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Lutte contre le cancer : les femmes de l’ONEA et la direction générale donnent de la voix en faveur du dépistage précoce

mercredi 9 mars 2016


Pour la sixième fois consécutive, l’Association des femmes de l’ONEA avec l’appui de la direction générale s’est distinguée dans l’accomplissement d’œuvres sociales. A l’occasion de l’édition du marketing social de la Nationale de l’eau, elles ont organisé une conférence pour sensibiliser le public sur les dangers des cancers féminins et masculins et surtout comment les prévenir. En présence du directeur général Hamado Ouédraogo et des différents chefs techniques de l’office, des dons ont été offerts à des associations pour le dépistage précoce et la prise en charge du cancer du col de l’utérus et du sein au profit des femmes rurales ainsi que de la périphérie de Ouagadougou.

L’initiative est en marche depuis 2010 à l’ONEA. Les travailleurs et les femmes en première ligne, se retrouvent chaque année au cours d’une activité de marketing sociale. Pour cette édition 2016, une conférence a été organisée pour la sensibilisation du public sur des maladies féminines et masculines qui tuent silencieusement : le cancer du col de l’utérus, le cancer du sein et le cancer de la prostate. L’Association des femmes de l’ONEA (A.F. ONEA) qui est la cheville ouvrière de cette activité a ainsi estimé qu’il était « intéressant d’accompagner les collaborateurs et collaboratrices à la connaissance des différents cancers aussi bien féminins que masculins ». A précisé le directeur général Hamado Ouédraogo qui n’a pas manqué d’exprimer sa bonne appréciation de l’activité qu’il a bien voulu accompagner. En effet, confie-t-il, « parmi nos collaborateurs, il y en a qui vivent avec la maladie soit directement, soit indirectement. » Selon lui, la conférence du 7 mars 2016, organisée à la veille de la journée internationale de la femme aura aussi permis de contribuer à « régler le problème de santé » car « pour qu’il y ait performance au sein de l’entreprise, il faut que le personnel soit en bonne santé ».

Convaincue également que « sans la santé, il n’y a pas de développement », la présidente de l’A.F. ONEA, Eugénie Nonguièrma a justifié le choix particulier de parler des cancers féminins et de la prostate parce qu’on en parle très peu : « quand bien même on a autour de soi des gens qui ont la maladie, on n’est pas prompt au dépistage. On met du temps soit par négligence, soit par peur ou par ignorance on ne fait pas les dépistages précoces recommandés et très souvent quand la maladie se révèle toute seule, c’est compliqué. »

Le dépistage, un moyen efficace pour la prévention du cancer

Les médecins, Aboubacar Bambara (cancérologue) et Adèle Ido (gynécologue obstétricienne) qui ont co animé la conférence ont longuement entretenu le public sur les cancers gynécologiques, surtout les cancers du col de l’utérus et le cancer du sein. On retiendra que pour le cancer du col de l’utérus, c’est un des cancers sexuellement transmissible qui évolue petit à petit. D’autres facteurs liés sont les rapports sexuels précoces, les multiples partenaires sexuels, les rapports non protégés.

Mais avant même d’arriver au stade de cancer, souligne le docteur Aboubacar Bambara, il y a une évolution des lésions pré cancérogènes. C’est en ce moment précis que le dépistage prend tout son sens. Ainsi, le cancérologue conseille à toutes les femmes de pouvoir de faire le dépistage car « une femme qui saigne au moment des règles, qui a des douleurs après les rapports sexuels doit s’inquiéter et consulter ».

Pour le cancer du sein, il existe des facteurs génétiques. Par exemple, explique toujours Aboubacar Bambara, il y a des familles où il y a déjà un cancer de sein présent chez la femme, la mère, les enfants. Dans une telle circonstance, le risque est plus élevé. La puberté précoce ; le fait que des femmes voient leurs règles tôt, la grossesse tardive sont aussi des facteurs de risque. Un autre facteur à risque concerne les femmes qui n’ont pas eu d’enfants et qui n’allaient pas. Elles sont plus exposées. En tous les cas, un dépistage précoce est préconisé.
Pour le cancer de la prostate qu’on retrouve chez les hommes, les conférenciers ont fait ressortir qu’il est le plus souvent lié à l’âge. « Plus on est âgé, plus on a un risque de faire le cancer de la prostate ». Ont-ils soutenu. L’obésité constitue aussi un facteur de risque et 20% des cas du cancer de la prostate sont d’origine d’héréditaire, c’est-à-dire familiale. Mais lorsque qu’un homme a mal pendant les urines ou fait des uriner fréquemment, « il faut aller consulter » car le cancer n’arrive pas qu’aux autres ; conseillent les spécialistes.

Remise d’appui financier aux associations de lutte contre la maladie

Pour l’édition 2016 du marketing social de l’ONEA, l’A.F ONEA et la direction générale ont certes fait de l’information et de la sensibilisation. Mais ils ont aussi et surtout apporté un accompagnement concret aux associations à l’instar de l’association « STOP CANCER DU COL DE L’UTERUS AU BURKINA FASO », qui intervient en milieu rural pour faire des dépistages du col de l’Utérus et des interventions chirurgicales pour les cas avérés.
Au nom de l’association « STOP CANCER DU COL DE L’UTERUS AU BURKINA FASO », le professeur Jean Lankoandé, (gynécologue) qui a reçu la somme de cinq cents mille (500 000) FCFA a apprécié de façon positive ce geste de l’association des femmes de l’ONEA qui, à son avis, contribuera davantage à prévenir ce cancer féminin. Cette somme, a-t-il laissé entendre, « nous allons demander à l’ONEA de nous identifier un village, nous irons avec les femmes de l’ONEA pour faire de la prise en charge du col de l’utérus » gratuitement.

Pour l’ancienne présentatrice de la RTB Henriette Ilboudo, présidente de l’association Wendpanga des femmes de Boulmiougou qui a aussi reçu le soutien de l’A.F.ONEA à hauteur de deux cents mille 200 000 FCFA pour sa structure, cette somme sera utilisée pour faire le dépistage du col de l’utérus au profit de 130 femmes en collaboration avec le CMA de Pyssi du 12 au 13 mars prochains. A la même occasion, l’Association Wendpanga va apprendre aux femmes comment faire les palpations pour voir si elles ont le cancer du sein. « Nous considérons que si les femmes ont la santé, elles pourront travailler et entreprendre pour aider à subvenir aux besoins de leurs familles. » A dit Henriette Ilboudo, les larmes aux yeux, ne sachant comment remercier l’ONEA pour ce geste tout en déplorant la situation de ces femmes qui ignorent qu’elles peuvent faire le dépistage.

Par ces différents dons, l’Association des femmes de l’ONEA entend apporter sa contribution aux autres femmes du secteur informel et des zones rurales qu’elles considèrent comme leurs sœurs.

Aboul Fahim Sebgo
Touteinfo.com

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