Le Cadre d’expression démocratique (CED) a tenu un point de presse le mardi 16 février 2016 à Ouagadougou. Il a donné son point de vue sur les évènements qui défraient la chronique ces derniers jours en l’occurrence la formation du groupe d’auto défense appelé Kolgwéogo et le mandat d’arrêt lancé par la justice burkinabè contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro.

Pour qui connaît Pascal Zaïda, l’homme n’est pas du genre à mâcher ses mots ; au contraire ses prises de position sont toujours tranchées et il le fait savoir. Ce mardi 16 février 2016, le leader du Cadre d’expression démocratique (CED) n’est pas passé par quatre chemins pour donner son avis sur la formation du groupe d’auto-défense appelé "Kolgwéogo". Il a clairement déclaré être contre la formation de ce groupe d’auto-défense qu’il appelle lui, « une milice » ou encore« une justice privée ».

S’opposant fermement au groupe il a tapé du poing sur la table : « Il faut balayer cette milice qui n’a pas de raison d’être ! ». Pascal Zaïda estime que ceci est une nécessité afin d’éviter que le groupe qui se réclame protecteur de la population aujourd’hui ne devienne demain un danger pour le pays. Son accompagnant Abraham Badolo l’a soutenu dans ses propos. Lui, est allé plus loin en prenant l’exemple de la République Démocratique du Congo (RDC) et de l’Etat fédéral du Nigeria qui ont connu de par le passé une situation semblable ; où après ces groupes d’auto-défense sont devenus un cauchemar pour les populations et même les autorités. Il a invité les autorités burkinabè à prendre garde car à la longue le Burkina peut vivre la même situation, a-t-il prévenu. Appuyant ces deux exemples, Pascal Zaïda a alors appelé les autorités à condamner et à combattre ce qui ressemble à une milice selon ses propos ; au lieu d’envisager son institutionnalisation. « L’administration d’une justice privée dans un Burkina que se veut nouveau est un recul pour notre pays », a-t-il ajouté. Selon lui, cette façon de faire du gouvernement, est un défaut de responsabilité. Il préconise alors la mise en place de la police de proximité et un renforcement des capacités des Volontaires adjoints de sécurité (VADS) ; qui d’après lui ont tant apporté au système sécuritaire dans les conditions inacceptables. Leur nombre, leur statut et leurs moyens de travail peuvent être améliorés et ils fourniront des résultats très probants, à en croire les animateurs de la conférence de presse.

Affaire mandat d’arrêt contre Guillaume Soro

Pascal Zaïda semble n’approuve pas le mandat d’arrêt lancé contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro. Il opte plus pour une résolution diplomatique de ce différend qui, selon lui, peut être source de crise entre les deux nations que sont le Burkina Faso et la République de Côte d’Ivoire. Il a souligné qu’il était nécessaire de savoir raison garder et travailler au rassemblement. Pour l’intérêt supérieur des Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire, et aussi pour sauver les liens multiples qui existent entre les deux peuples, estime Pascal Zaïda, il est important de jouer balle à terre. Pour cela, il a interpellé le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré à se conduire en père de la Nation et surtout à ne pas tomber dans le jeu des personnes qui selon lui, fantasment sur le désordre. Il le met en garde quant aux décisions qu’il viendra à prendre dans la résolution de cette crise ; « ce sont les mêmes personnes qui ont induit l’ex-président Blaise Compaoré en erreur ; qui vont également induire le président Roch également en erreur ».

Tout compte fait, les deux conférenciers ont assuré qu’ils vont surveiller la gestion du pouvoir par le nouveau président afin de s’assurer qu’il tient la promesse faite au peuple durant sa campagne. Ce même message est adressé à tous ceux qui sont chargés de la gestion du bien public. « Nous n’hésiterons pas à mettre à nu les gens dans ce pays », a indiqué Abraham Badolo.

Thierry Kaboré
Touteinfo.com