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Burkina : l’ASCE/LC révèle une incidence financière d’environ 16 milliards FCFA dans l’audit de la Présidence du Faso, la Primature et l’Assemblée Nationale

jeudi 9 mars 2023

L’Autorité Supérieure du Contrôle d’État et la Lutte contre la Corruption (ASCE/LC), a rendu public les résultats du contrôle de la gestion de trois institutions à savoir la Présidence du Faso, la Primature et l’Assemblée Nationale. C’était au cours d’une conférence de presse le 09 mars 2023 à Ouagadougou.
La synthèse du rapport d’audit de ces trois institutions est de 24 pages. Elle a été présentée aux hommes de médias au cours d’un point de presse par le contrôleur général d’État l’inspecteur de trésor Philippe Néri Kouthon Nion. On note dans ce rapport, des fautes de gestion dont l’incidence financière est d’environ 16 milliards FCFA.


Entre la période 2020-2021 par exemple, l’ASCE-LC a relevé des irrégularités financières qui s’élèvent à 695 millions FCFA à la Présidence du Faso. Le rapport contrôle de la gestion financière et comptable a ressorti en outre, un ensemble d’irrégularités touchant les différents domaines de contrôle que sont les commandes publiques, le contrôle des comptes de dépôts, le contrôle de la gestion du carburant , celui des frais des missions , des rétributions servies ou des dons au bénéfice des personnes politiquement exposées.
L’autorité de contrôle a noté par exemple au niveau des commandes publiques, un non-respect des prescriptions réglementaires en matière de production des pièces administratives, une violation de la réglementation de la commande publique entre autres. La non-liquidation des pénalités de retard a occasionné des pertes de 76.180 776 FCFA. Les défauts d’enregistrement de marché publics provoquent une perte financière de 204. 931 782 FCFA.

Au niveau du contrôle des comptes des dépôts, un trou de 176.470 156 FCFA est décelé. Il s’agit ici de plusieurs pièces justificatives irrégulières (facture non timbrées, non acquittées, etc.), absence de pièces justificatives d’opérations, etc. Dans le contrôle de gestion du carburant, l’ASCE a relevé des irrégularités à la Présidence du Faso dont les pertes financières sont évaluées à 72 790 050 en une année de fonctionnement (2020-2021). Philippe Néri Kouthon Nion et ses hommes ont aussi mis à jour une perte de 26.703 000 FCFA au titre du contrôle des frais de mission. Il s’agit de chevauchements de missions, des missions fictives, de la prise en charge de personnes absentes aux missions ou de la participation de certaines personnes à plusieurs groupes de travail aux mêmes périodes.

A la Primature, le constat n’est guère reluisant selon les auditeurs. Le manque à gagner dans les caisses de l’État est d’environ 2 milliards de FCFA. On peut citer entre autres, une incidence financière de 28 354 009 FCFA au titre du contrôle carburant lubrifiant, 116. 306 310 et 5.812 940 FCFA au titre des contrôles des rétributions servies.
A l’Assemblée nationale, le rapport d’audit a relevé un non-respect des textes régissant la gestion financière et les marchés publics. Le préjudice des mauvaises pratiques s’élève à environ 13 milliards de FCFA. Le plus grand manque à gagner est dû à des paiements non justifiés (7. 913 856 138 FCFA), des dépenses non inéligibles et non justifiées sur la période 2018-2021 de 1.390 489 248 et des pertes de ressources publiques consécutives à des dépôts sans intérêt dans une banque commerciale. Le montant de ces pertes imputable au premier responsable de l’institution selon les auditeurs est évalué à 693. 742 711.

Le contrôleur d’Etat, Philippe Nion a indiqué que dans le processus post rapport définitif, les personnes mises en causes seront notifiées. Il les a par ailleurs invités à reverser dans les caisses de l’État les montant perçus et non justifiés dans le rapport.

En ce qui concerne, les menaces signalées contre les membres de l’institution, le contrôleur d’Etat est catégorique. « Nous avons reçu des menaces. La menace n’est pas statique mais dynamique. L’ASCE-LC est toujours sous menaces » ajoute Phillipe Nion, qui ajoute que « les menaces sont réelles. » Tout en saluer la franche collaboration des institutions au cours de ces audits, le contrôleur général demande plus de moyens au gouvernement pour mener ces activités. Courant mai 2023, des audits sur certains ministères seront présentés à la presse ont confié les conférenciers.

Alain YAMEOGO

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