éducation et de la santé.
Sur cette base et tenant compte des considérations développées plus hauts sur la campagne électorale à venir, la Coalition formule en direction des différents candidats aux élections à venir les préoccupations suivantes qui entrent dans le cadre de ses axes de travail et dont la prise en compte dans leurs engagements électoraux permettrait une appréciation de leur programme :
1. La nécessité de donner aux secteurs de l’éducation, de la santé et de l’agriculture, une véritable dimension de priorités nationales en leur allouant des budgets conséquents à leur réel développement ;
2. La concrétisation de l’obligation et de la gratuité de l’école (06 à 16 ans) et ce en réunissant les conditions nécessaires à la mise en œuvre du continuum ;
3. La conduite d’une réflexion nationale prospective en vue d’engager des reformes courageuses qui encrent notre système éducatif dans les réalités du pays et tenant bien évidemment compte de l’évolution mondiale ;
4. Le développement de la formation professionnelle ;
5. La liquidation de l’analphabétisme ;
6. La dotation des formations sanitaires de moyens indispensables à leur fonctionnement ;
7. La mise en œuvre correcte de la politique de subvention relative aux soins obstétricaux néonatals et d’urgence (SONU) ;
8. La prise de mesures justes, concrètes et rapides pour la mise en œuvre de l’assurance maladie universelle ;
9. Le développement de l’agriculture familiale à travers un encadrement technique conséquent et l’accès des petits paysans aux intrants et au crédit en vue de l’atteinte d’une souveraineté alimentaire ;
10. La protection par l’Etat du monde paysan en fixant des limites par rapport à la gestion de la terre en termes de respect de l’environnement, de nos us et coutumes ;
11. Etc.
Les Burkinabé ont montré à la face du monde leur capacité à trouver des réponses endogènes et de manière exemplaire aux questions politiques qui ont été les leurs ces derniers mois. De cela, on peut retenir leur forte aspiration à un changement profond du système de gestion dans lequel ils ont été embarqués jusque-là. De même, l’environnement sous-régional et même international est caractérisé par une grande instabilité avec le développement du terrorisme notamment. Dans un tel contexte, la campagne à venir devrait être véritablement une opportunité pour approfondir les réflexions et les débats sur le type de société que nous voulons construire et de quelle manière plutôt que des promesses électoralistes comme il nous été parfois malheureusement donné de voir.

Ouagadougou, le 22 Octobre 2015.

Pour le Comité de Pilotage.

Souleymane BADIEL.