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Assassinat de Dabo Boukary : 32 ans après, l’ANEB réclame toujours Vérité et Justice

jeudi 19 mai 2022


A l’occasion du 32e anniversaire de l’assassinat de leur camarade Dabo Boukary, assassiné le 19 mai 1990, les structures syndicales d’étudiants dont l’Union Générale des Étudiants Burkinabè (UGEB) et l’Association Nationale des Étudiants Burkinabè (ANEB) ont mené le jeudi 19 mai 2022, une série d’activités dans l’enceinte de l’Université Joseph Ki ZERBO. Occasion pour les responsables de ces structures, de réclamer justice pour leur camarade assassiné ainsi que de meilleures conditions d’études.

Le 19 mai 1990, Dabo Boukary, étudiant en 7e année de médecine perd la vie dans les locaux du conseil de l’entente à Ouagadougou. 32 ans après sa mort, la justice peine toujours à faire toute la lumière sur cette affaire. Comme chaque année depuis la survenue de ce drame, l’ANEB Ouaga commémore l’anniversaire de cet assassinat à travers plusieurs activités. Ce jeudi 19 mai 2022, elle a tenu un meeting suivi d’un panel à l’université Joseph Ki ZERBO à Ouagadougou. Une manifestation qui a permis aux membres de l’association de faire mémoire de leur camarade assassiné et de revenir sur les circonstances de son décès. A en croire les faits relatés par le président de l’Union Générale des Étudiants Burkinabè (UGEB), Fousseni Sourabié, Dabo Boukary est mort de suite de tortures dans l’enceinte du conseil de l’entente, siège du parti Front populaire à cette époque. « Il y a donc 32 ans, les 16, 17, 18 et 19 mai 1990, le campus de l’université de Ouagadougou et les quartiers environnants étaient assiégés par les militaires du conseil de l’entente, le CNEC (Centre national d’Entrainement commando), tristement célèbre ancêtre du défunt RSP (Régiment de Sécurité Présidentielle). Ils organisèrent une chasse à l’Homme avec pour cible les étudiants et principalement les militants de l’UGEB. Le bilan sera lourd : des arrestations à domicile, des emprisonnements, des tortures et des enrôlements forcés dans l’armée.

C’est dans cette ambiance qu’est intervenu l’assassinat de notre camarade DABO Boukary » a-t-il expliqué. Depuis 1991, à l’en croire, toutes les générations d’étudiants qui se sont succédées ont fait de la journée du 19 mai, un symbole de la résistance estudiantine et de l’engagement contre l’impunité. 32 années après l’assassinat de leur camarade, les militants de l’ANEB disent rester toujours mobilisés dans la lutte pour la manifestation de la vérité. « Nous allons nous battre pour que la lumière se fasse sur l’assassinat de notre camarade et nous sommes dans cette dynamique qui va se poursuivre jusqu’à ce qu’il y ait la vérité et la justice pour notre camarade » a laissé entendre le président de l’UGEB qui dit avoir foi en l’aboutissement de la lutte. Et justement à cet effet, selon ses dires, le dossier a connu une certaine évolution avec entre autres, l’indication d’une présumée tombe en 2017 et l’inculpation de Bamba Mamadou, Gilbert Diendéré et d’un soldat en la personne de Victor Magloire Yougbaré.

Cette commémoration a également été l’occasion pour l’ANEB d’interpeller les autorités sur la détérioration des conditions de vie et d’études des étudiants Burkinabè. Les membres de la structure ont notamment fustigé un échec de l’application du système LMD, un bâclage de la formation ainsi qu’une restriction des espaces de liberté des étudiants. Outre cela, l’ANEB a dénoncé une volonté des autorités de « chasser le maximum d’étudiants des campus et de rendre l’enseignement supérieur inaccessible aux enfants des couches populaires ». En témoigne selon elle, les nouvelles mesures entreprises par le ministère sur le FONER. C’est pourquoi, la structure appelle l’ensemble des étudiants à rester mobilisés pour la défense de leurs intérêts.

Soulignons que dans le cadre de cette commémoration, il est aussi prévu une série d’autres activités dont des expositions/commentaires de tableaux, du théâtre, une chorale à l’Université Thomas Sankara dans la journée du 20 mai.

Oumarou KONATE

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