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Rencontre avec les Koglwéogos : Le MATDSI ne tolérera plus les écarts de conduites

mardi 8 mars 2016


Le ministre en charge du ministère de l’Administration Territoriale de la Décentralisation de la Sécurité et de l’Intérieur (MATDSI) Simon Compaoré a rencontré des responsables des groupes d’auto défense appelés communément les Koglwéogos le lundi 7 mars 2016 à Ouagadougou. Les échanges ont porté sur l’apport de ces groupes dans la sécurisation des biens et personnes au Burkina Faso.
Par Thierry KABORE

C’est à des échanges francs auxquels se sont donnés les responsables des groupes d’auto défense communément appelés les Koglwéogos et des responsables de l’autorité centrale au ministère de l’Administration Territoriale de la Décentralisation de la Sécurité et de l’Intérieur (MATDSI) ce lundi 7 mars 2016. Il faut souligner que c’est rencontre a été voulue par le MATDSI suite à des incidents survenus entre des groupes d’auto défense et des populations de Léo, Sissili et Ziro. Malheureusement regrette le patron dudit ministère Simon Compaoré, les concernés n’ont pas répondu à l’appel de l’autorité. Ce sont plus tôt ceux de la Gnagna, de Bougandé qui ont fait le déplacement dans la capitale où ils ont échangé sur leur rôle dans la protection des biens et personnes de leurs localités. Il faut dire que si le ministre apprécie l’initiative des populations à se regrouper afin d’assurer leur propre protection, il condamne cependant avec fermeté les écarts de conduites observées par certains groupes notamment à Léo où un catéchiste a été séquestré pour avoir refusé de payer une amende ; ou à Sapouy où un individu à perdu la vie après avoir été soumis au vindicte populaire. Simon Compaoré a rappelé à ses invités qu’ils font partis d’une république qui est régis par des lois et des règles. Par conséquent, ils ont le devoir de se conformer aux exigences de la société. L’ex-maire de la commune de Ouagadougou a fait comprendre aux groupes que la fixation des amendes, prononcer une sentence contre un individu n’est pas de leur ressort. Selon lui, les Koglwéogos ne sont ni des policiers, ni des gendarmes, ni des juges ni des magistrats. Ils sont tout simplement des civiles qui font partis de ce qu’il a appelé les « Initiatives locales de sécurité ». Il estime qu’ils peuvent à la rigueur être considérés comme la police de proximité. « Nul n’est au dessus de la loi » a-t-il souligné, par conséquent, « Aucune autre dérive ne sera tolérée. Tous ceux qui iront à l’encontre des lois et règles de la république vont répondre de leurs actes » a martelé l’homme. Suite à ces mises en garde, les groupes d’auto défense de la Gnangnant, de Bougandé présents à la rencontre, par la voix du président de l’Association de petits commerçants et voyageurs de la Gnangnant (APCVG), président des Koglwéogos de Bougandé, Daouda Djagnogo Haro s’est démarqué de ces pratiques anticonstitutionnelles. Il a déclaré qu’à leur niveau, seul les coupeurs de route ou les voleurs mis aux arrêts sont amendés afin de permettre aux groupes de mener leurs activités de protection. « Jamais un citoyen qui est dans ses droits n’a été amandé » a-t-il souligné. Il est revenu sur les exploits des groupes qu’ils dirigent depuis leur installation le 5 mars 2016. On peut citer entre autres 75 coupeurs de routes arrêtés, 34 motos volées retrouver, une somme de 36 000 francs CFA récupérée dans le Bougandé. Dans le Mani, 19 fusils et 38 pistolets retirés sont également à leur actif. Daouda Djagnogo Haro a conclu ses propos en affirmant qu’actuellement, se sont les voleurs, les coupeurs de routes qui viennent déposer leurs armes sous leur propre initiative. Il a affirmé que les membres des groupes sont conscients de risquer leur vie au quotidien, mais ils préfèrent mourir afin d’assurer un meilleur avenir à leurs enfants.
Le ministre a promis les rendre visite très prochainement afin de toucher du doigt la réalité sur le terrain. Il estime que cette démarche est une façon de démontrer la volonté des autorités à recadrer lesdits groupes. A l’endroit des principaux concernés par cette rencontre et qui n’ont pas répondu présent, le ministre de l’Administration Territoriale de la Décentralisation de la Sécurité et de l’Intérieur n’a pas souhaité polémiquer. Il a déclaré que ses services vont vérifier pour savoir si l’information leur est parvenue. Et si c’est le cas, ils vont chercher à comprendre pourquoi est ce qu’ils ne sont pas venus. A la suite de cela, une décision sera prise a-t-il conclu. A l’endroit de tous les groupes d’auto défense, il leur a demandé d’agir dans la légalité en se procurant d’un récépissé. Sur cette question certains pourront se réjouir d’agir déjà dans la légalité. C’est le cas de ceux qui étaient présents qui selon le ministre lui-même ont obtenu un récépissé établi à Ouahigouya le 1er décembre 2010 des mains du haut commissaire d’alors Jean-Baptiste Zongo.