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Polémique autour du coton BT : « Ce n’est pas un abandon, mais une mesure de sauvegarde » d’après les producteurs

samedi 23 avril 2016


L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) a tenu un point de presse le vendredi 22 avril 2016. L’objectif était de communiquer sur la suspension momentanée de la culture du coton transgénique pour la production du coton 100% conventionnel. Les autres sujets qui ont également fait objet de débat sont : le bilan de la campagne agricole cotonnière écoulée, le prix d’achat du kg de coton graine et de cession des intrants agricoles.

« Les producteurs du coton n’ont pas abandonné le coton BT, il s’agit d’un arrêt temporaire et non définitif de la technologie ». C’est une déclaration faite par la directrice de l’Agence nationale de la biosécurité Pr. Chantal Zoungrana le mardi 19 avril 2016 lors de la journée d’information sur les enjeux des biotechnologies agricoles et la biosécurité au Burkina. Les mêmes propos ont été tenus par le secrétaire général de l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) Georges Yaméogo lors de la conférence de presse qu’il a animé ce vendredi 22 avril 2016. « C’est le lieu de souligner avec force que ce n’est ni un abandon définitif du coton OGM, ni une rupture à ce stade de la collaboration entre l’AICB et MONSANTO … Il s’agit tout simplement d’une mesure de sauvegarde » a confirmé le secrétaire général. Il estime que la technologie BT n’a jamais été remise en cause par la filière cotonnière quand à l’efficacité du gène BT pour la lutte contre les principaux insectes ravageurs cibles du cotonnier.
Le souci ici d’après Georges Yaméogo se résume à la longueur de la fibre. La firme américaine MONSANTO détentrice de la technologie OGM avait été informée dès le départ et elle s’était engagée formellement à y remédier dans les meilleurs délais a rappelé le principal conférencier. Malheureusement regrette-il, jusqu’à présent et malgré les différentes discussions et relances, les résultats n’ont pas été probants, souligne-t-il. Cette diminution de la fibre n’est pas sans conséquence. En effet, cette situation selon Georges Yaméogo a conduit à la perte du « Label coton Burkina », celle de la prime qualité ainsi que la mauvaise valorisation liée à la longueur de la fibre ; ce qui est à la base d’un manque à gagner de l’ordre de 50 milliards de francs CFA.

« Face à une telle configuration, que fallait-il faire ? Faillait-il laisser continuer la dégradation de la situation financière de la filière cotonnière et de l’économie nationale ainsi que de la crédibilité des sociétés cotonnières sur le marché mondial de la fibre ? Accepter de toujours perdre au risque de mettre en péril la survie de plus de 4 millions de personnes qui vivent directement de la culture du coton sans même parler de celles des nombreux autres secteurs qui dépendent de l’activité cotonnière ? »

Ce sont autant d’interrogations que se sont posées les sociétés et associations des « cotonculteurs ». Après donc analyse et concertation les différents acteurs ont décidé en parfait accord, de retourner à la production du coton 100% conventionnel a confié le directeur général de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX), par ailleurs président de l’Association professionnel des sociétés cotonnières, Wilfried Yameogo. Cependant, l’homme s’est fait rassurant. Il a fait comprendre que lorsque les travaux de correction auront été achevés et jugés satisfaisants, le retour à la biotechnologie, se fera sans aucune contrainte ni difficulté. Mais le retour au coton conventionnel ne se fera pas sans difficulté. Les différents acteurs en ont conscience et ont pris un certain nombre de mesures d’accompagnement des producteurs parmi lesquels : les commandes supplémentaires d’intrants notamment les insecticides ; la mise en place rapide des intrants notamment les insecticides ; le renforcement du dispositif d’encadrement ; le renforcement de l’appui-conseil etc.

Bilan de la campagne agricole cotonnière de 2015/2016

En terme de bilan, on peut retenir qu’en 2015/2016, la superficie cultivée est de 662 000 ha contre 662 900 l’année passée, soit un léger recule de 0,35%. Production enregistrée, 581 000 t de contons graine contre 750 000 t soit une baisse de 18%. Rendement moyen de la productivité 877 kg/ha contre 1072 kg/ha. Ce sont des chiffres donnés par le secrétaire général de l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) Georges Yaméogo. Il explique ce qu’il a appelé une contre performance des résultats, par le profil pluviométrique de l’hivernage 2015 qu’il juge mal reparti dans le temps et l’espace. Cependant a-t-il souligné, la campagne de commercialisation primaire, de transport et d’égrenage du coton graine s’est globalement bien déroulée dans les trois sociétés cotonnières. C’est donc avec grande satisfaction qu’il a déclaré que la production de la campagne est presque entièrement enlevée à ce jour, ou est en passe de finir dans les prochains jours. Il rassure que la fin des opérations est prévue pour la première semaine du mois de mai 2016 au plan national. Les délais de paiements des recettes des producteurs vont en moyenne de 10 à 15 jours conformément aux engagements pris avec les producteurs toujours d’après lui. Malheureusement a-t-il relevé, au milieu de ces bonnes nouvelles se trouve une mauvaise qui a trait à la Marge après remboursement des crédits (MARI) au niveau des producteurs. C’est donc avec peine que le SG a souligné que la dite marge s’est dégradée et se situe globalement à 84 milliards de francs CFA.

Prix de cession des intrants de la campagne 2016/2017

L’assemblée générale des acteurs intervenant dans le secteur du coton a fixé les prix des sections des intrants comme suit : au prix de semence conventionnel, le sac de semence de 30 kg va coûter 806 francs, le sac non délinté de 45 kg va coûter 1209 francs et celui délinté 15 kg est fixé à 3257 francs le sac. Pour l’engrais NPKSB, tout comme celui azoté uré, il va falloir débourser la somme de 15 000 francs. Et pour les insecticides, le traitement va coûter 3 800 francs. Il faut rappeler que ces niveaux de prix des engrains et des insecticides, malgré leur coût élevé sur le marché mondial des fertilisants et des produits phytosanitaires ont été obtenus grâce à une subvention de 13,575 milliards de francs CFA selon le SG de l’AICB Georges Yaméogo. C’est également lui qui a donné les informations précitées. Il rappel également que compte tenu des perspectives d’évolution des cours du coton et du soutien de l’Etat, le prix d’achat plancher du coton graine a été fixé comme suit : coton premier choix : 235 francs CFA/kg, deuxième choix : 210 francs CFA/kg. Voulant jouer à l’optimisme Georges Yaméogo a conclu en affirmant qu’en tenant compte des projections des sociétés cotonnières et de leurs intentions de cultures, l’AICB a fixé un objectif global de production de 700 000 tonnes de coton graines au plan national. Il estime que cela équivaut à environ 29% de plus en comparaison à la production de 2015/2016.

Thierry KABORE
Touteinfo.com