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Agriculture : La COPAGEN veut réduire les risques liés à l’utilisation des pesticides prohibés au Burkina Faso

lundi 11 avril 2022


La Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN Burkina), dans le cadre de la mise en œuvre du projet dénommé Transition vers une Agroécologie Paysanne au Service de la Souveraineté Alimentaire (TAPSA) a réalisé une enquête dans plusieurs localités du pays sur les pesticides prohibés vendus et utilisés par les producteurs au Burkina Faso. Un atelier de diffusion des résultats de cette enquête a eu lieu dans la salle de réunion d’Inades-Formation Burkina à Ouagadougou, le mardi 29 mars 2022

L’objectif de la rencontre, selon Isidore DELLA, Directeur de Inades-Formation Burkina, point focal national de la COPAGEN était non seulement d’informer et sensibiliser l’opinion publique sur les risques liés aux pesticides mais aussi de dégager avec les acteurs engagés dans la promotion de l’agroécologie des idées fortes pour un plaidoyer auprès de l’Etat en vue de la réduction au Burkina Faso des risques liés à l’utilisation des pesticides de la chimie de synthèse.
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L’enquête de la COPAGEN Burkina a permis de recenser 126 pesticides, herbicides et insecticides, vendus au Burkina Faso et qui ne sont pas reconnus par le Comité Ouest Africain d’Homologation des Pesticides.
« Le manque de la main d’œuvre agricole et la volonté d’augmenter le rendement agricole » seraient selon les résultats de l’enquête, les principaux arguments avancés par les producteurs dans l’utilisation des pesticides non autorisés. En plus, d’après les résultats de l’enquête menée par la COPAGEN Burkina, sur le terrain, les producteurs ne respectent pas les normes d’hygiène et de protection recommandées dans l’usage de ces produits. Pour ce qui est du respect des règles de protection et d’hygiène, l’enquête indique qu’il « se limite au port du cache nez, à la prise en compte de la direction du vent et au changement d’habits après le traitement mais cela se fait parfois sans un bain préalable ». Isidore DELLA invite les différents acteurs engagés dans la promotion de l’agroécologie à travailler à la sensibilisation de la population sur les conséquences liées à l’utilisation des pesticides sur l’environnement.

René SANOU, chef du service des pesticides de la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC) a livré une communication au cours de l’atelier. Il a présenté les actions de la DPVC en matière de lutte contre les pesticides prohibés au Burkina Faso. Parlant des résultats de l’enquête de la COPAGEN Burkina, il nous confie ceci : « Ils nous permettent de disposer de données pour mener des sensibilisations et des plaidoyers auprès de nos partenaires dans le but de susciter leur accompagnement »

Selon la loi 026-2017/AN du 15 mai 2017 portant contrôle de la gestion des pesticides au Burkina Faso, pour être distributeur des pesticides, il faut avoir un agrément et surtout une autorisation donnée par l’Etat. Les dispositions de cette loi prévoient que ceux qui vendront les produits non homologués et qui ne détiennent pas d’agréments, soient punis par la loi. Ces personnes encourent « une peine d’emprisonnement ou une amende allant de 1 million à 40 millions » selon l’infraction. Il se trouve que, d’après les résultats de l’enquête de la COPAGEN Burkina, seulement 3% des distributeurs des pesticides au Burkina détiennent un agrément contre 97 % qui ne possèdent pas d’agrément de vente.

Des producteurs ont été aussi conviés à l’atelier de diffusion des résultats d’enquête de la COPAGEN Burkina sur les pesticides prohibés au Burkina Faso. Tabou ZONOU, l’un d’entre eux témoigne de la dangerosité de l’utilisation des pesticides non reconnus par le Burkina : « Quand tu finis d’utiliser certains de ces produits, tu vas constater que tu es enrhumé et tu tousses également » explique-t-il. Cet atelier vient alors à point nommé pour le monde agricole selon ce dernier : « Nous sommes obligés de mettre en exercice tout ce que nous avons appris à travers cet atelier afin d’avoir de bons produits sains et propres à la consommation » ajoute-il. Il a aussi lancé un appel aux chercheurs afin qu’ils puissent accompagner les agriculteurs avec les résultats de leurs recherches et aussi à l’Etat afin que les produits homologués puissent être accessibles partout sur le territoire.

Issa ZONE

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