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Accès aux soins de santé en 2021 : le RAME fait le diagnostic

samedi 2 juillet 2022


Le réseau d’Accès aux Médicaments Essentiels (RAME) a présenté le vendredi 1 juillet 2022, les résultats de sa veille citoyenne sur l’accès aux soins de santé pour les maladies prioritaires au Burkina Faso. C’était au cours d’une conférence de presse tenue à son siège à Ouagadougou.

Au cours de l’année 2021, ce sont 710 formations sanitaires réparties dans 39 districts sanitaires des 13 régions du Burkina Faso qui ont été visitées par l’Observatoire Citoyen sur l’Accès aux services de santé (OCASS), un dispositif de veille citoyenne mis en place par le RAME. Selon les premiers responsables du Réseau d’Accès aux Médicaments Essentiels, 7 612 usagers des services de santé et 548 responsables de formations sanitaires ont pu être interviewés lors de cette enquête.

L’état des lieux de l’accès aux soins de santé par les populations révèle une certaine amélioration par rapport à l’année 2020, selon les données du RAME. Les points positifs relevés dans le rapport ont notamment été enregistrés à plusieurs niveaux. Ce sont entre autres « l’amélioration de plus de 4 points de la satisfaction des motifs de visite par rapport aux constats de 2020 ; 92,67% patients VIH rencontrés étaient à jour de leur examen de charge virale ; une bonne disponibilité des produits de prise en charge du VIH et de la Tuberculose dans les formations sanitaires visitées ; la disponibilité des MILDA de routine dans les formations sanitaires visitées ; le démarrage effectif de l’assurance maladie universelle dans les communes pilotes des Hauts Bassins (Houndé, Koumbia et l’arrondissement 3 de Bobo) ; 91,30% des formations sanitaires visitées respectaient les normes en personnel de santé ». En dépit de ces points positifs, le rapport relève des dysfonctionnement dans l’accès aux soins de santé dans les formations sanitaires. Et le directeur exécutif national du réseau, Hamidou Ouedraogo de souligner entre autres le non-respect de la gratuité de la charge virale dans 21,15% des cas de PvVIH rencontrés, l’indisponibilité des intrants de dépistage et des produits de prophylaxie, la présence de vente parallèle des produits dans les formations sanitaires, des cas de stigmatisation de personnes indigentes bénéficiaires de l’assistance Maladie Universelle et bien d’autres aspects. « Ces différents constats non exhaustifs, caractérisent la situation très piteuse de nos formations sanitaires et expriment le calvaire que rencontrent les usagers dans leur parcours dans les centres de santé surtout public et au niveau des agents de santé à Base communautaire (ASBC) » a-t-il affirmé. Hamidou Ouedraogo a aussi révélé une incidence de la situation sécuritaire sur l’offre sanitaire. A en croire ses dires, le système de soins paye une lourd tribut actuellement dans certaines régions comme l’Est et le Nord, en raison des difficultés d’approvisionnement des formations sanitaires en produits de santé. « Dans certaines zones comme à Diapaga, l’absence de médicament a même entrainé un arrêt momentané des services au CMA en mai – juin 2022. Toute chose qui est préjudiciable au droit d’accès à des soins de santé de qualité pour les populations locales déjà éprouvées par la situation sécuritaire » a-t-il signalé.

Au regard de tous ces constats, le Réseau d’Accès aux Médicaments Essentiels a appelé à un engagement au plus haut niveau des responsables sanitaires et une contribution de l’ensemble de la communauté pour l’atteinte effective de la Couverture santé universelle au Burkina Faso. Il interpelle notamment le gouvernement à « impliquer les collectivités territoriales et du privé dans le paiement des factures de la gratuité des soins des formations sanitaires afin de résoudre le problème des dettes actuelles, à mettre en place un dispositif spécial de suivi et de recouvrement des dettes de la CAMEG au niveau des formations sanitaires, à obliger l’affichage des coûts des services dans les différentes formations sanitaires afin de limiter les rackets et les autres formes de corruption, etc. ».

Le RAME (Réseau d’Accès aux Médicaments Essentiels) faut-il le rappeler, a été créé en juin 2003 avec pour objectif de contribuer à lever toutes les barrières qui peuvent bloquer l’accès des malades aux médicaments essentiels. Sa principale mission est d’influencer les politiques en faveur de la santé pour tous. Et depuis 2014, il met en œuvre, en collaboration avec d’autres organisations de la société civile, un dispositif de veille dénommé « Observatoire Citoyen sur l’Accès aux Services de Santé (OCASS) ». Un dispositif communautaire et citoyen qui permet de collecter les dysfonctionnements et les bonnes pratiques dans les centres de santé afin d’éclairer les décideurs et contribuer à l’’amélioration de l’accès aux soins de santé de qualité dans les centres publics au Burkina Faso.

Oumarou KONATE

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