Suite à l’interdiction de la marche « pacifique » qu’ils avaient prévu ce samedi 28 mai 2022, les membres de la coordination des organisations pour la libération de Rock Marc Christian Kaboré, se sont retrouvés au Conseil Burkinabè des chercheurs (CBC), où ils ont tenu une assemblée générale.

« Le refus par les autorités actuelles de nous accorder l’autorisation de manifester pacifiquement au rond-point des droits humains, vient une fois encore de démontrer aux yeux du monde les intentions inavouées et les calculs malsains de la junte militaire qui ne visent qu’à faire du Président Kaboré, un otage dans son propre pays », a déploré Désiré Guinko, président du comité d’organisation de la marche pacifique. Selon ses dires, depuis l’annonce de sa libération sur les antennes de la télévision nationale, l’ex Président Rock Marc Christian Kaboré est toujours fait prisonnier chez lui à domicile par le MPSR. « La maison de Rock Marc Christian Kaboré est réquisitionnée et transformée en une prison. Il ne peut recevoir aucune visite, ne peut sortir, et ne peut même pas recevoir ses amis », a-t-il décrié. Une situation inadmissible dans un État de droit qui mérite selon lui, que les juristes du Burkina s’indignent. « Un citoyen Burkinabè, de surcroît un ancien chef de l’État qui doit normalement jouir de toute sa liberté, est détenue chez lui à la maison et les nombreux talentueux juristes du pays ne disent rien. Nous nous inquiétons de ce silence » a fustigé Désiré Guinko.

Cette « prise en otage » de l’ex Président, est selon lui, le reflet parfait d’une junte qui ne sait pas où elle va et qui ne se souvient plus de la raison de sa venue anticonstitutionnelle au pouvoir. « Les militaires au pouvoir doivent avoir l’honnêteté d’assumer leur échec à la tête de notre pays plus de quatre mois maintenant. Depuis ces quatre derniers mois, notre patrie est fortement éprouvée notamment sur le plan sécuritaire. Chaque jour avec son lot de morts et de désolation. Nos populations sont à la limite livrée à elle-même. Nul ne connait le sort macabre qui surviendrait le lendemain. Le désespoir a atteint un niveau inégalable » a-t-il égrené. Dans pareil contexte, de son avis, ce qui aurait prévalu, c’est une unité nationale. Malheureusement, a-t-il indiqué, « notre pays est dirigé par des personnes qui travaillent plutôt à la division, à la manipulation et à la quête des privilèges du moment ».

Outre cela, les membres de cette coordination d’organisations disent prendre l’opinion nationale et internationale à témoin, sur le fait que leurs actions se poursuivront sur l’ensemble des 45 provinces du pays « tant que la libération totale et sans condition de l’ancien président Rock Marc Christian Kaboré ne sera pas effective ».

Oumarou KONATE