Accueil > Menu 2 > Médias > La SEP dénonce les conditions d’opacité et de non transparence qui (...)

La SEP dénonce les conditions d’opacité et de non transparence qui entourent l’attribution de la subvention de l’Etat aux médias faite par le CSC

mardi 3 novembre 2015


COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA SEP

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a publié un communiqué relatif à la subvention de l’Etat aux médias publics et privés burkinabè dans le cadre de la couverture de la campagne électorale des élections couplées présidentielle et législative prévues le 29 novembre 2015.

A travers ledit communiqué, le CSC fait ressortir qu’une centaine de médias a reçu un appui en matériel et en numéraire. La SEP se félicite de cet accompagnement judicieux à la presse qui, sans doute, permettra aux médias de pouvoir donner l’information électorale dans de meilleures conditions matérielles toute chose qui favorisera une expression politique pluraliste et une compétition plus ouverte et démocratique.
Toutefois, suite à la publication du communiqué, des organes de presse se retrouvent encore à attendre leur part de la subvention. Suite plusieurs interpellations, la SEP s’est fait le devoir de communiquer avec qui de droit.

Ayant saisi la direction des affaires financières du CSC à cet effet, il ressort qu’une commission d’attribution avait procédé à la sélection des médias demandeurs sur la base de critères. Des critères qui sont par ailleurs méconnus des demandeurs qui ont formulé leurs requêtes sans savoir qu’elles seront étudiées sous des critères. Au demeurant, s’il existe des critères que devraient respecter les candidats pour l’obtention de cette subvention, le principe de l’égalité des chances, d’équité et de la transparence commandaient qu’ils soient connus des candidats qui postulent afin qu’ils puissent agir en connaissance de cause.

Outre cette opération de sélection des dossiers de candidatures opérée dans l’opacité, l’exigence de transparence imposait que des représentants des médias siègent dans cette commission, les médias n’ont point été informés des résultats. Ils n’ont jamais su si leur requête a été acceptée ou rejetée. Encore moins, le grand public qui se voit informer d’une distribution d’aide sans que les noms des bénéficiaires ne soient rendus publics.

En effet, tout cet environnement opaque et de non-dits autour de la distribution de la subvention de l’État par le CSC occasionne une confusion monstre dans les esprits et des doutes sur la sincérité de l’opération qui devrait démontrer un respect des standards de gestion publique des biens.

Au regard de ce qui précède :

– La SEP dénonce les conditions d’opacité et de non transparence qui entourent l’attribution de la subvention de l’Etat aux médias faite par le CSC, toute chose qui ne peut que contribuer à l’iniquité et à l’exclusion de certains acteurs des médias de l’aide publique,

– Demande au CSC de procéder à la publication de la liste des bénéficiaires de la subvention, de même que les critères ayant servi à la sélection et à l’élimination des dossiers de ceux ayant postulé au même titre que cela se fait pour la subvention de l’état à la presse privée gérée parfaitement bien par le ministère de la communication.

En rappel, depuis le sit-in courant 2015 des promoteurs des organes de presse et des organisations professionnelles des médias pour dire « NON » à la mesure de suspension des émissions d’expression directe et la conduite de d’autres actions objectives de dénonciation du CSC en rapport avec la liberté de presse, bien de médias sont la cible de mesures de représailles de la part de l’institution.

En tout état de cause, ces mesures ci-dessus que réclame notre organisation au CSC sont des principes de la bonne gouvernance qui n’ont d’autre but que de permettre de lever toutes les équivoques possibles. Il appartient au Conseil supérieur de la communication en tant qu’instance de régulation ne dépendant que des médias de saisir l’occasion d’instaurer et raffermir davantage la confiance avec ses partenaires de premier plan que sont les médias.

Le président
Lookmann Sawadogo