Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), l’ancien parti au pouvoir traverse une crise au sein de ces instances dirigeantes .La gestion du président Eddie Komboigo est décriée par plusieurs vice-présidents, qui exigent l’annulation du 8e congrès les 18 et 19 décembre 2021 à Ouagadougou. Mais pour le chef du parti, il n’en est rien. En conférence de presse le 16 décembre 2021 au siège du parti de la daba, Eddie Komboigo qualifie, les dissidents de « putschistes » qui veulent liquider le CDP.

Eddie Komboigo ne se reproche rien sur tous les griefs portés contre sa gestion par des vices présidents du parti. Pour lui, l’intention des sorties médiatiques de certains membres est de fragiliser le parti pour des raisons inavouées.

En outre, le ministère de l’administration territoriale ordonne au CDP de tenir son congrès avant la fin de l’année, pour ne pas être contre la prescription de la loi. Mais pour les opposants au président Eddie, le contexte sécuritaire ne prête pas à l’organisation d’un tel congrès. Faux rétorque, Eddie Komboigo, qui cite d’autres partis qui ont organisé leur congrès dans les mêmes circonstances.

En clair, selon le bureau politique du CDP, deux éléments sont à retenir dans les remous au sein du parti. En effet, selon le chronogramme du congrès, les vices présidents, jadis nommés par le président seront désormais élus et leur nombre réduit de la centaine à 66.Une disposition, qui n’arrangerait pas les vices présidents dissidents, qui n’auraient pas une base pour passer au congrès selon Eddie Komboigo.

A l’appel de sa démission, Eddie Kombogo dit niet. « Je ne démissionnerai pas avant le congrès. Si le congrès dit Eddie, on ne reconduit pas ton mandat, c’est avec honneur et plaisir que je vais partir. Et d’ajouter « Eddie Komboigo est un démocrate, un républicain. Toute autre méthode pour arriver à la tête CDP est putschiste » affirme-t-il.

L’autre grief est le changement du nom du parti et son logo. Mais là encore Eddie Komboigo indique que cette question a été discutée en séminaire avec les discidents.Cela s’inscrit dans une vision prospective avec la fusion d’autres parti qui peut intervenir dans l’avenir .Mais il n’a jamais été question d’un changement, décidé par le président à lui seul, au cours d’un congrès.

En clair, Eddie Komboigo dénonce des abus de lettres écrites par certaines personnes au nom de Blaise Compoare, l’ancien président du Burkina et président d’honneur du CDP,dans le but de semer la pagaille au sein du parti.

« Si ceux qui sont dans le cabinet du président d’honneur abusent de ses attributions.Le bureau politique nationale et le congrès vont aviser. Nous lui avons donné des attributions au moment où on n’abusait pas. (…) Mais on ne permettra pas à quelqu’un d’écrire encore au nom du président d’honneur » menace-t-il.

« Nous lui avons donné le titre honorifique .Nous le respectons comme tel. Mais si certains malins veulent utiliser ce titre honorifique pour en faire un super président du parti, il n’y a plus d’organes. Il n’y a qu’à rester là-bas pour diriger le CDP, par des écrits et de lettres. Et personne ne se réunira encore » estime Eddie Komboigo.

Il appelle alors les militants du parti à se mobiliser les 18 et 19 octobre pour que le 08 congrès soit une réussite. C’est une conférence aux allures de meeting, avec une grande mobilisation de chefs traditionnels et des jeunes pour réaffirmer leur soutien au président Eddie Komboigo.

Alain YAMEOGO