Le procès des personnes mises en accusation dans l’affaire de l’assassinat du président Thomas Sankara et ses douze compagnons s’ouvre le lundi 11 octobre 2021 à Ouagadougou. Cette audience de la chambre de première instance du tribunal militaire a été exceptionnellement délocalisée à la salle de banquets de Ouaga 2000.Le parquet militaire était face à la presse le 07 octobre 2021 pour annoncer les dispositifs mises en place pour les audiences.

Plusieurs consignes ont été égrainés par le tribunal militaire dans l’organisation pratique du procès de Thomas Sankara et ses compagnons. Ceux-ci se déclinent entre autres sur les plans sécuritaire, sanitaire et médiatique.
A en croire le capitaine Souleymane Coulibaly, représentant du président de la commission sécurité, le tribunal militaire va adopter « une posture de réactions adaptées et mesurées au comportement des uns et des autres » pendant les audiences.

Il explique que les mesures basiques de sécurité telles que les fouilles avant l’accès à la salle d’audience, l’interdiction du téléphone portable et autre matériel électronique doivent être respectées par les différentes parties.

Des badges doivent être présentés par les magistrats, avocats , officiels et journalises avant l’entrée en salle .La Carte Nationale d’Identité Burkinabè (CNIB), est par contre demandée au public qui souhaite assister au procès.

Un autre consigne sur lequel le capitaine Coulibaly a insisté ,c’est l’interdiction formelle du port de pagnes, de casquettes ,des foulards ,d’écharpes ,de banderoles ,de pancartes ou de teeshirts à l’effigie d’un des accusés ou d’une victime ou d’une partie au procès .Et cela, même aux abords de la salle d’audience insiste-t-il.
Sur le plan sanitaire, le tribunal a surtout insisté du respect des mesures barrières contre la covid-19.A cet effet une limitation du nombre des places assises sera constatée pour respecter les distanciations.

En tout au moins 100 journalistes sont attendus dans la couverture médiatique de ce procès .Le parquet militaire dit avoir tiré plusieurs leçons du procès du putsch manqué de septembre 2015 et annonce plusieurs innovations pour faciliter les audiences.

En rappel, l’affaire Thomas Sankara remonte au 15 octobre 1987, quand le président burkinabè d’alors et 12 de ses compagnons avaient été assassinés suite à un coup d’État militaire. Blaise Compaoré qui a pris le pouvoir après cet assassinat est considéré comme l’un des présumés cerveau de cette affaire, qui connaitra une autre tournure à partir de ce 11 octobre.

Alain YAMEOGO