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100 jours du pouvoir Roch Kaboré : un « recyclage de projets anciens en version Kaboré », clame l’opposition burkinabè

mardi 12 avril 2016


Réunis ce mardi 12 avril 2016à Ouagadougou autour du Chef de File de l’Opposition Politique (CFOP), les partis de l’opposition estiment que les 100 jours de gouvernance du président Roch Marc Christian Kaboré sont marqués par des « hésitations et des tâtonnements ». Ils l’ont mentionné dans un mémorandum le contenu a été livré à la presse. Le fonctionnement des systèmes sécuritaire, sanitaire, économique et judiciaire ont été décriés et qualifiés de « technique de bouc émissaire du « nouveau ancien régime ».

« Le MPP s’est très bien préparé à conquérir le pouvoir d’Etat. Mais il ne s’est pas préparé à le gérer » ; c’est ce que le Chef de File de l’Opposition Politique (CFOP) a déclaré ce mardi 12 avril 2016 aux Hommes de médias. Cette deuxième sortie officielle du CFOP avait pour objectif d’apprécier la gouvernance du président du Faso après 100 jours de fonctionnement. Aussi, le jugement de l’opposition se veut ‘‘ferme et sans appel’’ : « le bilan des 100 jours est en deçà des attentes légitimes des populations, laissant ainsi les Burkinabè entre interrogations, scepticismes et inquiétudes », tonne Zéphirin Diabré.

« Répétition d’un refrain déjà entendu »

L’opposition politique estime que les mesures annoncées par le régime Roch Kaboré qualifié d’ « ancien nouveau pouvoir » sont « la répétition d’un refrain déjà entendu car la plupart des projets du nouveau ancien régime ne sont pas réalistes et donc non réalisables ». Selon elle, c’est une tentative désespérée de faire du neuf avec du vieux en mettant en œuvre les produits du système Compaoré. A entendre les partis de l’opposition, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un simple « recyclage de projets anciens en version Kaboré », en faisant croire aux populations que c’est du nouveau.

Défaillances de la part du gouvernement

Par ailleurs, le CFOP relève des défaillances dans quasiment tous les secteurs d’activité. Ainsi, les systèmes sécuritaire, sanitaire, économique et judiciaire ont été décriés et qualifiés de « technique de bouc émissaire du nouveau ancien régime ». La fragilisation de la situation sécuritaire, marquée par des incendies à répétition, des menaces terroristes, en passant par les problèmes des groupes d’autodéfense Koglweogo ; est considérée par l’opposition comme une défaillance de la part du ministre de la sécurité Simon Compaoré. La justice, la lutte contre la corruption et l’impunité, la gestion de l’économie (pouvoir d’achat, ralentissement de l’économie, dette intérieure, passage de la SCADD au PNDES), etc. sont aussi pointées du doigt. En effet, pour l’opposition le MPP et tous les partis de la majorité (excepté le NDT) étaient sous le pouvoir de la transition, et donc coresponsables des incriminations. « Des dossiers emblématiques, issus de l’Autorité Supérieur du contrôle d’Etat ou de la Cour des Comptes, mettant en cause des proches du régime actuel, ne sont pas transmis à la justice », a indiqué le Chef de File de l’Opposition Politique. Et l’opposition de conclure que « dans la nouvelle dynamique qui s’engage, elle mettra tout en œuvre pour accomplir son travail de contrepouvoir avec détermination, sans passion mais sans complaisance ».

Sidnooma Delaforce OUEDRAOGO
Touteinfo.com