Le panafricaniste Kémi Seba est au Burkina Faso. En prélude à une manifestation à Bobo Dioulasso à laquelle il participe le samedi 30 octobre 2021, organisée par la (Coalition des Peuples Africains), section Burkina (COPA/BF) contre les bases étrangères installées au Sahel, le pourfendeur de la France-Afrique a fait une escale à Ouagadougou, où il a animé une conférence de presse dans la soirée du 28 octobre 2021.

Pour Kémi Seba, il ne doit pas y avoir de répits dans la lutte contre l’oligarchie française et occidentale dans les pays africains. Du Mali, en Guinée, l’afro-descendant comme il se fait appeler veut que la jeunesse maintienne la pression.
A Bobo Dioulasso le 30 octobre, il appellera d’ailleurs une fois de plus au départ des armées étrangères dans les territoires des pays sahéliens puisque ces dernières ont échoué dans leurs missions. Concernant l’appel à coopérer avec la Rusise,Kémi Seba y trouve la solution même si les Africains doivent être leurs propres maitres.

« Je ne suis pas de ceux qui soutiennent aveuglement que les Russes sont des messies .Le seul messie de l’Afrique c’est l’Afrique elle-même. Mais je pense que dans la période actuelle toute personne, toute entité qui peut nous permettre de sortir la tête de l’eau, et sortir à la fois de l’escarcelle d’un allié qui nous a aidé en rien en l’occurrence l’allié français, et de l’autre côté d’en finir avec les terroristes dont on ne sait, par qui ils sont sponsorisés sera un allié à prendre en considération, même si c’est de manière ponctuelle. »

A en croire le Franco-Béninois, Kémi Seba, les chefs d’État africains doivent s’affirmer même si les pressions sont énormes pour leur libération.

« Je reste convaincu que le président Roch Marc Kaboré est quelqu’un qui aime la souveraineté. Mais je reste aussi convaincu qu’il est entouré de gens au sein du gouvernement qui aiment moins cette souveraineté , qui aiment plus l’oligarchie française .Tant qu’il y aura ces tensions à l’intérieur de l’entourage du président ,tant qu’il y aura la capacité des autorités françaises de faire la pression sur l’entourage du président ,alors que le président aime profondément l’Afrique ,on sera dans une situation compliquée. »

Le conférencier s’est aussi prononcé sur le procès Thomas Sankara et ses douze compagnons, qui, se tient en ce moment. Pour lui l’État française et Blaise Compaoré doivent être condamnés. « Un procès dans lequel Blaise Compaoré n’est pas condamné, sera à mon sens un procès qui ressemblera plus à une farce » dit-il.
Et d’ajouter « On peut condamner un tel ou tel mais tant que le gouvernement français ne sera pas indexé, tant que monsieur Blaise Compaoré qui vit dans sa résidence ne sera pas condamné de manière concrète et pragmatique, il y aura un goût amer par rapport à la réalité du procès. »

Alain YAMEOGO