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Paul Kaba Thiéba aux syndicats : « face à la prise de conscience de la jeunesse (…), nous devons faire en sorte que plus rien ne soit comme avant. »

mardi 23 février 2016


Le chef du gouvernement Paul Kaba Thiéba a reçu ce mardi 23 février 2016 les responsables syndicaux à son cabinet. Il s’agit d’une rencontre de prise de contact avec les centrales syndicales en vue d’instituer un dialogue « fructueux » avec elles. Au menu : des questions d’éducation, de santé, d’énergie, d’emploi, de formation professionnelle et de relance économique.

Au début des échanges, le premier ministre a d’ abord salué le rôle joué par les syndicats pendant la période insurrectionnelle et celle du coup d’Etat manqué, ainsi que leur contribution à la réussite des élections couplées du 29 novembre 2015. Le chef de l’exécutif a réitéré l’engagement de son gouvernement à travailler dans le sillage d’une collaboration permanente avec toutes les parties prenantes pour l’intérêt de tous. « Chaque fois que les discussions n’aboutiront pas avec vos ministres de tutelle, mon bureau reste ouvert aux échanges », a-t-il rassuré.

Paul Kaba Thiéba est revenu par la suite sur son discours de politique générale et a affirmé que « face à la prise de conscience de la jeunesse avec la volonté de prendre son destin en main, nous devons faire en sorte que plus rien ne soit comme avant ». Cela interviendra sans doute via l’institution d’une « gouvernance vertueuse avec la tolérance zéro au niveau de la corruption, la fraude, etc. » Il demande donc le concours de la société civile pour le réaliser. Paul Kaba Thiéba a aussi insisté sur la déclaration du patrimoine de tous les membres du gouvernement. « Tous les ministres et les responsables seront astreints à faire la déclaration de leurs biens. Un code d’éthique et de déontologie sera institué pour l’amélioration et le renforcement de la gouvernance », a-t-il indiqué.

Le deuxième axe fort, selon le premier ministre, est la politique économique. A cet effet il entend développer le capital humain à travers l’éducation, la santé, la formation professionnelle et l’emploi des jeunes. Pour lui, « la position du Burkina Faso au niveau du classement IDH n’est pas acceptable. Pour ce faire, un travail d’évaluation est en cours par le ministère de la santé en vue d’une mise à niveau des CSPS, CMA et CHR pour assurer la gratuité des soins d’urgence », a-t-il ajouté. Pour ce qui concerne l’énergie, le Burkina enregistre un gap entre l’offre et la demande d’électricité d’environ 110 Méga Watts. Aussi, le chef du gouvernement compte investir dans l’énergie solaire pour résorber ce problème.
Paul Kaba Thiéba envisage également la mise en place d’une politique sur l’environnement des affaires pour assurer la croissance économique, réduite à 4% après les différentes crises qu’a connu le pays. « Les recettes fiscales sont assez lourdes au point de porter un coup sur l’investissement. Les dépenses courantes couvrent 94% des recettes fiscales. Pendant ce temps, des mesures ont été annoncées par la Transition à hauteur de 90 milliards de FCFA, et rien n’est prévu dans le budget de l’Etat », a-t-il souligné non sans préciser que « le gouvernement ne va pas dérober à ses engagements ». Pour cela, il voit la nécessité de mettre en place une nouvelle loi de finance rectificative pour réajuster les chiffres et tenir compte des priorités.

Les promesses du gouvernement semblent ne pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Les responsables syndicaux confient avoir pris bonne note. Mais s’ils se réjouissent de l’engagement du gouvernement à maintenir le dialogue, ils ont tout de même des attentes qui restent à satisfaire. « Nous voulons qu’on instaure le dialogue avec le patronat. De même, il faut qu’on libère certains de nos camarades de leurs occupations afin qu’ils soient efficaces dans la lutte. Nous ne voulons plus de licenciements d’agents pour cause de revendications », a martelé Augustin Blaise HIEN, président du mois des centrales syndicales. Avant de se séparer, le premier ministre les a invités à exprimer des idées constructives et à participer pleinement au développement du pays.

Sidnooma Delaforce