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Enquêtes sur les incendies des marchés et boutiques : Sur 23 cas recensés, 11 sont d’origine humaine

mardi 1er mars 2016


Le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure (MATDSI) a animé un point de presse le mardi 1er mars 2016 à Ouagadougou pour présenter les résultats des enquêtes sur les incendies survenus dans la capitale de janvier à nos jours.

Par Thierry KABORE

On en sait un peu plus sur l’incendie qui s’est déclenché le dimanche 28 février dernier et qui a ravagé les boutiques qui se trouvaient contre le mur de la direction générale des impôts. En effet, selon les explications données par le commissaire de police, directeur de la police technique et scientifique Missa Millogo, il s’agit d’un dysfonctionnement électrique partant d’un réfrigérateur qui est la cause dudit incendie. Il explique que parmi les boutiques brûlées, existe une dans laquelle se trouve un réfrigérateur que le propriétaire a l’habitude de mettre en marche le soir avant de rentrer chez lui afin de réfrigérer les boissons qu’il commercialisait. C’est donc suite à un dysfonctionnement intervenu au niveau du courant électrique chargé d’alimenter le réfrigérateur en question que l’incendie s’est déclenché, a-t-il confirmé. Le feu s’est ensuite propagé dans la boutique et a contaminé la boutique voisine qui n’a pas été épargnée si l’on s’en tient à ses propos. Malheureusement, dans la boutique voisine étaient commercialisés des pagnes traditionnels communément appelés « Faso Danfani » qui rapidement ont pris feu également, propageant le feu aux autres boutiques, a-t-il poursuivi. Le directeur de la police technique et scientifique Missa Millogo qui a coordonné les investigations est catégorique : cet incendie n’est pas d’origine criminelle.

La conférence de presse a également permis aux conférenciers de revenir sur les incendies survenus dans le marché 14 Yaar. A ce niveau c’est le commissaire de police, chef de division de l’identité judiciaire, Seydou Ouattara, qui a été invité à faire la lumière sur cette affaire. Comme son prédécesseur, il a donné la substance issue de l’enquête faite par les forces de sécurité. Il a, lui, expliqué qu’il s’agit également d’un incendie lié à un dysfonctionnement électrique. Il a confié que le drame est parti d’une boutique qui a procédé à une installation électrique frauduleuse. Selon ses explications, le propriétaire de ladite boutique a tiré du courant électrique d’une maison sur une distance de 100 mètres. La mauvaise installation a entrainé le dysfonctionnement qui a été à l’origine de l’incendie, a-t-il confié. Son collègue du département scientifique Missa Millogo est revenu sur les cas d’incendies survenus depuis le mois de janvier à nos jours. Il a rappelé que ce sont au total 23 cas d’incendies qui ont été recensés. Il explique que 11 cas sur les 23 sont d’origine électrique, c’est-à-dire liés à un dysfonctionnement du circuit électrique. 11 autres sont d’origine humaine et 1 dernier cas d’origine non identifiée car le propriétaire de la boutique n’a pas attendu l’investigation de la police avant de nettoyer ladite boutique. Se basant sur ce cas non identifié à cause peut-être de l’ignorance du propriétaire de la boutique, il a invité la population à toujours garder à l’esprit qu’en situation confuse, il ne faut pas s’empresser, afin de permettre aux forces de sécurité de mener les investigations.

En ce qui concerne les cas liés à l’action humaine, il a souligné que les enquêtes se poursuivent pour interpeller les auteurs qui, selon le patron du MATDSI Simon Compaoré seront punis conformément à la loi au cas où leur culpabilité s’avérait. Il a profité du point de presse pour demander à la population de vaquer librement à ses occupations car les autorités ont pris des dispositions pour sécuriser les marchés. Il a également rappelé que le14 Yaar est toujours fonctionnel et surtout que les boutiques brûlées sont actuellement en réfection. Ce que l’on peut ajouter, c’est que dans cette situation les autorités compatissent vraiment avec les propriétaires des boutiques, si on en croit les propos de Simon Compaoré. Elles ont en effet déjà rencontré certains propriétaires à qui elles comptent venir en aide pour qu’ils puissent redémarrer très activement leurs activités, a-t-il confirmé. A l’endroit de ceux qui n’ont pas encore été rencontrés, le ministre a fait comprendre qu’ils ne sont pas oubliés.

Actualité oblige ! Etant donné qu’actuellement les groupes d’autodéfense communément appelés Koglwéogo occupent une grande partie de l’actualité au Burkina Faso, c’est donc sans surprise que les hommes des médias sont revenus sur le sujet même s’il n’était pas à l’ordre du jour. A ce propos, le ministre Simon Compaoré n’a pas souhaité se prononcer là-dessus. Il a tout simplement souligné que le lundi prochain les Koglwéogo sont conviés au ministère pour rencontrer les autorités. Il a promis qu’à l’issue de cette rencontre, de grandes décisions seront prises et portées à la connaissance des médias.